Officiers de police judiciaire : le chiffre du jour

Le Parisien, 11 août 2020 (extrait)

Selon des chiffres du ministère de l’Intérieur révélés ce dimanche par Le JDD, 233 maires ou adjoints ont été agressés physiquement depuis le début de l’année, soit environ un par jour, contre 198 durant la même période l’an dernier. Sur toute l’année 2019, 383 agressions avaient eu lieu, et 361 en 2018. Une partie de ces agressions (60 % des 361 en 2018) sont des menaces ou du chantage, le reste étant des « violences physiques ». La tendance est donc en faible hausse par rapport à l’année dernière.


PublicSénat, 12 août 2020 (extraits)

Le président de la commission des lois au Sénat, Philippe Bas (Les Républicains), a adressé, début août, une lettre au Premier ministre pour l’interpeler au sujet des 233 agressions d’élus municipaux, commises depuis le début de l’année 2020.

Le ministère de l’Intérieur aurait recensé 233 agressions de maires et adjoints depuis le début de l’année. Quelle a été votre réaction ?

Ph. Le Bas : Ce chiffre ne nous a malheureusement pas surpris à la commission des lois du Sénat car, après la mort brutale du maire de Signe, dans le Var, le 5 août 2019, nous avions fait une enquête grandeur nature auprès de tous les maires de France pour prendre la mesure du phénomène avant toute réaction.

Nous avions pu mesurer déjà qu’entre 2014 et 2019, une grande proportion de maires indiquait que la situation s’était fortement dégradée. Cela va des insultes aux dégradations des maisons ou des voitures, en passant par des coups et blessures, des menaces, le harcèlement, la mise en cause des conjoints et des enfants… Tout ce qui peut rendre la vie invivable…

Pour vous, quelle devrait être la priorité du gouvernement en la matière ?

La première, c’est la protection du maire. Quand on agresse un maire, on n’agresse pas seulement un élu, mais aussi un agent de l’État qui est officier de police judiciaire, qui est responsable de la sécurité et de la tranquillité publique dans sa commune.

Donc on ne peut pas laisser sans défense les maires, de même que lorsque qu’on attaque un gendarme ou un policier, c’est un facteur aggravant dans les sanctions pénales… Je pense que pour assurer l’ordre républicain, ou le rétablir quand il est compromis, cela passe d’abord par le renforcement des maires. Ils sont le premier visage de l’autorité républicaine. C’est l’autorité républicaine de proximité, or si cette autorité n’est pas respectée, on peut craindre pour toutes les autres autorités.