Deux premiers départements viennent d’être classés en « zone active de circulation » du coronavirus selon un décret paru au Journal officiel vendredi 14 août : Paris et les Bouches-du-Rhône. Cela a par exemple permis au préfet parisien d’étendre depuis ce matin 15 août à tous les piétons (nonchalants ou coureurs) non seulement l’obligation du port du masque à l’extérieur dans la moitié de la capitale -en attendant une obligation généralisée-, mais aussi d’interdire tout rassemblement et manifestation de plus de 10 personnes là où les gratte-papier de préfecture estiment que « les gestes barrières ne sont pas garantis». Tout cela sous peine de l’amende de 135 euros, qui monte à 3 750 € et jusqu’à 6 mois de prison en cas de quatre infractions en 30 jours. Ailleurs dans le pays, en vertu d’un état d’urgence sanitaire prolongé qui a perdu son nom, les rassemblements de plus de 5000 personnes sont déjà interdits jusqu’au 30 octobre, sauf le fameux pèlerinage de Lourdes du 15 août qui a obtenu une dérogation à 10 000 personnes et le spectacle de l’ultra-catholique De Villiers qui a obtenu du préfet de Vendée une dérogation à 9000 (CQFD).
Ce classement en « zone active de circulation » permet en outre aux préfets de prendre les mesures suivantes contre la population, qui ne tarderont peut-être pas trop si, comme estimé par plusieurs autorités médicales actuelles, on en est aux prémisses d’une seconde vague de contamination :
- Interdiction de circulation de personnes et de véhicules (comme des couvre feu)
- Interdiction d’accès aux moyens de transports et de leur usage
- Modulation d’ouverture de certains lieux publics et des lieux de réunion (ce qui va des horaires restreints à leur fermeture provisoire)
- Limitation des déplacements individuels à 100 kilomètres du domicile (et donc retour des attestations)
Cette nouvelle possibilité préfectorale de restreindre les libertés individuelles et collectives est issue de la récente loi du 9 juillet organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire. Et comme de bien entendu en matière de lois d’urgence qui passent dans le droit ordinaire, certaines mesures « exceptionnelles » ont cette fois été prolongées grâce à un régime ad hoc transitoire qui va pour l’instant du 11 juillet au 31 octobre 2020, et pourrait à son tour être prolongé, etc.
Par ailleurs au niveau européen et des passages de frontières, le Royaume-Uni impose désormais une quatorzaine aux voyageurs en provenance de France et des Pays-Bas depuis samedi 15 août, et l’Allemagne vient d’imposer la même pour l’Espagne (sauf les Canaries). De son côté, l’Espagne interdit depuis le 14 août de fumer dans la rue si la distanciation physique de 2 mètres n’est pas respectée, au prétexte que le virus peut être plus susceptible d’être transmis entre les mains et le visage via la cigarette et que trop de fumeurs osaient enlever leur masque pour tirer sur leur cigarette alors que celui-ci est obligatoire partout dans l’espace public en Espagne.
Quant à la Nouvelle-Zélande, elle vient de prolonger de 12 jours supplémentaires le confinement d’Auckland, la plus grande ville du pays (1,5 million d’habitants), en déployant des policiers sur des checks points de contrôle aux sorties de la ville. Précisons que la Nouvelle-Zélande a depuis le début enregistré 22 décès dus au coronavirus sur son sol pour une population de 5 millions d’habitants.
[synthèse de plusieurs journaux]