Et voici les vaccinodromes gérés par les assassins en uniforme

Covid-19: les armées vont ouvrir sept grands centres de
vaccination permanents

Le Figaro, 3 avril 2021

Les armées vont contribuer elles aussi à la campagne de vaccination. Le ministère a annoncé samedi soir que 7 hôpitaux d’instruction des armées (HIA), sur les 8 de métropole, allaient accueillir à partir de mardi des centres de vaccination permanents : à Saint-Mandé (Bégin) et Clamart (Percy) en région parisienne, à Marseille, Toulon, Metz, Bordeaux et Brest. Seul l’HIA de Lyon n’a pas été inclus dans le dispositif. «Ces 7 hôpitaux militaires devraient à terme être en mesure d’administrer jusqu’à 50.000 doses par semaine», a promis le ministère. Soit plus de 1000 injections quotidiennes par centre, ce qui les place au niveau des dizaines de mégacentres progressivement mis en place par le gouvernement. Jusqu’à présent, le rôle des militaires était resté plus mesuré, avec un total de 10000 civils vaccinés au sein d’HIA lors de précédents week-ends de vaccination.

Alors que les armées européennes sont fortement mobilisées face au Covid-19, les militaires français vont accentuer leurs efforts. «La ministre des Armées a également demandé aux armées de se tenir prêtes à déployer des centres militaires de vaccination en région, en fonction des besoins exprimés par le ministère de la Santé et des Solidarités», a ajouté l’état-major samedi soir dans un communiqué. «La localisation de ces centres sera définie en concertation avec les préfets et les agences régionales de santé (ARS) dans les zones où cette capacité sera la plus utile. Ces centres seront gérés et organisés par le ministère des Armées», a-t-on précisé. Il y a deux semaines encore, on assurait pourtant au ministère «ne pas avoir cette piste dans le radar».

Depuis un an, les armées ont semblé faire peu dans la pandémie. Mais pour le Service de santé des armées (SSA), qui doit assurer comme première mission le soutien médical aux forces, cette montée en puissance pèse lourd et menace constamment ses capacités opérationnelles. Au sein de l’état-major, on rappelle aussi que le SSA ne représente que 1 % de l’offre de soin nationale et qu’il n’est pas en mesure de pallier le manque de lits de réanimation constaté pendant la crise.

«Le Service de santé des armées continuera à assurer parallèlement l’ensemble de ses missions, qui comprend notamment la vaccination des personnels civils et militaires du ministère des Armées, ainsi que des militaires du ministère de l’Intérieur comme les sapeurs-pompiers de Paris, les gendarmes ou la Sécurité civile», a ajouté samedi le ministère. «Ces vaccinations se déroulent selon l’ordre ­défini par la stratégie gouvernementale», a-t-on ajouté. Dans les unités, les militaires susceptibles d’être déployés en opération ont déjà reçu les consignes pour se tenir prêt. Quelque 14 176 militaires ont déjà été vaccinés, notamment les marins du porte-avions Charles-de-Gaulle et du groupe aéronaval qui l’accompagne. L’état-major espère pouvoir vacciner les militaires en opération extérieure.