Saint-Héand (Loire) : l’antenne-relais réduite au silence [MaJ]

D’après un reportage télévisé de la chaîne localeTL7 du 6 novembre titré « Il faudra attendre encore avant d’avoir du réseau », et portant sur les réparations en cours, c’est à la fois une antenne Bouygues et celles de Free et SFR qui ont été touchées par ce sabotage incendiaire. Quant au chef de chantier, il n’a pu que déplorer la grande quantité de câbles à acheminer sur place puis remplacer (jusqu’au sommet avec nacelle spéciale pour Bouygues) ainsi que l’absence de stocks disponibles de connecteurs, en cette veille de week-end. Tout cela risquant fort de prolonger la déconnexion du réseau plus longtemps qu’espéré par les opérateurs.

Panne sur les réseaux Bouygues et SFR après l’incendie
d’une antenne

Le Progrès/Radio Scoop, 3 novembre 2021

Ce mercredi, des milliers d’abonnés Bouygues et SFR sont privés d’internet et de téléphone sur un vaste secteur de l’agglomération stéphanoise. La cause : un incendie qui a touché un site Bouygues télécom sur la commune de Saint-Héand dans la nuit de mardi à mercredi.

Au lieu-dit « la Pierre de la Bauche », l’antenne Bouygues et son local technique ont été la proie des flammes. D’après Bouygues Télécom, la panne touche les abonnés des secteurs nord-est et nord de Saint-Etienne, depuis Saint-Just-Saint-Rambert jusqu’à Rive-de-Gier, en passant par Saint-Chamond, La Grand-Croix ou encore Lorette. Selon la préfecture de la Loire, ces clients se trouvent principalement dans un secteur comprenant les communes de Montrond-les-Bains, Saint-Galmier, La Fouillouse Saint-Héand et Andrézieux-Bouthon. 

S’il appartient à Bouygues Télécom, les clients des opérateurs SFR et Free rencontrent, eux aussi, des difficultés pour se connecter au réseau, puisque les trois opérateurs partagent des infrastructures passives.

En début d’après-midi, les techniciens de Bouygues Télécom n’avaient pas encore pu accéder au site pour établir un état des lieux précis des dommages causés sur les infrastructures. « Mais nos techniciens sont à pied d’œuvre depuis ce matin pour travailler sur des solutions alternatives et rétablir le réseau aussi vite que possible », indiquent les services de l’opérateur.

Le site incendié se situe en pleine campagne, il est inaccessible par la route. Le maire de Saint-Héand, Jean-Marc Thélisson, était sur place ce mercredi matin. « C’est la première fois que cela se produit », indique-t-il. De son côté, la gendarmerie a ouvert une enquête. D’après les constations effectués sur place par les techniciens Bouygues comme par le premier édile de la commune, la piste de l’incendie volontaire semble privilégiée.

(France bleu, 3/11) : Une enquête est ouverte, confiée au parquet de Saint-Étienne. « A l’évidence il s’agit d’un acte criminel » abonde David Charmatz, le procureur stéphanois. Les grilles entourant le site ont été vandalisées « et les antennes relais ne sont pas sujettes à une combustion spontanée » poursuit-il. Le réseau ne devrait pas être rétabli avant plusieurs jours.


Saint-Héand, un petit village comme les autres ?

Pour le plaisir, rappelons que le village de Saint-Héand (3600 habitants) situé près de Saint-Etienne, n’est pas n’importe lequel, puisqu’il vit largement depuis 1935 de l’entreprise Angénieux, un fabricant historique d’objectifs photographiques et cinématographiques. Aujourd’hui partie intégrante du groupe d’électronique Thales, spécialisé dans l’aérospatiale, la défense et la sécurité, l’usine de Saint-Héand conçoit, développe et produit de l’optique militaire, principalement des jumelles de vision nocturne pour l’armée française.

Après avoir livré près de 3500 jumelles bioculaires de type Minie à l’armée de terre et ses forces spéciales, les ouvriers et ingénieurs de Thales Saint-Héand sont en train de leur en fabriquer 3500 supplémentaires dans le cadre de l’extension du contrat remporté en février 2021. En septembre dernier, on apprenait également que ces sous-traitants venaient de remporter l’appel d’offre suivant sur le renouvellement du parc de jumelles de vision nocturne (JVN) des armées françaises, portant sur 10 000 jumelles de type Nellie.

Dans un article du porte-parole local de tous les pouvoirs (Le Progrès, 16 février 2021), on pouvait en outre apprendre que « Le site ligérien a confirmé, ces derniers mois, ses galons de centre de référence pour l’optronique du combattant (technologie associant l’optique et l’électronique) : jumelles de vision nocturne (jumelles O-nyx notamment), jumelles à infrarouge mais aussi, depuis peu, des jumelles multifonctions longue portée. « Il s’agit d’équipements combinant plusieurs fonctionnalités, avec une vision longue portée combinée à une vision infrarouge permettant de voir un véhicule jusqu’à 46 kilomètres. Ces jumelles, les Sophie 4 sont destinées aux combattants. Elles sont encore en cours de développement », explicite Bertrand Boismoreau, directeur de l’établissement. Une nouvelle ligne de production dédiée est en cours d’installation, pour une industrialisation prévue fin 2021. »

Au-delà du sens plus général à saboter les antennes-relais, le fait que ce soient notamment de braves Héandais aux mains tâchées de sang qui sont temporairement privés d’internet et de téléphonie mobile est donc bien la moindre des choses qui pouvait leur arriver…