Briançon (Hautes-Alpes) : s’en prendre aux collabos des frontières

La navette entre Oulx et Serre Chevalier dégradée lors
d’une manifestation
Le Dauphiné, 7 décembre 2021 (extrait)

Ce samedi 4 décembre après-midi, des militants du mouvement No Border/Passamontagna ont manifesté le long de la frontière, entre le village italien de Clavière et la station haut-alpine de Montgenèvre. En Italie, comme en France, un important dispositif de forces de l’ordre a été déployé. Les manifestants, présents notamment dans les anciens squats Chez JesOulx (à Oulx, Italie) et Chez Jesus (à Clavière) ont opéré un barrage de la RN 94, à quelques mètres de la frontière française. Un car Zou, affrété par la Région Sud et effectuant la navette entre Serre Chevalier et la gare TGV d’Oulx, aurait alors été dégradé.

Le véhicule aurait été « arrêté et entouré » par plusieurs individus, selon une source proche du délégataire de service public effectuant cette liaison, l’entreprise briançonnaise Resalp. « Il n’y avait pas de passagers à bord, indique cette même source. Le car a été tagué, et des coups de poing et de pied ont été donnés contre la carrosserie. Des personnes ont réussi à ouvrir les portes et sont montées. » Contactée, la Région Sud a indiqué ne pas avoir « tous les détails de cette agression », se réservant encore la possibilité de déposer plainte.

La navette transfrontalière est dans le collimateur du mouvement No Border depuis que la Région Sud a, début octobre, suspendu les deux arrêts italiens à Cesana et Clavière pour une durée indéterminée et instauré une réservation à l’avance des tickets. Une information qu’avait révélée Le Dauphiné Libéré. Ce car est emprunté quasi quotidiennement par des migrants pour se rapprocher de la frontière et du col de Montgenèvre. Depuis, les exilés doivent entreprendre davantage de kilomètres à pied pour tenter de rejoindre Briançon . « La question du retour de ces arrêts de bus n’était toujours pas tranchée avant l’agression de ce samedi », a-t-on fait savoir à la Région.