Ajaccio : la voiture d’un cadre de la prison incendiée
Corse Matin, 23 février 2022
Dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 février, la voiture personnelle du nouveau chef de détention de la maison d’arrêt d’Ajaccio (il est en poste depuis le 1er septembre) a été incendiée devant son domicile.
L’acte volontaire ne faisant « aucun doute », le parquet de la République a ouvert une enquête pour « dégradation de bien par moyen dangereux pour les personnes ». Les moyens exacts employés restent à déterminer et « aucune piste n’est privilégiée » pour l’heure, affirme le parquet.
On ne sait donc pas, en l’état des investigations, si ces faits sont en lien ou pas avec ses fonctions mais quoi qu’il en soit, l’administration pénitentiaire se déclare solidaire de son cadre. Le directeur interrégional des services pénitentiaires du Sud-Est s’est d’ailleurs rendu à Ajaccio pour lui apporter son soutien.


Pilier sur lequel repose toute l’organisation sociale, la prison, contrairement à la rhétorique des gouvernements démocratiques, n’a pas une fonction de rééducation et de réinsertion dans la société, mais plutôt la fonction de punir, d’anéantir et d’éliminer ceux qui y sont emprisonnés ; autrement dit, ceux qui sont inutiles ou contre le bon fonctionnement de la société et de son économie. Le régime de détention de l’État français, celui de « Liberté, Égalité et Fraternité » issu de la Révolution, n’est pas différent ; il suffit de dire que la peine de mort n’a été abolie dans sa législation qu’en 1981. Mais la guillotine n’a été remplacée que par la volonté de tuer d’une manière plus “propre”: par l’écoulement lent et répétitif du temps enfermé.