Hambourg (Allemagne) : barricade et coups de masse contre les empoisonneurs de la planète

Traduit de l’allemand de de.indymedia, 11 août 2022

A Hambourg, dans la rue Osterstrasse, les vitres de la grande entreprise énergétique Vattenfall ont été défoncées la nuit dernière. Un peu plus loin dans la rue une barricade s’est ensuite enflammée devant l’agence bancaire de la Deutsche Bank. Là aussi, les vitres ont été détruites, ainsi que celles de la boutique O2 d’en face. Des bombes de peinture ont aussi été lancées.

Il tombe sous le sens que cela s’est passé dans le cadre des journées d’action pour un changement de système et contre l’exploitation néocoloniale et la destruction de la nature (9-15 août). Vattenfall est un acteur majeur en terme de destruction environnementale, de l’énergie atomique à celle du charbon. La Deutsche Bank finance et participe entre autre à différentes entreprises exploiteuses. Elle est par exemple la principale créditrice de RWE qui détruit des forêts, des villages et le climat et collabore aussi aux nouveaux terminaux de gaz liquide de LNG. O2 développe différentes nouvelles technologies qui servent à l’infrastructure du capitalisme, consomment beaucoup d’énergie et étendent le contrôle. Comme par exemple l’extension du réseau 5G.

Des tracts ont été retrouvés sur place dans la rue, certainement laissés lors des attaques. En voici le contenu :

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Comment est-il possible qu’une énorme partie de la terre appartienne à une entreprise ou à un Etat qui peuvent l’exploiter entièrement pour leur profit ?

Qui peuvent en chasser les êtres humains et non-humains qui y vivent et anéantir complètement les plantes et les paysages ?

Qui ont le “droit” de répandre dans l’air des particules fines et des émissions que nous respirons toutes et tous ? De s’approprier et d’empoisonner l’eau ?

Qui a le pouvoir de prendre ces décisions et qui en profite ? Qui en souffre ?

Qui fait progresser le changement climatique avec les grandes industries et qui peut se protéger au mieux de ses conséquences ? Qui profite de la transition énergétique et qui en subit les conséquences, comme de l’extension de l’extractivisme et de tous les déchets ainsi produits ?

Qui peut s’acheter une bonne conscience avec un mode de vie éco-végane et ce style de vie change t-il quoi que ce soit aux situations décrites ici ?

Depuis quand la crise climatique devient-elle plus aiguë et la politique a-t-elle fait quoi que ce soit depuis lors pour y mettre un terme ?

///verso///

A vrai dire, la crise climatique est encore tout à fait supportable pour nous qui vivons en ville dans le Nord de l’Allemagne, n’est-ce pas ? Aux informations, on parle d’incendies de forêts mais cela reste encore limité…Ou bien devrions-nous peut-être regarder plus loin que le bout de notre nez ? En effet, les marchandises et l’énergie que nous consommons au quotidien ne proviennent de l’environnement dans lequel nous vivons mais pour la plus grande partie de lieux que nous n’avons jamais vus.

As-tu jamais été à proximité d’une mine de charbon et vu de tes propres yeux l’ampleur de la destruction ? Ou as-tu déjà parlé avec des personnes indigènes privées de leurs fondements vitaux par de gros projets énergétiques ? Expulsées de leur territoire et dont les proches se sont fait assassiner en luttant contre ? Ou avec des personnes ayant perdu leur lieu de vie en raison du changement climatique et qui en peuvent plus se sentir nulle part chez elles ? Pour changer quelque chose à la destruction et à l’exploitation de la planète ainsi qu’au dérèglement climatique et au néo-colonialisme, les appels à la politique ou aux entreprises ne servent à rien, car elles font partie du problème et profitent de tout cela. Tout au plus accommoderont-elles le tout d’une couche de vernis vert pour nous calmer.

Nous ferions mieux d’adopter une position d’hostilité vis-à-vis des profiteureuses de l’exploitation et de les attaquer et de les saboter de différentes manières.Contre le système de destruction et d’oppression à l’échelle mondiale, il y a aussi, partout dans le monde, des luttes qui prennent le problème à la racine.

Étendons la révolte – devenons ingouvernables !