Lyon (Rhône) : feu à la caserne militaire pour le 14 Juillet !

Au petit matin du 15 juillet, après avoir engagé pour la Fête nationale les mêmes effectifs policiers que pendant la récente semaine d’émeutes (soit 45 000 policiers, plus les unités d’élite et les drones), le ministère de l’Intérieur a pu se féliciter du bilan suivant, en baisse par rapport à l’année dernière : 255 véhicules cramés, 62 « incendies de biens » (en banlieue parisienne) et 51 usages d’artifice contre les forces de l’ordre.

Dans la région lyonnaise, où la CRS de choc n°8 et le Raid avaient été dépêchés en renfort, les autorités locales se sont de la même façon satisfaites de la trentaine de voitures incendiées contre une quarantaine en 2022. Sauf que voilà, les chiffres bruts ne diront jamais rien ni du joyeux rapport créé entre les noctambules qui sont sortis cette nuit-là malgré tout, ni des cibles audacieuses qui ont été touchées. Tenez, prenons par exemple la rue Challemel Lacour, à Lyon même, dans le 7e arrondissement.

Là, des feux d’artifice ont effectivement été tirés par des inconnus vers minuit, comme il se doit, à l’opposé de celui officiel de la mairie, lancé depuis l’esplanade de Fourvière et qui commençait de toute façon beaucoup trop tôt. Sauf que tant qu’à faire, dans ce contexte particulier, pourquoi les illuminations sauvages ne pourraient-elles pas aussi joindre l’utile à l’agréable ? C’est donc vers un bâtiment très particulier que ces feux d’artifice ont atterri, en l’occurrence la caserne militaire du 7e régiment d’Artillerie. Ils ont alors enflammé un arbre jouxtant l’édifice, qui lui-même s’est rapidement effondré sur le toit du bâtiment de l’armée, en y propageant tout son amour ardent de la patrie. Près de 20m² du toit de la caserne ont été détruits avant d’être éteints par les pompiers, qui ont alors causé en plus une « inondation dans le bâtiment » militaire. Selon les journaflics locaux, « une enquête a été ouverte pour tenter de retrouver le ou les individus à l’origine des faits. »

Le feu d’artifice gratos, l’arbre illuminé avant la Noël, le toit calciné de leur caserne, puis l’eau mousseuse pour parachever le tout, on peut dire que les assassins lyonnais en treillis en ont eu cette fois pour leur solde, à défaut d’avoir pu défiler sur les Champs-Elysées…

[D’après la presse lyonnaise, 17 juillet 2023]