Ambres (Tarn) : retour de sécateur pour l’empoisonneur des campagnes

[reçu par mail, 16 juillet 2023 / pour info]

Action sur la parcelle en déconversion bio au Verger de Fontorbe

La nuit du 13 au 14 juillet, une action de destruction d’envergure a été menée contre les vergers du Domaine de Fontorbe près d’Ambres (81). De récents greffons d’arbres en déconversion bio ont été arrachés, sur une parcelle de 3ha. Voici le communiqué adressé par ses auteur.e.s.

L’avenir se noircit.
Pour ceux qui essayent de la rendre meilleur, pour ceux et celles qui ne font rien, pour ceux et celles qui continuent de le détruire, l’avenir se noircit. Engranger et concentrer plus de capitaux ne sauvera personne, même pas vous. Votre industrie de l’agriculture a asphyxié, éliminé, rendu pauvres et dépendants nos parents et grands-parents ; cette même agro industrie aujourd’hui empoisonne nos familles, nos futurs, répandant des poisons dans notre air, notre eau, nos sols et nos assiettes. Nous, habitant.e.s des campagnes ou des villes, descendant.e.s des paysan.ne.s qui ont nourri les humains de ce monde pendant des millénaires sans le détruire, nous ne pouvons plus croire des menteurs avérés.
Une promesse de bio qui repasse directement en conventionnel n’est qu’un exemple de ce à quoi fait face une population entière : une agression actuelle, injustifiée, réelle, conduisant inévitablement à une défense nécessaire, simultanée et proportionnée. Vous avez créé un peuple en état de légitime défense.
Et ce peuple va se défendre, et sauver ses enfants de vos poisons.

Le chardon


Tarn : un commando de militants écologistes a-t-il saccagé
les 9.000 pommiers de Lavaur ?

RTL, 17 juillet 2023

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau condamne le saccage de trois hectares de pommiers à Lavaur, dans le Tarn : [15 000 greffons sur] 9.000 pommiers à peine plantés et totalement coupés. Si l’affaire choque au plus haut sommet de l’État, c’est parce que l’arboriculteur et le maire de cette commune visée accusent un commando de militants écologistes d’en être à l’origine, une vengeance après deux ans de conflit. Thierry, technicien au domaine de Fontenay, nous a montré les dégâts sur ces trois hectares de pommiers qui venaient tout juste d’être plantés. « Coupé, coupé, coupé. 9.400 arbres, il y a au moins 90% de la parcelle qui a été détruite», explique-t-il.

Cette parcelle bio passe en agriculture conventionnelle, cela signifie l’utilisation de pesticides, ce que fait l’arboriculteur sur la majorité de ses 320 hectares de terre. « On peut comprendre que les gens n’aiment pas les pesticides. Ce qui est incompréhensible, c’est la destruction. Je suis venu le voir, j’en avais les larmes aux yeux», raconte-t-il.

L’association de riverains Vaurais Nature Environnement dénonce ce projet de retour au conventionnel.  Depuis des années, elle demande des solutions aux Vergers de Fontorbe sur l’impact des pesticides. Pourtant, Olivier Collet, l’un des membres l’assure : elle n’a aucun lien avec ces destructions : « C’est en aucun cas l’association. On déplore qu’il y ait eu cette action. Ce n’est pas du tout nos modes d’action. Nous, on souhaite faire évoluer les choses avec la collaboration des Vergers».

Le parquet de Castres a ouvert une enquête. Pour le moment, rien ne permet de déterminer qui sont les auteurs du saccage.


7 500 arbres vandalisés aux vergers de Fontorbe à Lavaur
La Dépêche, 17 juillet 2023 (extrait)

Plus de 15 000 greffons arrachés dans la nuit de jeudi à vendredi. Des individus se sont introduits au Domaine de Fontorbe et ont saccagé 3 ha de plantation de pommiers.

« Ce sont plus de 3 mois de travail qui viennent d’être réduits à néant. En plus des greffons, il n’est pas certain que les souches résistent à cet acte de vandalisme», souligne Lucas Crosnier, le directeur de l’exploitation fruitière du Domaine de Fontorbes à Lavaur. Selon les responsables de ce verger c’est « un véritable commando qui a causé des pertes irréparables entraînant un préjudice moral et financier majeur« . « Les greffons sont excessivement fragiles quand ils sont jeunes. Et sur cette parcelle, ils n’avaient que trois mois et 30 à 40 cm de hauteur».

Depuis plus de deux ans, un bras de fer oppose le propriétaire de ce verger à des associations environnementales. Ces dernières dénonçant régulièrement le mode de production du domaine de 325 hectares qui s’étend sur les communes de Lavaur, Ambres et Giroussens. Le conflit a débuté en avril 2021 quand pour lutter contre le gel, des tonnes de paille imbibée de gasoil avaient été brûlées. L’hospitalisation d’au moins 20 personnes, le déclenchement du plan blanc à l’hôpital de Lavaur et la fermeture de la D 87 avaient provoqué un grand émoi dans le Vaurais. En mai 2022, Lucas Crosnier avait porté plainte contre la réalisatrice d’un documentaire ( « On nous enfume»), produit par Vaurais Nature Environnement, ReAct Transnational, la Confédération Paysanne du Tarn et d’Occitanie, l’Union pour la Protection de la Nature et de l’Environnement du Tarn, et FNE Midi-Pyrénées. Une plainte déboutée par la Justice au printemps dernier.

Malgré des excuses et des regrets exprimés publiquement par le propriétaire et la promesse de respecter scrupuleusement les réglementations, de nombreux riverains et militants écologistes, incrédules, sont restés mobilisés. Selon eux, l’interdiction d’épandage des pesticides par grand vent ne serait notamment pas respectée. Le 1er juillet, à l’appel de l’association Vaurais Nature Environnement, une manifestation a eu lieu à Lavaur pour exiger le respect de la santé des habitants du territoire.

En alerte, les forces de l’ordre patrouillaient depuis plusieurs jours dans le secteur. Une enquête est actuellement diligentée par le Procureur de la République près le Tribunal Judiciaire de Castres a confirmé hier soir le préfet du Tarn.