A Elst, dans la province hollandaise de Gueldre, une antenne-relais de téléphonie mobile est partie en fumée le 11 mars vers 2h30. Le pylône étant situé le long de l’autoroute A325, à l’arrière du parking d’une station essence d’où les caméras sont absentes, ce sont des automobilistes qui ont alerté les pompiers. Ces derniers ont réussi à éteindre les flammes avant que l’ensemble du mât ne soit ravagé, ce qui n’a pas empêché le signal d’être coupé. La police planche évidemment sur la piste de l’incendie criminel, et ce d’autant plus que cette même nuit à Lunteren, un village situé à une dizaine de kilomètres de là, c’est un engin incendiaire artisanal qui a été découvert par la police au pied d’une autre antenne. Cette fois, le service de neutralisation des explosifs et munitions (EOD, Explosieven Opruimings Dienst) a dû être envoyé sur place pour récupérer le dispositif qui semble avoir fait long feu.
La police locale est sur les dents depuis un moment, puisque l’antenne de Elst est la quatrième qui flambe en quelques mois à peine dans cette même province de Gueldre, après les deux premières la nuit du 17 décembre dernier le long de l’autoroute A50 à Beekbergen et à Loenen. Quant à la troisième structure de téléphonie mobile, il s’agit de celle qui a joliment cramé dans la petite ville de Bennekom le 10 février vers 4h30 du matin. Les flammes étaient alors parties des câbles du bas, avant de réussir à remonter jusqu’à 25 mètres de hauteur, obligeant les pompiers à faire appel bien tard à une nacelle élévatrice. Là encore, la police soupçonne un incendie volontaire.
Ces nouvelles destructions ont donné l’occasion aux journaflics hollandais de publier un petit bilan des attaques de ces structures de la domination. Au printemps 2020, qui a constitué la première grosse vague, ce sont ainsi 29 antennes-relais qui sont parties en flammes à travers tout le pays, dont la première se situait d’ailleurs à Beesd, elle aussi dans le Gueldre : « Beaucoup de ces incendies sont restés impunis, et la motivation de tous les auteurs demeure inconnue. » Sur les huit personnes arrêtées à cette époque, deux ont finalement été condamnées (à Groningen et Maasbree).
D’avril 2020 à la mi-2021, ce sont 26 attaques incendiaires qui ont été recensées par les autorités, ne conduisant plus à aucune arrestation, ces dernières pointant que « ces incendies criminels sont souvent très difficiles à résoudre pour la police, surtout si aucune trace n’a été laissée sur place par les auteurs. » Et précisant également que la grande majorité des pylônes attaqués supportaient des antennes 3 et 4G, ce qui ne semble par pouvoir réduire la piste à des « complotistes anti-5G » mais plus largement à des opposants à la technologie.
[synthèse de la presse hollandaise (De Gelderlander et Omroep Gelderland), des 10 février, 11 et 13 mars 2022]