25ème Jour de Grève de la Faim
Libre Flot est hospitalisé
soutienauxinculpeesdu8decembre, 24 mars 2022
Ce Jeudi 24 mars 2022 les proches de Libre Flot ont été informés de son hospitalisation à Fresnes.
Si son moral tient bon, il constate que ses forces s’amenuisaient considérablement ces derniers temps : difficultés à se tenir debout trop longtemps ou à se déplacer, son énergie diminue de jour en jour. Libre Flot attendait cette hospitalisation médicale pour pouvoir, le temps qu’il faudra, sortir de l’isolement et avoir accès directement à des médecins et des soins si nécessaire. Samedi dernier, alors qu’il ressentait une douleur au thorax il a voulu avoir un simple avis médical, son transfert aller-retour vers l’hôpital a pris 9h, entouré de flics lourdement armés. Cela n’était pas jouable au vu des circonstances de rester à l’isolement à Bois d’Arcy.
A priori il maintient sa grève de la faim (nous n’avons pas eu de contact direct depuis son hospitalisation mais c’était sa volonté). Il exige toujours sa libération, ce qui lui est refusé malgré les demandes quotidiennes de mise en liberté qu’il adresse au juge des libertés et de la détention. Ses proches sont très inquiets, et si personne ne peut prédire l’issue de cette grève de la faim qu’a entamé Libre Flot il y a 25 jours, nous tenons pour responsable la prison, le juge d’instruction et l’État de cette souffrance infligée.
Libre Flot remercie toutes celles et ceux qui se bougent, se rassemblent et crient leur soutien dans son combat pour la liberté. Multiplions les actions pour visibiliser et soutenir Libre Flot.
LA TAULE CRÈVE, CRÈVE LA TAULE
A BAS LES QUARTIERS D’ISOLEMENT !
LIBERTÉ POUR LIBRE FLOT ! LIBERTÉ POUR TOUS.TES !
Message de Libre Flot à son 17e jour de grève de la faim :
Après 17 jours de grève de la faim, les institutions bien conscientes de ce qui se passe, restent totalement indifférentes. Alors que mes proches se font de plus en plus d’inquiétudes des conséquences et séquelles irrémédiables que cette grève de la faim ne tardera plus bien longtemps à me faire souffrir pour le restant de ma vie, que puis-je leur répondre ?
Que de toutes façons les conséquences de cet enfermement existent déjà, que je souffre déjà dans mon corps et que mon esprit n’est déjà plus que l’ombre de lui même. Que les séquelles sur ma psyché nécessitent déjà de longs soins et que si je reste ici ça ne va que s’empirer.
Ici je suis témoin de la perte de raison de mes voisins, je les entend changer au cours des mois qui passent, j’en entends certains perdre pied, si ce n’est sombrer dans la folie.
Et qu’en est il de moi ? Ma situation est elle plus saine, emmuré dans mon mutisme ? Dans un pantomime de vie étudiante qui ne me trompe même plus ? A apprendre une langue étrangère alors que ma mémoire s’effiloche, à m’imaginer évoluer en passant une semaine sur une leçon d’une demi-heure qui n’est pourtant que des révisions. Alors, dégradation pour dégradation, séquelles pour séquelles, autant que ce soit de mon choix, autant que ce soit pour pousser ce cri de vie, autant que ce soit pour lancer cet appel à l’aide : Sortez moi de ce tombeau !
Salutations et respect.
Merci pour votre soutien.
Retour sur le second rassemblement à Toulouse en solidarité avec Libre Flot, à l’isolement depuis 15 mois et en grève de la fin depuis le 27 février
IAATA, 18 mars 2022
Le rassemblement n’a pas pu se tenir. Un très important dispositif policier a nassé plusieurs groupe de gent.es présent.es sur la place Jeanne d’Arc et contrôlé d’autres personnes aux alentours. Ces contrôles semblaient répondre à un double objectif : empêcher tout rassemblement d’une part, et ficher au maximum celles et ceux qui souhaitaient s’y rendre d’autre part.
Les personnes nassées ont été sommées de présenter leurs identités, nombres d’entre elles ont été photographiées et filmées, certaines ont reçu une amende pour attroupement illégal.
Enfin 14 d’entre elles ont été embarquées sous différents motifs :
- participation à rassemblement en vue de commettre un délit (non précisé…)
- participation à un attroupement après les sommations (qui n’ont pas eue lieu…)
Il semble que les embarqué.es l’ont été par ce que les keufs considéraient que leurs identités n’étaient pas valables ou pour refus de fournir une identité. Une fois au poste, ielles ont été dispersées dans quatre comico différents et y ont passé la nuit.
Tout le monde est sorti sans poursuite le lendemain après 15 heures de GAV, soit sous x soit sans apporter de justificatif de leurs identités. Aucun.e d’entre elleux n’a accepté de se soumettre à la signalétique (photos, empreintes, ADN).
Malgré la répression notre détermination reste intacte.
Nous serons présent.es à la manifestation contre le racisme et les violences d’état le samedi 19 mars à 14H.
Nous continuerons à nous rassembler et informer sur la situation de Libre Flot et des inculpé.es du 8 décembre.
Hospitalisation d’un détenu d’ultragauche en grève de la faim depuis un mois
AFP, 24 mars 2022
Florian D., soupçonné par la justice antiterroriste d’avoir préparé des «actions violentes» avec un groupe d’«ultragauche», a été hospitalisé après un mois de grève de la faim pour dénoncer sa détention provisoire, a appris l’AFP jeudi 24 mars auprès de ses avocats.
«Cette hospitalisation démontre une absence d’écoute totale des autorités pénitentiaire et judiciaire qui, par leur acharnement, contribuent à détruire l’état de santé de Florian», ont dénoncé à l’AFP ses avocats Me Raphaël Kempf et Coline Bouillon. Ils se sont dits «extrêmement inquiets». Leur client, détenu à Bois d’Arcy, a été hospitalisé jeudi à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes, ont-ils indiqué. Une source proche du dossier a confirmé à l’AFP l’information.
Florian D. avait annoncé le 27 février entamer une grève de la faim, estimant que ses «opinions politiques» sont «criminalisées» par sa détention provisoire depuis fin 2020. Depuis cette annonce, il a reçu dans une tribune publiée par Politis le soutien de personnalités telles que l’écrivain Alain Damasio, le philosophe Étienne Balibar, la porte-parole d’Attac Annick Coupé ou la politologue et militante féministe Françoise Vergès.
Depuis son interpellation le 8 décembre 2020, Florian D., 37 ans, est incarcéré à l’isolement et mis en examen pour «association de malfaiteurs terroriste» criminelle. Le 16 février, une assignation à résidence lui a été refusée. «Je ne réclame à l’heure actuelle que ma mise en liberté en attendant de démontrer le côté calomnieux de cette honteuse accusation», ajoutait-il dans son texte diffusé au début de sa grève de la faim. Selon deux sources proches du dossier, sept personnes sont mises en examen dans cette affaire, et Florian D. est le dernier détenu.
Considéré comme le meneur, il avait combattu auprès des Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava, dans le nord-est de la Syrie, contre le groupe État islamique. Selon une source proche du dossier, Florian D. était fiché S et il s’agit du seul dossier d’ultragauche dont le parquet national antiterroriste (Pnat) est actuellement saisi. Selon des éléments de l’enquête dont l’AFP a eu connaissance, la justice le soupçonne d’avoir utilisé son expérience auprès des Kurdes pour former un groupe et envisager des «actions violentes» contre des policiers ou militaires français.