Avis aux amateurs : le chantier du CRA d’Orléans commence

À Olivet, la construction du premier centre de rétention administrative de la région est lancée
La République du Centre, 22 mars 2022

Le premier centre de rétention administrative de la région Centre doit entrer en service en 2023, près d’Orléans. Les travaux ont débuté ces derniers jours sur le site choisi par le ministère de l’Intérieur, en lisière du campus universitaire de La Source. 

Des grilles ont été installées pour délimiter le périmètre. Plusieurs engins de chantier ont déjà imprimé la marque de leurs chenilles dans la terre, traçant des allées au milieu de ce qui reste de végétation. La construction du futur centre de rétention administrative (CRA) a officiellement débuté à Olivet. Ces bâtiments du ministère de l’Intérieur, destinés à accueillir les étrangers en situation irrégulière et en attente d’expulsion, doivent entrer en service en 2023.

Situé en lisière du campus de La Source, le long de la ligne de tram, ce centre s’étendra sur près de 4.700 mètres carrés et aura une capacité de 90 places. Il comprendra 1.200 mètres carrés de bureaux destinés à accueillir les effectifs de la police de l’air et des frontières (PAF). Le budget des travaux est évalué, dans l’appel d’offres, à plus de 12 millions d’euros.


C’est en 2019 que ce site a été choisi, en toute discrétion, pour y implanter le premier centre de ce type en région Centre-Val de Loire. Aujourd’hui, les policiers du Loiret doivent se rendre à Rennes ou en région parisienne pour y conduire les étrangers placés en rétention administrative.

Le maire d’Olivet a toujours précisé que la commune n’avait pas été consultée et n’était pas décisionnaire dans la délivrance du permis de construire attribué en mai 2021. Une divergence qui porte sur le site d’implantation plus que sur la politique migratoire du gouvernement puisque Matthieu Schlesinger (DVD) n’est « pas opposé au principe de la construction d’un CRA dans notre région ».

« Une prison pour migrants »

En revanche, plusieurs manifestations de protestation ont déjà eu lieu, sous l’impulsion du collectif Colère (Collectif contre les expulsions et la rétention) qui dénonce la construction d’une « prison pour migrants qui ne dit pas son nom ».
Les centres de rétention administrative sont réservés aux étrangers sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) ou d’une mesure d’expulsion. D’une durée initiale de 48 heures, la rétention peut être prolongée jusqu’à 90 jours maximum par un juge des libertés et de la détention, en attendant un départ hors de France.

Pour rappel (Ndlr) : Deux nouveaux centres de rétention sont actuellement en construction : à Bordeaux (plus précisément à la sortie 13 de la rocade de Bordeaux, dans le quartier Monteil à Pessac) et à Olivet (près d’Orléans, à côté du campus de La Source), et trois extensions vont être réalisée à Coquelles (près de Calais), à Lesquin (près de Lille) et au Mesnil-Amelot (à quelques minutes en voiture du CRA existant, juste en face des pistes de l’aéroport parisien de Roissy). A Lyon, un nouveau CRA vient d’ouvrir en janvier 2022.