Froges (Isère) : couper le jus au producteur de puces électroniques [mis à jour]



Incendie à Froges sur un site de RTE : la société ST Micro
visée, l’ultra-gauche suspectée
Le Dauphiné, 4 avril 2022

L’hypothèse d’un acte commis par des activistes de l’ultra-gauche est privilégiée par les enquêteurs de la gendarmerie, a appris le Dauphiné Libéré ce lundi auprès du parquet de Grenoble après les dégradations par incendie commises dans l’enceinte d’un site de transformation de RTE à Froges.

Comme nous le révélions ce lundi matin, ce site a été visé dans la nuit de dimanche à lundi par des incendiaires : des inconnus sont parvenus à entrer dans les lieux et à communiquer le feu à des câblages sur un transformateur. Les dégâts seraient importants sur ce site mais n’impacteraient pas à l’heure actuelle la distribution d’électricité dans le secteur.

Des inscriptions parmi lesquelles figure le symbole de l’anarchie ont été relevées, qui ciblent la société ST Microelectronics basée à Crolles, accusée par ces mêmes tags d’être un trop important consommateur d’électricité. Selon le parquet, l’alimentation électrique du site de ST Micro n’a pas été perturbée de façon importante par cette action. La brigade de recherches de la compagnie de Meylan a été saisie de l’enquête.

Mise à jour (Le Dauphiné, 4 avril, 19h25) : « L’entreprise STMicroelectronics basée à Crolles a confirmé avoir enregistré une coupure temporaire d’alimentation électrique après l’incendie volontaire sur un poste de RTE à Froges. L’alimentation de secours a été enclenchée. »

STMicroelectronics est une multinationale franco -italienne  qui conçoit, fabrique et commercialise des puces électroniques (semi-conducteurs). Elle est l’un des tout premiers acteurs mondiaux du secteur économique de la production de semi-conducteurs, et a réintégré le CAC 40 en septembre 2017.


STMicro visé par l’incendie volontaire d’un poste électrique
Le Dauphiné, 5 avril 2022

Voilà plus d’un an que les activistes de l’ultra-gauche et de la nébuleuse libertaire qui, régulièrement, s’en prennent en Isère à des symboles capitalistes ou technologiques, n’avaient pas fait entendre parler d’eux dans le département. En s’en prenant dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 avril à un important site de RTE (Réseau de transport d’électricité), ces équipes ont donc signé leur première action de l’année 2022, cette signature ayant été relevée dans l’enceinte de ce poste haute tension de Froges, sous la forme d’un symbole anarchiste laissé derrière eux par les incendiaires.

Des lignes spécifiques visées par les incendiaires

Le parquet n’a pas tardé à confirmer au  Dauphiné libéré dans la matinée du lundi que l’hypothèse privilégiée par les enquêteurs de la brigade de recherches de Meylan était celle d’une action menée par l’ultra-gauche. L’heure (2 h 40) et la date de cette action de sabotage – les nuits du dimanche au lundi sont privilégiées par ces activistes pour réaliser ce type d’attaque – ainsi que l’objectif en lui-même tendent à corroborer cette hypothèse, même si, lundi soir 4 avril, aucune revendication n’avait encore été postée sur l’un des sites habituels de cette mouvance.

Après avoir pénétré dans les lieux, probablement en escaladant l’enceinte du site situé sur le boulevard Paul-Langevin (RD 523), les activistes ont incendié des éléments de câblage très précis sur un poste très haute tension. Contactés, les services de RTE n’ont donné aucune information sur cette installation. Mais on sait que ce sont les lignes très haute tension enterrées (225 000 volts) et longues de trois kilomètres reliant ce poste de Froges au transformateur de STMicroelectronics à Crolles, qui ont été visées et incendiées à leur amorce par les activistes.

Hautes technologies honnies

On a d’ailleurs appris lundi après-midi que les incendiaires sont, dans une certaine mesure, arrivés à leurs fins puisque STMicroelectronics a indiqué au Dauphiné libéré qu’une « coupure temporaire d’alimentation électrique s’était produite sur le site de Crolles », « suite à un incident sur un poste électrique extérieur au site ». « Les procédures de sécurité se sont déclenchées, dont l’alimentation électrique de secours. Tous les systèmes assurant la sécurité des salariés et des installations sont restés en fonctionnement. Le site est opérationnel et une analyse de cet incident est en cours », a également indiqué la direction de STMicroelectronics, qui emploie environ 4 400 personnes à Crolles.

Pour quelle raison ce site industriel majeur du bassin grenoblois a-t-il été visé ? Les réponses claires n’existent pas à l’heure actuelle. Des tags stigmatisant la consommation électrique très importante de cette société ont néanmoins été trouvés par les enquêteurs à proximité du symbole anarchiste. Au-delà, il est probable que soit surtout visée l’entité STMicro en tant qu’entreprise emblématique du développement des hautes technologies honnies par la mouvance libertaire et anticapitaliste.