Carbonne (Haute-Garonne) : et une antenne de plus en moins ! [MaJ]

Au sud de Toulouse, une antenne relais Orange a brûlé, les communications perturbées
La Dépêche, 2 avril 2022

Les conversations via le réseau mobile restent perturbées au sud de Toulouse. Un relais Orange a brûlé dans la nuit de mercredi à jeudi à Carbonne. Un acte criminel. La gendarmerie a ouvert une enquête.

Le feu, qui a éclaté sans doute au milieu de la nuit, n’a alerté personne. Pourtant jeudi matin, quand un technicien Orange s’est rendu sur place, à Carbonne au sud de Toulouse, il a constaté que les installations avaient été détruites par un incendie. Une antenne de relais 5G détruite comme d’autres avant elle. Et depuis, malgré les efforts réalisés par l’opérateur pour détourner les communications vers d’autres point relais, les communications demeurent difficiles notamment sur les communes de Carbonne et Marquefage.

Alertée, la gendarmerie a envoyé sur place ses techniciens en investigations criminelles pour essayer de retrouver des traces exploitables laissées par les auteurs. Une enquête a été ouverte, confié à la compagnie de Muret en collaboration avec une cellule de la section recherches de Toulouse qui avait été activée à l’automne 2020 quand les dégradations s’étaient accélérées notamment à Pechebusque ou Flourens mais également dans le Tarn et dans l’Aude.

Plus récemment, fin février, dans la nuit du 25 au 26, une antenne utilisée à la fois par Bouygues Telephone, Free et SFR a été ciblée par un incendie criminel à Lacroix-Falgarde. Cela a perturbé les relais de téléphonie mobile mais également la distribution des images notamment de la TNT par TDF, télédiffusion de France.

Depuis 2020, notamment lors du premier confinement, plusieurs pylônes ont brûlé à Toulouse et en Haute-Garonne. Les différentes enquêtes, confiées à la police judiciaire ou à la gendarmerie, qui avait même une unité nationale qui essayait de croiser les investigations, n’ont jamais permis d’identifier les personnes responsables de ces dégradations dans le département. Le coût de ces incendies criminels se chiffre en plusieurs centaines de milliers d’euros.

Des incendiaires très « divers »

Qui se cachent derrière ces saboteurs ? La mouvance arnacho-libertaire versus écolo, qui échange via internet les bonnes pratiques pour détruire ces installations, demeure souvent montrée du doigt par les services d’enquête ou de renseignement. Mais les dossiers qui ont abouti à des arrestations loin de Toulouse ont aussi réservé des surprises . Dans le Jura, des écologistes pas militant ont été interpellés courant 2020. Et en septembre, dans le Rhône, deux moines de 39 et 40 ans appartenant à un couvent affilié à un mouvement catholique intégriste ont été interpellés en flagrant délit. Ils voulaient protéger les habitants contre les ondes « néfastes pour la santé ».

Pour les accros du portable du sud de la Haute-Garonne, Orange qui a dévié les communications vers d’autres relais travaille pour réparer les dégâts constatés à Carbonne.


Radars et antenne 5G incendiés en région toulousaine :
quatre personnes mises en examen

Le Parisien/AFP/La Dépêche, 25 novembre 2022

Ils signaient leurs actes de délinquance toujours de la même manière, précise France Bleu, avec le mot « le peuple » inscrit au sol à la peinture verte ou au marqueur noir. Quatre personnes ont été mises en examen pour avoir incendié une antenne 5G et des radars au printemps en Haute-Garonne et en Ariège, a indiqué le parquet de Toulouse ce vendredi.

Les quatre mis en cause « reconnaissent leur participation aux incendies volontaires de l’antenne relais de Carbonne (Haute-Garonne) et du radar automatique de Thouars-sur-Arize (Ariège) en date du 30 mars 2022 », selon un communiqué du parquet. Deux d’entre eux ont également admis avoir incendié un autre radar à Céreste, dans les Alpes-de-Haute-Provence, une semaine plus tard. Les mis en cause viennent d’univers et départements différents. Certains ont des emplois qualifiés, d’autres sont au chômage. « Ils n’ont rien d’un commando hyperentraîné. On fait face à des antisystèmes« , prévient une source proche du dossier.

Ils encourent une très lourde peine

Ces trois femmes et un homme, âgés de 38 à 46 ans, sont considérés « comme appartenant à la mouvance contestataire multiforme ( « antipasse », « antivax », Gilets jaunes, etc.) », a précisé le parquet toulousain. « Certains d’entre eux ont déjà participé à des manifestations ou des actions liées à cette mouvance et, pour une partie des faits, revenaient d’un lieu de manifestation », selon la même source. Une information judiciaire avait été ouverte le 31 mai, conduisant à leur interpellation mardi. Les quatre personnes ont été placées sous contrôle judiciaire. À noter que trois autres personnes interpellées ont été relâchées.