Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) : mutinerie au centre de rétention

Le Mesnil-Amelot : des étrangers en situation irrégulière
se mutinent au centre de rétention administrative

Le Parisien, 7 août 2022 (extrait)

Des violences ont éclaté au centre de rétention (CRA) du Mesnil-Amelot, samedi soir entre 21h30 et 23h30. Le plus grand CRA de France est situé près des pistes de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Il abrite actuellement 150 ressortissants étrangers sans-papiers qui y sont retenus dans l’attente d’une décision judiciaire sur leur sort, la plupart redoutant une expulsion vers leur pays d’origine.

« Une trentaine de personnes retenues s’est rebellée et a mis le feu à des matelas et au mobilier dans deux bâtiments, s’en prenant également aux policiers assurant la surveillance du centre », indique un délégué Unité SGP police. Les retenus ne sont pas des détenus, s’ils n’ont pas le droit de quitter le CRA, ils peuvent circulent librement à l’intérieur des bâtiments et des cours.

Pendant ce temps, des retenus se sont rendus sur les toits des bâtiments et d’autres ont tenté de s’enfuir en découpant les grillages. « Ils ont réussi à prendre l’ascendant sur les surveillants qui ont dû se mettre dans un endroit sécurisé en attendant l’arrivée des renforts », ajoute-t-il.

Cinquante policiers des directions départementales de la sécurité publique de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis, notamment de la brigade anticriminalité, ont été mobilisés. Sur place, les fonctionnaires ont réussi à rétablir le calme vers 1 heure du matin.

Finalement la soirée ne s’est soldée par aucune évasion ni blessé du côté des policiers mais les incendies ont provoqué de nombreuses dégradations dans les zones de vie des retenus. Les sapeurs-pompiers sont également intervenus pour éteindre les foyers.

Ce n’est pas la première fois que des émeutes éclatent sur le site. L’été dernier, trois retenus avaient réussi à s’enfuir pendant une mutinerie. Six mois plus tôt, des étrangers avaient déclenché un incendie pour protester contre une décision de justice les maintenant en rétention car ils avaient refusé un test PCR, nécessaire à leur expulsion du territoire français par avion.