Ecouen (Val d’Oise) : avis aux amateurs !

Avec la multiplication des caméras de vidéosurveillance un peu partout, il existe bien entendu des centres qui ont monté des « licences professionnelles » pour former des techniciens en installation. Exemple avec celui d’Ecouen : « La toute nouvelle licence professionnelle est née du partenariat entre l’université Sorbonne-Paris-Nord, le Hub Nikola Tesla et le centre de formation CFA AFIA ».


La vidéosurveillance, un secteur qui recrute dans le Val-d’Oise
Le Parisien, 6 juillet 2020 à 15h54

Avec le développement de la vidéoprotection dans les grandes villes, territoires publics et entreprises privées cherchent des techniciens. Une licence professionnelle a été créée pour former leurs employés de demain.

De nombreux secteurs souffrent de la crise sanitaire, le numérique n’en fait pas partie. En Ile-de-France, des opportunités sont même à saisir. La semaine dernière, le Hub Nikola Tesla à Ecouen sélectionnait des candidats pour une formation en alternance à la vidéosurveillance.

« Je crois que ça s’est très bien passé ! » Entre deux entretiens, Ahmed Amorri ne cache pas son optimisme. Pour lui, cette journée est un succès. Ce jeune Tunisien de 24 ans fait partie de la centaine de candidats qui se sont déplacés dans les locaux du Hub Nikola Tesla pour postuler à la nouvelle formation en vidéosurveillance et rencontrer les entreprises et services publics du secteur susceptibles de les prendre en alternance. Car oui, malgré la crise, le secteur recrute.

20 places pour la première promotion vidéosurveillance

La toute nouvelle licence professionnelle est née du partenariat entre l’université Sorbonne-Paris-Nord, le Hub Nikola Tesla et le centre de formation CFA AFIA. Seules conditions pour postuler : « avoir une appétence pour l’informatique et être titulaire d’un bac + 2 ou équivalent dans une formation technique, explique la chargée de mission de Val-d’Oise Numérique, créateur du Hub qui hébergera une partie de cette formation. On espère pouvoir garantir 50 % de profils de Val-d’Oisiens mais la décision finale revient aux formateurs et aux employeurs ».

Alors que les candidats de la matinée quittent peu à peu les lieux, les futurs formateurs passent en revue les CV de leurs favoris. « On cherche un minimum de douze futurs profils convaincants. Vingt, ce serait une véritable réussite pour une première promotion ! » explique Yves Georgelin, directeur Général du CFA AFIA.

Etudiants en fin de cursus, quadras en reconversion…

Moustafa Laoutak espère faire partie des sélectionnés. Le jeune homme de 23 ans a découvert le secteur de la vidéosurveillance à l’occasion d’un stage effectué après son BTS. « Je sais que j’ai besoin d’une formation pour pouvoir travailler dans ce domaine. C’est vraiment une formation qui me plairait. »

Si dans les couloirs, on croise beaucoup de jeunes visages comme celui de Moustafa, certains candidats plus expérimentés ont aussi décidé de tenter leur chance. « Ça fait moins d’un an que je suis au chômage, précise Christophe (le prénom a été changé). Le quadragénaire, ancien chef de projet dans la télécommunication a été guidé vers cette formation par le Pôle emploi (ils sont nombreux dans ce cas). S’il n’est pas encore convaincu par le programme, il ne ferme pas la porte pour autant : « j’ai envie d’étoffer mon savoir-faire. Je suis là pour tâter le terrain », raconte-t-il.

« On souffre terriblement du manque de compétence dans ce domaine », explique Kamel Tebigui, responsable du service vidéoprotection de la communauté d’agglomération Val Parisis. Il fait partie des recruteurs potentiels présents jeudi à Ecouen.

« La vidéoprotection urbaine se développe dans toutes les grandes villes, explique Didier Jacquet, chef du service vidéoprotection de SPIE, qui cherche un technicien de maintenance. Son candidat idéal ? « Le mouton à cinq pattes, plaisante le recruteur. Une personne motivée, qui doit être mobilisable 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. »

A la recherche de 240 candidats pour la fin août

Le numérique fait partie de ces rares secteurs « en tension », c’est-à-dire que les offres d’emploi sont supérieures au nombre de candidats. C’est d’ailleurs la raison d’être du hub numérique Nikola Tesla, crée par le Syndicat Val-d’Oise Numérique et le centre de formation AFIA en 2018. Il accueille en résidence des organismes de formation et d’insertion technologiques autour de la ville intelligente et connectée.

Le hub Nikola Tesla s’est donné pour mission d’« accompagner des bénéficiaires du RSA, demandeurs d’emploi, jeunes vers la formation et l’emploi », explique la chargée de mission présente sur place en s’appuyant sur des structures telles que le Pôle emploi et les missions locales. Prochaine étape pour le Hub et ses partenaires : trouver pour fin août 240 candidats qui n’ont pas le baccalauréat pour leur proposer de se former aux métiers techniques et commerciaux du numérique. Une initiative soutenue par la région Ile-de-France à hauteur de 1,6 million d’euros.