« L’État nous observe, crevons-lui les yeux » : après l’incendie criminel, la sous-préfecture de Die taguée
Le Dauphiné, 4 avril 2023
En grande partie calcinée, et non réparable, la porte en bois de la sous-préfecture de Die n’a pas encore été remplacée. Sur cette même façade couleur rose pâle du bâtiment symbole de l’État, entre les trois fenêtres aux volets fermés, un tag à la peinture noire a été inscrit dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 avril. Il mentionne : « l’Etat nous observe, crevons-lui les yeux ». Ce slogan est souvent tagué pour dénoncer la vidéoprotection. Si à Die, la Ville n’est pas équipée de caméra de vidéoprotection sur l’espace public, les six caméras autour la sous-préfecture, appartenant à l’État, ont également été bombées à la peinture au cours de la nuit de lundi à mardi. Aussi, au moins une caméra d’un distributeur automatique de billets de la Caisse d’Épargne, banque située sur la même place de la République, à Die, a été neutralisée à la bombe de peinture.
Ces dégradations interviennent moins de trois semaines après l’incendie criminel visant la sous-préfecture. Jeudi 16 mars, peu avant 23 heures, la porte d’entrée en bois du bâtiment avait été volontairement incendiée. Des cartons avaient été utilisés pour faire partir le feu. Des fumées épaisses générées par l’incendie avaient envahi les bureaux de la sous-préfecture.
Alors qu’une plainte va être déposée par l’État dans la journée, Élodie Degiovanni, préfète de la Drôme, « condamne fermement cette nouvelle atteinte grave envers un bâtiment symbole de l’État et rappelle que si la liberté d’expression est un droit fondamental, dégrader les bâtiments institutionnels, qui plus est en proférant des menaces, revient à porter atteinte à la République elle-même ».
Dès mardi matin, les gendarmes de la compagnie de Crest, en charge de l’enquête, ont mené, sur place, les premières constatations. Ils pourront, notamment, s’appuyer sur les différents relevés de traces et indices effectués par les techniciens en identification criminelle.