Le chiffre du jour : 600 incarcérés suite aux émeutes

Le 19 juillet, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a communiqué au cours d’une interview sur RTL plusieurs chiffres sur la répression en lien avec les émeutes ayant éclaté après l’assassinat policier de Nahel : entre le 27 juin et le 13 juillet, 1.278 jugements ont été prononcés, avec 95% de condamnations. Le ministre a ajouté que 1.300 personnes avaient été déférées au parquet, dont 905 qui avaient fait l’objet d’une comparution immédiate. A l’issue de ces audiences (en comparution immédiate ou pas), 1.056 personnes ont été condamnées à une peine d’emprisonnement, dont 742 à une peine ferme avec un quantum moyen de 8,2 mois. Pour l’instant, 600 personnes ont été incarcérées.
En 2005, après trois semaines de révolte urbaine consécutives à la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois, poursuivis par des policiers, 4 728 personnes avaient été interpellées et la justice avait prononcé plus de 400 condamnations à des peines de prison ferme.

De plus, auditionné ce même 19 juillet par la commission des Lois de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Darmanin a dressé un nouveau bilan chiffré de ces émeutes : 3 800 interpellations ont eu lieu au total, dont 345 interpellations faites « postérieurement aux émeutes », en une grande partie grâce à « l’exploitation des images de vidéosurveillance » (sachant que près de 1000 caméras urbaines ont été « détruites » pendant les éméutes, et que le ministère a débloqué en urgence 20 millions d’euros le 3 juillet dernier pour les reconstruire « avant la fin de l’été »).

Le ministre a ensuite détaillé le profil des personnes interpellées : « Il y a un tiers de mineurs. L’âge moyen est entre 17 et 18 ans toutes interpellations confondues. 10 % des personnes interpellées n’étaient pas de nationalité française, et 60 % des interpellés n’étaient pas connus des services de police et de gendarmerie ». « Il y a une grande diversité dans les profils des personnes interpellées », a-t-il ajouté.

Gérald Darmanin a également rappelé les chiffres des dégradations, du 27 juin au 4 juillet : 23 878 feux ont été déclarés, 12 031 véhicules incendiés ou dégradés, 2508 bâtiments incendiés ou dégradés (dont 273 commissariats et gendarmeries), 105 mairies vandalisées, 168 écoles attaquées. De plus, il y aurait eu 27 atteintes à des élus sur cette courte période. Enfin, 850 membres des forces de l’ordre ont été blessés.

[Synthèse de la presse & LCP, 19 juillet 2023]