Cruis (Alpes-de-Haute-Provence) : le projet de centrale photovoltaïque sous les critiques

De nouvelles dégradations sur le chantier de la future
centrale photovoltaïque

La Provence/Le Dauphiné 17-18 août 2023

Quand on approche de la zone sensible, un système de vidéosurveillance se met en marche automatiquement. Celui-ci actionne une sirène dont l’écho part rebondir en contrebas alors qu’un haut-parleur annonce d’une voix stridente : « Attention ! Vous entrez dans un site protégé. Vous devez vous présenter au centre de surveillance ». Les deux sites du futur parc photovoltaïque de Cruis sont en cours de balisage et sont surveillés par des stations mobiles de vidéo-protection.

Au pied de cette installation alimentée par un panneau solaire, quelques dizaines de manifestants, réunis sous le cagnard, au centre d’un large terrain défriché : [le 16 août], en milieu de matinée, des membres du collectif Elzéard-Lure en résistance se sont réunis sur ce site de la Montagne de Lure, à Cruis. Propriété de la commune, le lieu est destiné à devenir -en deux parcelles- un parc photovoltaïque de 17 hectares, sous l’égide de l’entreprise canadienne Boralex [qui possède déjà un autre parc photovoltaïque en activité dans le coin, à Peyruis, qui a été saboté à deux reprises en avril et juillet dernier].

Une fois un premier rassemblement achevé, une dizaine de personnes habillées et pour certaines cagoulées de noir ont fait leur apparition sur le site. Là, « Il y a eu des dégradations de matériel et de la casse de caméras » *, regrette Marine Cholley, responsable Territoire et concertation au sein de Boralex. « Que certains choissisent de dégrader, ce n’est pas notre problème, estime de son côté Sylvie Bitterlin, du collectif Elzéard-Lure en résistance. Pour notre part, nous avons une charte, communiquée à tous nos sympathisants, qui stipule que notre mouvement est non-violent, et sans aucune dégradation de matériel. »

Selon les enquêteurs, de nouvelles dégradations ont ensuite été constatées dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 août, et portent sur les 250 mètres de clôture plantés quelques jours plus tôt par les ouvriers du chantier. Les fils ont été coupés avec des pinces et les piquets ont été arrachés, certains ont même été tordus.

Une nouvelle plainte a été déposée par la société Boralex, une enquête est menée par la brigade de gendarmerie de Saint-Étienne-les-Orgues. Les forces de l’ordre restent vigilantes face aux éventuelles menaces de dégradation qui pourraient survenir dans la nuit et perpétrées par des groupes isolés.

* Plus précisément, les quatre pneus d’un engin de chantier ont été dégonflés et le câble de l’antenne qui relie la caméra de l’un des systèmes de surveillance a été sectionné.