Un détenu s’évade du tribunal de Bobigny juste avant sa condamnation
Le Parisien, 24 septembre 2020
Un homme de 25 ans qui comparaissait détenu a réussi à échapper à la vigilance de ses gardes ce mercredi soir, au moment où les juges allaient lui signifier sa condamnation.
Il leur a faussé compagnie alors que son jugement allait être prononcé. Mohamed K. 25 ans, jugé pour infraction à une interdiction de séjour et refus de communiquer son code de téléphone, s’est échappé ce mercredi soir du tribunal de Bobigny. Selon nos informations, il lui avait été signifié plus tôt dans la journée par le parquet que son sursis d’un an dans une autre affaire allait être révoqué, et qu’il allait donc être condamné à de la prison ferme.
« Il était environ 23 heures et le prévenu venait d’être remonté dans le box pour le délibéré, raconte une source policière. Comme il est de rigueur, ils sont toujours démenottés quand ils entrent dans le box ». Il se trouvait en présence d’un autre homme, prévenu dans autre affaire. Selon nos informations, la présidente avait décidé de les faire remonter tous les deux et demandé au policier posté à la sortie de la salle d’audience de venir prêter main-forte à ses collègues du box qui avaient donc deux prévenus à escorter. La salle d’audience s’est ainsi retrouvée sans surveillance extérieure et sans obstacle au niveau de la porte de sortie.
« A peine a-t-il été démenotté qu’il a pris son élan sur le banc du box et a sauté par-dessus la paroi vitrée, puis il est sorti de la salle d’audience, a remonté l’escalier qui mène à la sortie du palais de justice et une fois sur le parvis il a pris la direction de la Passerelle Marie-Claire. Il a ensuite disparu. Il était en jogging-baskets et n’avait pas tout notre équipement sur le dos. Il était aussi beaucoup plus jeune et plus rapide », raconte un policier qui s’est élancé à sa poursuite et qui dénonce les sous-effectifs permanents, la nuit, au dépôt de Bobigny.
Selon une source judiciaire, Mohamed K., qui a finalement été condamné ce mercredi à trois mois de détention avec mandat de dépôt, compte plus de 20 mentions au bulletin B1, le plus complet, de son casier judiciaire.