Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : les yeux crevés de l’Etat


Aulnay-sous-Bois : deux mois après les émeutes,

les 52 caméras dégradées n’ont toujours pas été remplacées
Le Parisien, 4 septembre 2023 (extrait)


Les dernières images enregistrées
par la caméra installée au croisement des rues Jacques-Duclos, de Madrid et Joseph-Marie-Jacquard, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) résument bien la violence qui s’est abattue sur l’espace public lors de l’épisode d’émeutes urbaines du début de l’été. On y voit, en pleine nuit, une pelleteuse foncer en direction du mât sur lequel est fixé l’appareil de vidéosurveillance. Une dizaine de personnes, tout de noir vêtues, observent la charge de l’engin, dérobé à quelques centaines de mètres de là sur le chantier de la gare du Grand Paris Express. En cette fin août, la chaussée conserve les stigmates de ces dégradations.

Sur les quelque 500 objectifs que compte la commune la plus vidéosurveillée de Seine-Saint-Denis, 52 sont inutilisables depuis qu’ils ont été pris pour cible par les émeutiers, selon le décompte de la municipalité. Dans le détail, 32 caméras sont considérées comme « sévèrement endommagées », les 20 autres sont purement et simplement « hors service ». Toutes se situent dans la partie nord de la ville, où se concentrent les grands ensembles et les quartiers populaires. La mairie d’Aulnay-sous-Bois estime les dégâts matériels à plus de 1 million d’euros, somme à laquelle elle ajoute 120 000 euros de travaux de génie civil liés, notamment, à la détérioration des câblages.