Iquique (Chili) : l’acharnement finit par payer

Le 18 octobre au Chili se sont déroulées des manifestations dans de nombreuses villes à l’occasion du premier anniversaire de la révolte qui avait éclaté fin 2019. En plus de tout ce qui s’est passé dans la capitale Santiago, comme les deux incendies d’églises, les affrontements avec la flicaille et les pillages, au moins deux événements ont ému les autorités ce dimanche à Iquique, dans la province de Tarapacá.

Le premier s’est produit lorsqu’une voiture a été cramée par des manifestants et que le portail du supermarché Lider a été enfoncé pour le piller, avenida Héroes de La Concepción. Quant au second, il a montré une fois de plus les possibilités offertes aux individus qui ont identifié l’ennemi en se donnant les moyens d’agir, au-delà de la foule qui a notamment procédé à un blocage à hauteur de Pozo Almonte, sur la ruta 5 qui relie la ville portuaire d’Iquique à l’intérieur du pays.

C’est ainsi que plus loin, au nord de la ville du côté de la zone industrielle vers 23h, l’entreprise d’embouteillage Embonor qui opère pour le compte de Coca Cola à travers tout le Chili, a reçu à plusieurs reprise des cadeaux incendiaires sous forme de molotovs lancés au-dessus de ses murs. Si un premier incendie déclenché à l’intérieur a été éteint par les pompiers, qui ont tout de même été retardés par des barricades, les assaillants ne se sont pas découragés pour autant et sont revenus plus tard malgré le couvre-feu en vigueur au Chili* pour recommencer l’opération avec succès.

Face aux flammes dévorant allègrement l’usine de soda, l’armée est alors intervenue à la rescousse de cette dernière en envoyant un canon à eau des Carabineros initialement prévu pour les manifestants, et encore maculé des jets de peinture hostiles de la journée destinés à l’aveugler. Cela n’a pas empêché que les dégâts soient conséquents.

* Pour donner une idée du niveau de contrôle (qui n’a pas réussi à briser la détermination de cette attaque), les carabiniers ont par exemple annoncé avoir procédé à 256 arrestations et 2.658 contrôles de laisser-passer au cours du week-end dans la seule région de Tarapacá afin de faire respecter le couvre-feu lié au coronavirus (23h-5h).

[synthèse de la presse chilienne, 19 octobre 2020]