Mont-Saint-Martin (Lorraine) : virée nocturne sous confinement

Des policiers pris à partie, le collège saccagé et des voitures incendiées dans le quartier du Val
Le Républicain Lorrain, 2 novembre 2020 (extrait)

Samedi soir 31 octobre, aux alentours de 22 h 30, une bande d’une vingtaine de jeunes a commencé à provoquer des dégradations à Mont-Saint-Martin. Les faits ont débuté sur le parking du personnel de l’hypermarché Auchan où la voiture d’un vigile a été incendiée. La police et les sapeurs-pompiers, qui se sont rendus sur place, ont été pris à partie par ces jeunes, mineurs pour la plupart.

Ces derniers ont envoyé divers projectiles ainsi que des tirs de mortier d’artifice sur les véhicules en intervention. Les forces de l’ordre ont dû recourir à des jets de lacrymogène et à un tir de lanceur de balles en plastique.

Puis, les jeunes se sont dispersés dans le quartier du Val. Là, un véhicule a été retourné sur le toit rue de Bordeaux. Trois voitures ont été incendiées dans des rues perpendiculaires à celle de Lille, dans les rues des Violettes, des Glaïeuls et des Lupins, aux environs de 23 h 30.

Plusieurs salles du collège Anatole-France ont également été dégradées. Une nuit d’Halloween très tourmentée, donc.

Si les forces de l’ordre avaient prévu un renforcement des effectifs pour cette soirée spéciale, des véhicules ont dû être appelés en renfort de Nancy, Val de Briey et Conflans-en-Jarnisy, soit une dizaine d’équipages, pour mettre un terme à ces actes d’incivilité. Le retour à l’ordre est intervenu vers 0 h 30.


Collège Anatole-France dégradé : les profs exercent leur droit de retrait
Le Républicain Lorrain, 2 novembre 2020 (extrait)

Suite aux événements qui se sont déroulés dans la nuit de samedi à dimanche au collège Anatole-France de Mont-Saint-Martin , avec quelques pièces qui ont été dégradées par une vingtaine de jeunes, les professeurs de l’établissement ont choisi d’exercer leur droit de retrait. Lundi, ils étaient une quinzaine à devoir effectuer leur rentrée. Et aucun n’a pris place devant le tableau noir. Les élèves ont quant à eux été renvoyés chez eux.

« Le bureau des surveillants ou la salle des professeurs ont été vandalisés, les salles de cours aussi. Elles ne sont pas en état. Plein de choses, comme les ordinateurs, ont été cassées, d’autres ont été volées, comme un vidéoprojecteur. Le laboratoire de physique-chimie a été dévasté, et représente en l’état un risque de sécurité majeur. Des insultes ont été taguées sur les murs, voire même des menaces de mort sur certains collègues, qui ont donc porté plainte individuellement. On a demandé à ce que tout soit nettoyé et que l’ensemble des pièces soit désinfecté, de bas en haut », expliquent les professeurs.

L’un d’eux, à quelques années de la retraite et avec trente-cinq ans de présence au collège Anatole-France, avoue n’avoir « jamais vu ça. Mais ça faisait plusieurs mois que la situation était tendue, à l’encontre des jeunes comme des profs, avec des incivilités constatées régulièrement. Nos signaux d’alarme n’ont pas été entendus. » Après avoir discuté ensemble, tous ont décidé de se retrouver mardi matin pour faire le point sur la situation. « Si tout est rentré dans l’ordre, on reprendra les cours. »