Covid : la Flandre annonce des mesures très strictes pour les fêtes de fin d’année
Le Vif/RTBF, 10 décembre 2020
Plusieurs provinces flamandes ont annoncé qu’elles prendraient des mesures très strictes pour les fêtes de fin d’année. Une zone de police du Limbourg compte même déployer des drones pour s’assurer du respect de l’interdiction des feux d’artifice et des mesures sanitaires.
Selon VTM, la zone de police Carma (As, Bocholt, Bree, Genk, Houthalen-Helchteren, Kinrooi, Oudsbergen et Zutendaal) avait déjà fait usage de drones l’année passée pour détecter des feux d’artifice illégaux pendant la période des fêtes de fin d’année. Ces appareils avaient également été déployés au cours du printemps dernier pour surveiller le respect des mesures sanitaires en vigueur pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Caméras thermiques
Des caméras thermiques pourront par ailleurs être fixées sur les drones, permettant ainsi à la police de contrôler les personnes à l’extérieur. La police dispose également d’un drone équipé d’un mégaphone. Celui-ci devrait être employé pour s’adresser aux gens en cas d’incident. Ceux qui ne respectent pas les mesures sanitaires s’exposent à une amende de 250 euros.
Dans la province d’Anvers, la gouverneure Cathy Berx s’est réunie avec les bourgmestres pour discuter de mesures plus strictes en vue des fêtes de fin d’année. Berx, désormais connue pour avoir pris des mesures très strictes cet été, souhaite à tout prix éviter une troisième vague de la pandémie après les vacances de Noël. « J’espère que Thanksgiving aux États-Unis nous ouvrira les yeux sur ce qui risque de se passer ici », déclare-t-elle au quotidien Het Laatste Nieuws.
Feux d’artifice interdits, mais pas les pizzas
Ainsi, Berx a l’intention d’interdire les tours de chants de Nouvel An et d’Épiphanie. Dans de nombreuses communes anversoises, la tradition veut que les enfants fassent du porte-à-porte le 31 décembre et le 6 janvier. En échange de leurs chants, ils reçoivent des bonbons. La police sera chargée de maintenir l’ordre. « Toutes les zones de police de la province d’Anvers, 24 au total, déploieront des équipes supplémentaires pour respecter les mesures covid et l’interdiction de feu d’artifice« , déclare-t-elle. Elle souligne que la police n’hésitera pas à intervenir en cas de nécessité.
Cette dernière a notamment expliqué que le nombre de pizzas que des particuliers se faisaient livrer pouvait constituer un indice d’infraction aux règles sanitaires, mais elle est revenue sur ses propos. À cet égard, de nombreux traiteurs confient que certains clients leur commandent des dizaines de portions pour le réveillon de Noël ou Nouvel An, un signe qui pourrait indiquer que beaucoup de gens ne comptent pas respecter les mesures sanitaires en vigueur.
En Flandre-Occidentale, les personnes qui transgressent les mesures seront très sévèrement sanctionnées. « On infligera directement une amende, sans discussion », affirme le gouverneur Carl Decaluwé. Les corps de police qui disposent de drones et de réseaux de caméras les déploieront pour contrôler les foules dans les rues commerçantes et autres endroits publics.
À ce stade, les fêtes de fin d’année s’annoncent très privées en Belgique : la situation sanitaire ne s’étant pas suffisamment améliorée, les autorités n’ont pas prévu d’assouplissement à l’occasion de Noël et du nouvel an. Les ménages belges pourront donc recevoir un seul invité, comme ces dernières semaines. Tout au plus les personnes seules auront-elles droit à un invité supplémentaire [soit deux invités], et les Wallons à un couvre-feu légèrement repoussé le soir de Noël (à minuit au lieu de 22 heures, mais cette exception ne vaut que pour le 24 décembre; en effet, le couvre-feu est prolongé jusqu’au 15 janvier).
Quant à la Flandre (où le couvre-feu était déjà plus tardif qu’en Wallonie), elle emboîte le pas à la ministre de l’Intérieur, qui a assuré au journal gratuit De Zondag que la police allait veiller à l’application des règles le soir de Noël et “si nécessaire, en cas de tapage notamment, sonner aux portes”.
Une loi «pandémie» est en préparation, a assuré la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden, qui a aussi rappelé la nécessité de faire respecter des règles qui ont été décidées en comité de concertation, c’est-à-dire avec la N-VA. Jusqu’à présent, le Conseil d’Etat a validé ces règles (à l’exception toutefois de celles prises pour les cultes, ndlr), a-t-elle ajouté.
Mme Verlinden (CD&V) a insisté sur l’importance de la «proportionnalité» des mesures. L’utilisation de drones est une décision qui appartient aux polices locales dès lors qu’elles respectent les dispositions légales, a-t-elle fait remarquer. Quant aux visites domiciliaires, elles sont déjà possibles.