Vescovato (Corse) : les matons ont des adresses (bis)

Vescovato : deux nouveaux véhicules incendiés au domicile d’un agent de la prison de Borgo
France3 Corse, 28 juillet 2020

Deux jours après l’incendie de trois voitures d’un couple d’agents de la prison de Borgo, deux véhicules d’un agent pénitentiaire ont été incendiés à son domicile, et ses murs tagués, dans la nuit de lundi à mardi à Vescovato. Un nouvel événement dans un contexte tendu à la prison.

Nouvel épisode de tension à la prison de Borgo. Deux véhicules ont été incendiés à Vescovato, au domicile d’un agent de la prison de Borgo, dans la nuit de lundi à mardi. Les faits se sont déroulés vers 3 heures du matin, et les deux véhicules ont été totalement détruits. Les murs du domicile ont également été tagués, du côté intérieur. Une enquête de flagrance a été ouverte par le parquet de Bastia pour destruction du bien d’autrui par moyen dangereux et confiée à la Section de recherches de Bastia.

Au lendemain de ces ces nouveaux incidents, une réunion des personnels pénitentiaires s’est déroulée avant leur prise de fonction, ce mercredi 29 juillet, afin de définir une stratégie syndicale. Aucun accord n’a été trouvé, et des divergences sont apparues entre les agents eux-mêmes. Cet incendie s’inscrit dans un contexte particulier à la prison de Borgo. Trois véhicules avaient déjà été incendiés, dans la nuit de samedi à dimanche, au domicile d’un couple d’agents de l’établissement pénitentiaire, à Lucciana.

Une enquête pour destruction d’un bien d’autrui par moyen dangereux avait été ouverte par le parquet de Bastia dimanche : elle avait été confiée à la Section de recherches de la Gendarmerie Nationale de Corse. Une autre enquête avait également été ouverte après l’incendie de trois véhicules à la maison d’arrêt de Borgo, dans la nuit du 7 au 8 juillet.

Entre ces incendies, les surveillants de la prison de Borgo ont découvert, ce lundi 27 juillet, des tags insultants inscrits sur les murs de l’enceinte de l’établissement pénitentiaire. En signe de protestation, ils avaient retardé leur prise de fonction, alors qu’un représentant de la direction interrégionale des services pénitentiaires s’était rendu à la prison de Borgo pour évoquer la situation.

Et selon les informations de France 3 Corse Via Stella, le directeur de la prison de Borgo aurait lui même reçu une lettre de menaces. Un événement que le parquet de Bastia n’a pas souhaité commenter. Selon nos informations, ce contexte de tensions pourrait être lié à une enquête ouverte par le parquet de Bastia au début du mois de juillet et visant la détention illégale de téléphones portables par des prisonniers. L’affaire aurait commencé avec la saisie d’un premier téléphone lors d’une fouille organisée de façon aléatoire. Un scénario corroboré par une lettre anonyme circulant au sein de l’établissement pénitentiaire et que France 3 Corse s’est procurée.