Innsbruck (Autriche) : beau comme une voiture de police en flammes

Il y a peu de choses aussi belles qu’une voiture de police
en flammes

traduit de l’allemand de Kontrapolis, 8 février 2021

Un incendie s’est déclaré dans la paisible ville d’Innsbruck la nuit du 5 février 2021*, et un véhicule de police a été contraint de se retirer. La voiture a complètement brûlé et est maintenant, pour ainsi dire, « inapte au service ». L’hypothèse est qu’il s’agit d’un incendie criminel. Par principe c’est une bonne chose, car maintenant il y a –en tout cas pour le moment– une voiture de moins avec des flics dans les rues d’Innsbruck, avec laquelle ils peuvent contrôler, harceler et punir.

Bien sûr, l’indignation s’est déclenchée dans le monde politique, et tous les partis sans exception condamnent cet « acte horrible » dans les termes les plus forts, car « …toute attaque contre les organes de sécurité ou leurs institutions est une attaque contre la démocratie et l’État de droit », comme l’a dit un politicien. Okay. À ce jour, il n’y a eu aucune précision, aucune lettre de revendication, rien qui suggère la paternité de cette attaque. Et il est peu probable qu’elle en ait besoin, car une attaque aussi manifeste contre l’infrastructure policière n’a guère besoin d’explication supplémentaire. Il existe suffisamment de raisons, et elles sont simplement alimentées par les activités habituelles des flics. Basta.

Qu’il s’agisse –comme le prétendent certains médias – d’une réaction à l’agression des flics contre la manifestation «Grenzen töten» [Tuer les frontières] à Innsbruck du 30 janvier dernier,  ou –comme on peut le lire ailleurs– d’une vengeance pour les expulsés ou pour d’autres motifs, est sans importance. Peut-être que quelqu’un a juste saisi l’occasion et a frappé avec un cœur vaillant. La haine contre la police finit inévitablement par se décharger et les individus agissant étendent leur champ d’action.

Nous envoyons une chaleureuse accolade à tous les révoltés de ce monde et à tous les (potentiels) émeutier.e.s contre le monde de la police. A bas tous les pouvoirs !

NdT : cela s’est passé vers 3h45 devant le commissariat de Innsbruck-Hötting, selon la presse.