Et si les stocks de cables venaient à bruler
Indymedia Nantes, 23 février 2021
Nous revendiquons la double attaque en Isère de la société CONSTRUCTEL.
D’abord à Brezins et 48H plus tard à Grenoble.
Sur l’ensemble des deux sites nous avons incendié quelques véhicules (une demi-douzaine), cramé une antenne-relais et surtout mis le feu à des bobines de cables d’antennes et de fibre optique, qui brulent d’ailleurs très bien.
Dans les deux cas le feu était attenant aux hangars et c’est l’intervention très rapide des pompiers qui empêcha une propagation plus vaste au reste du batiment.
Si, pour nous, s’en prendre à des installateurs, des réparateurs ou des fournisseurs de cables fait sens, ce n’est pas pour protester contre la 5G en particulier mais bien dans un cadre plus large, de combat contre le techno-monde.
Nous ne pouvons pas rester spectateurs face à cette méga-machine qui s’étend partout en pillant, détruisant, mesurant et controlant tout ce qui vit.
Il ne nous intéresse plus de se lamenter sans fin sur l’impossibilité de vaincre, ni sur l’illusion de subvertir certaines technologies afin de « hacker » la machine (ce qui peut d’ailleurs être pertinent à certaines occasions au sein d’un conflit multiforme plus large, mais certainement pas représenter une fin en soi).
S’en prendre aux cables c’est assumer de rechercher des cibles moins directement visibles mais qui pourraient s’avérer particulièrement intéressantes combinées à d’autres.
Que pourrait il se passer, dans un contexte où des antennes relais étaient régulièrement prises à partie, si les stocks de cables venaient eux-mêmes à brûler ?
Nous voulons saluer tous les incendiaires qui agissent dans l’ombre en ce moment et portent des coups répétés à cet enfer technologique.
Nous voulons aussi remercier ceux et celles qui en plus d’avoir le sang chaud gardent la tête froide, se préparent et réfléchissent aux moyens de leurs actions ; nous inspirant dans leurs combats et réflexions.
Nous voulons envoyer une pensée remplie de force aux compas en Italie qui malgré la répression, dure et systématique, continuent à maintenir la flamme en vie.
Enfin, nous voulons envoyer une pensée solidaire spéciale aux 7 poursuivis pour terrorisme, dont les mots qui sont posées par leurs amis et les actes qui leurs sont reprochés nous font échos (leur innocence ou leur culpabilité ne nous intéressent pas ici).
Car cela demande du courage de sortir des fausses évidences et des logiques mouvementistes qui restent toujours dans l’attente d’un énième mouvement social.
Car cela demande du courage de s’entrainer, de créer ses propres temporalités, de choisir quand et comment on affronte l’ennemi et sur quel terrain.
Car cela demande du courage d’assumer ses idées et pratiques de révolte au sein d’un monde lisse, uniforme et gris.
Cela demande du courage, mais c’est le plus beau des chemins.
La catastrophe n’est pas que tout s’arrette mais que tout continue comme avant.
Guerre au système techno-industriel et à sa normalité.
Des lycanthropes