Bergerac (Dordogne) : l’Etat se venge d’ardents gilets jaunes

Jusqu’à 14 mois de prison ferme pour des Gilets jaunes
incendiaires

AFP, 23 mars 2021

Cinq individus, trois hommes et deux femmes, tous Gilets jaunes, ont été condamnés mardi 23 mars à Bergerac à des peines allant jusqu’à 14 mois de prison ferme pour avoir participé à des degrés divers à une série d’incendies en Dordogne, en décembre 2018, au plus fort du mouvement. Ces trois personnes, âgées aujourd’hui de 30 à 52 ans, étaient poursuivies pour association de malfaiteurs et destruction de biens d’autrui, des faits qui leur ont valu des condamnations à des peines allant de 14 mois de prison ferme pour le principal prévenu à deux ans de prison avec sursis pour deux des mis en cause. Par ailleurs, des peines de 12 mois et 6 mois ferme ont été prononcées à l’encontre de deux autres prévenus.

Ils « voulaient montrer leur mécontentement envers la politique du gouvernement en s’en prenant à tout ce qui touche à l’État », avait déclaré la procureure de Bergerac Odile de Fritsch à l’époque de leur mise en examen en mars 2019. Les mis en cause, de situation professionnelle modeste, sans condamnation à leur passif, s’étaient rencontrés au début du mouvement des Gilets jaunes, lors de rassemblements sur des ronds-points dans l’agglomération bergeracoise.

Entre le 23 et le 30 décembre 2018, des départs de feu avaient été constatés dans le sud du département : contre une maison des services publics et un centre technique de la communauté d’agglomération du Bergeracois, sur une boîte aux lettres de mairie à Colombier. Une guinguette du lac de Pombonne, propriété de la Ville de Bergerac, était également partie en fumée, un engin de déblaiement du conseil départemental qui avait servi à dégager un rond-point des Gilets jaunes avait été incendié à Prigonrieux, ainsi qu’un relais téléphonique [SFR], à Gardonne [à noter que cette dernière attaque avait pour objectif de « bloquer la communication de la police et de la gendarmerie », aux dires de la procureure lors de leur arrestation en mars 2019]. L’enquête avait abouti à l’interpellation du groupe de Périgourdins trois mois plus tard.


Dordogne : jusqu’à 14 mois de prison ferme pour les Gilets jaunes qui avaient déclenché des incendies
France Bleu, 23 mars 2021

Ils avaient mis le feu à une antenne téléphonique, à une boîte aux lettres, un tracteur ou encore aux ateliers municipaux de la Force, les cinq Gilets jaunes jugés en février dernier ont été reconnus coupables de la série de sept incendies en Bergeracois en 2018. Le tribunal correctionnel de Bergerac a rendu son jugement ce mardi 23 mars.

Les cinq Périgourdins qui se revendiquent du mouvement des Gilets Jaunes, deux femmes et trois hommes, sont condamnés à des peines de prisons allant de deux ans avec sursis et jusqu’à 14 mois de prison ferme. Toutes les peines sont accompagnées d’un sursis probatoire de 30 mois et ils ont l’obligation d’effectuer un stage de citoyenneté et d’indemniser les victimes à hauteur d’environ 90.000 euros. Il s’agit notamment de la guinguette de Pombonne, de la communauté d’agglomération de Bergerac et de la direction des Finances publiques.

En décembre 2018, ces cinq Périgourdins, âgés entre 30 et 52 ans, ont incendié les ateliers municipaux et la maison des services publics de la Force, un tracteur, la boîte aux lettres de la mairie de Colombier mais aussi la guinguette de Pombonne à Bergerac. Lors du procès, ils avaient expliqué en être arrivés là car ils n’arrivaient pas à se faire entendre pendant les manifestations. La procureure avait requis contre eux trois ans de prison, dont 22 à 24 mois ferme, en fonction du degré d’implication.