Nouvelle nuit de violence en Martinique
martinique la 1ere, 27 novembre 2021
5e nuit de violence en Martinique. Les faits se sont concentrés sur Fort-de-France et dans le nord du territoire, du vendredi 26 au samedi 27 novembre 2021.
Les faits les plus graves concernent la ville de Fort-de-France. Dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 novembre 2021, des émeutiers ont attaqué et détruit la poste de Godissard avec un tracteur. « Ils ont pris le distributeur d’argent évidemment. Ils l’ont pété, récupéré les sous et ils ont mis le feu», raconte une habitante sous le choc.
Plus loin, les casseurs s’en sont pris à une station-service pour dévaliser la boutique…avant de l’incendier.
Dans le reste de la ville, des feux de poubelles ont été allumés dans les quartiers Dillon, Terres sainvilles, Redoute, Didier… À Schoelcher barrage incendié dans le rond-point de Ravine Touza. Incendie d’un véhicule quartier Batelière avec le renfort des gendarmes car des jeunes se tenaient en embuscade pour lancer des projectiles divers sur les pompiers.
Des feux de poubelles à Saint-Pierre, devant l’église ou devant le musée, entre autres. Incendie d’un radar au Morne Rouge et début d’incendie sur la voie publique devant la mairie de la commune. Selon nos informations, le siège de la police municipale de Fort-de-France été cambriolé, « avec vols d’armes et de scooters», selon des fonctionnaires de la police nationale, eux-mêmes victimes de tirs par arme à feu, à l’avenue Maurice Bishop et au Lamentin.
De nombreux cambriolages très ciblés, concernant les villes du Lamentin et de Fort-de-France. Une tentative de vol dans un guichet automatique de billets au quartier Dillon à Fort-de-France, a échoué grâce à l’intervention des policiers. La police annonce avoir procédé à 11 arrestations.
Un lycée professionnel du Lamentin a été cambriolé. De nombreux vols ont ainsi été commis par des individus qui se sont introduits dans les bâtiments, cassant, volant et saccageant les dossiers des élèves et administratifs. Les forces de l’ordre alertées par le déclenchement de l’alarme ont reçu des projectiles et des tirs d’arme à feu cette nuit. Des tables et chaises de l’établissement ont même été utilisées pour former des barrages aux alentours du lycée. Madame la Proviseure Madame Merlini Marie-France a souhaité communiquer sur cet évènement inadmissible : « C’est un lieu d’accueil et d’enseignement pour nos jeunes martiniquais, il est désolant de voir qu’ordinateurs, vidéos-projecteurs, dossiers, locaux de l’accueil, de la vie scolaire, de l’intendance, du secrétariat … aient été mis à sac. » (Zayactu, 27/11)
Par ailleurs, le préfet de Guadeloupe « a décidé la prorogation du couvre-feu de 18 heures à 5 heures jusqu’au lundi 29 novembre 2021 à 5 heures ». Jeudi, le préfet de Martinique a, lui, instauré un couvre-feu « de 19 heures à 5 heures jusqu’au retour au calme ». Ce qui avait commencé il y a quelques jours dans ces deux îles [colonies françaises] distantes de 120 km l’une de l’autre, né du refus de l’obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers, s’est transformé en crise sociale avec des blocages et des piquets de grèves qui ont vite dérapé en violences contre les forces de l’ordre, incendies et pillages.
(Franceinfo, 27/11)
Enfin, neuf personnes ont été interpellées samedi à l’issue d’une « nouvelle nuit d’émeutes » en Martinique, pendant laquelle quatre gendarmes ont été blessés, notamment au visage, par des tirs de plombs, a annoncé le parquet de Fort-de-France. Des policiers ont également été pris pour cibles et des véhicules en feu ont été projetés sur les forces de l’ordre sur des ronds-points, a déclaré le parquet dans un communiqué.
(Reuters, 27/11)
France Antilles, 27 novembre 2021
Le buste du Général de Gaulle volé au Vert-Pré a été retrouvé hier au rond-point de Mahault au Lamentin. Ce buste qui trônait depuis 1978 devant le monument au mort du Vert-Pré, avait été arraché de son socle, dans la nuit de jeudi à vendredi. Ce n’est pas la première fois que des individus s’en prennent à ce buste. En août 2020, lors de violences urbaines, ce monument avait déjà été dégradé par plusieurs inscriptions à la peinture rouge et noir, indiquant notamment « Nous ne sommes pas Français. »
Alex Gilbert Lézin, le président des anciens combattant du Gros-Morne ne cache pas sa colère et son amertume face à cet acte. « Je trouve inadmissible que des casseurs viennent s’en prendre à ce buste. Je ne comprends vraiment pas cette attitude ». Jean-Claude Lise, le président des anciens combattant de Trinité, lui aussi ne décolère pas : « C’est scandaleux ! Honteux ! Il n’y a pas de mot assez fort pour qualifier ce geste ! Une chose est certaine, il n’y a plus de respect ni plus de valeurs dans ce monde moderne.»
Flambée de violences urbaines dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 novembre en Martinique
Martinique1ere, 26 novembre 2021
La nuit du jeudi 25 au vendredi 26 novembre 2021, a été marquée par de nombreuses violences urbaines, un peu partout dans la Martinique. Pillages de magasins, jets de projectiles affrontements entre émeutiers et policiers, la nuit a été très mouvementée.
Il y a eu plusieurs affrontements violents entre émeutiers et forces de l’ordre. Des individus ont pris pour cible les forces de sécurité avec des tirs par arme à feu. Les gendarmes ont riposté par des tirs de flash ball et de grenades lacrymogènes.
Des barrages ont été enlevés à Schoelcher, au rond-point d’Ozanam, à Case-Pilote, à Saint-Pierre à Saint-Joseph.
Dans un communiqué le Parquet de Fort-de-France signale que dans la nuit, un gradé de la gendarmerie qui intervenait avec ses collègues sur un cambriolage, a été violemment heurté par le véhicule des pilleurs. Il est grièvement blessé et est opéré ce vendredi.
Le portail de la résidence du préfet a été incendié par des individus cagoulés : l’intervention rapide des policiers a permis de limiter les dégâts.
Quatre journalistes de la presse nationale [BFM, AFP et Abaca Press], ont essuyé trois tirs de la part d’hommes circulant en moto à Fort-de-France, alors qu’ils étaient en train de filmer et de prendre des photos d’un barrage en feu.
Les pillages se sont poursuivis cette 4e nuit, et ciblent plusieurs commerces alimentaires et de produits de téléphonie dans toute la Martinique.
A Fort-de-France, Auchan Dillon a été dévalisé. Des individus se sont introduits dans le Carrefour Express et dans un Eco Max.
Une 4ème nuit d’affrontements et de violences en Martinique : 10 policiers et 1 gendarme blessés
FranceAntilles, 26 novembre 2021 (extrait)
Une quatrième nuit de violences en Martinique, marquée par de nombreux tirs d’armes à feu et plusieurs blessés chez les forces de l’ordre.
Quatre journalistes de la presse nationale, dont un photographe de l’AFP, ont essuyé trois tirs de la part d’hommes circulant en moto dans une rue déserte de Fort-de-France, alors qu’ils étaient en train de filmer et de prendre des photos à bonne distance d’un barrage en feu.
Des policiers ont également été pris pour cible vendredi sur un barrage à Fort-de-France et l’un deux a été blessé au bras par des plombs, selon une source policière. Un autre policier, membre d’une compagnie d’intervention, a reçu une balle qui s’est logée dans son gilet pare-balle, selon la même source. Le Raid est en cours d’intervention sur ce barrage, selon la police.
Dix policiers auraient été blessés au cours de la nuit, dont un policier du Raid, selon le dernier bilan. Un fonctionnaire de police a été grièvement blessé aux cervicales -le Samu était toujours avec lui ce matin au commissariat-, après avoir reçu une bobine sur le véhicule de service.
Un gendarme a également été grièvement blessé à Ducos, dans un accident de la route. Il souffrirait de multiples fractures et été évacué au CHU de Martinique. Son pronostic vital ne serait pas engagé. « Dans la nuit, un gradé de la gendarmerie qui intervenait avec ses collègues sur un cambriolage, a été violemment heurté par le véhicule des pilleurs. Il est grièvement blessé et est opéré ce jour », confirme Clarisse Taron, la procureur de la République, dans un communiqué ce vendredi matin.
En divers endroits, à Schoelcher, Case-Pilote ou Saint-Pierre, les gendarmes ont délogé des barrages, tout en essuyant des tirs d’armes à feu. À Schoelcher, au rond-point d’Ozanam, les gendarmes ont subi des tirs à balles réelles et des jets de projectiles. Ils ont riposté par des tirs de flash ball et de grenades lacrymogènes.
À Sainte-Thérèse, les affrontements ont à nouveau été très violents. La nuit a à nouveau été émaillée de pillages de commerces, notamment à Fort-de-France : Auchan Dillon, littéralement dévalisé, Burger King, un Carrefour Express et un Eco Max.
Carrefour Market au centre commercial Créolis au Robert complètement détruit par les flammes
Zayactu, 25 novembre 2021
Réveil difficile, ce jeudi matin pour la Martinique toute entière. Des violences urbaines ont eu lieu la nuit dernière. Plusieurs commerces ont été pillés, Carrefour Market au centre commercial Créolis a lui été incendié durant la nuit. Il aura fallu l’intervention de plusieurs camions de pompiers pour venir à bout de l’incendie qui a complètement ravagé Carrefour Market. D’autres entreprises présentes dans le centre n’ont pas été épargnées par les flammes. Le toit du bâtiment, ainsi que l’étage se sont effondrés.
Ce jeudi matin, ce sont plusieurs dizaines de salariés qui se retrouvent donc au chômage technique.
Et pourtant les syndicats avaient fait leur sale travail
de pacification….
L’intersyndicale annonce la levée des barrages sur les routes
de Martinique
Martinique la 1ere, 23 novembre 2021
Compte tenu d’une analyse de la situation, dans le contexte de violence d’hier soir au quartier Sainte-Thérèse à Fort-de-France et des discussions apaisées du jour à la préfecture et à la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), Bertrand Cambusy, porte-parole de l’intersyndicale, annonce la levée des barrages dès ce mardi soir (23 novembre 2021) dans notre journal télévisé.
L’intersyndicale rassemblée mardi soir (23 novembre 2021) à la maison des syndicats à Fort-de-France, a tiré les conclusions de la situation : « Compte tenu de l’intrusion de personnes qui ne sont pas de l’intersyndicale à proximité des barrages, il est décidé de lever les barrages dès mardi soir et de réunir nos membres mercredi à 4 heures au stade de Dillon à Fort-de-France » a déclaré Bertrand Cambusy, porte-parole de l’intersyndicale.
Les représentants syndicaux déclarent avoir pris cette décision pour éviter les risques d’embrasement comme en Guadeloupe : « Nous avons pris cette décision avec sagesse. (…) Nous avons décidé qu’il valait mieux lever les barrages. Que la situation revienne à la normale et qu’elle ne dégénère pas », soutient Bertrand Cambusy.
Présent également lors de notre journal télévisé, le préfet Stanislas Cazelles, « salue la nouvelle et l’esprit de responsabilité de l’intersyndicale ». La journée d’échanges a probablement aussi pesé dans la décision de l’intersyndicale. En attendant que préfecture et CTM se mettent d’accord sur la méthode de la négociation, la grève continue contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale.
Crise sociale en Martinique : confusion et amplification de la grogne
Guadeloupe la 1ere, 24 novembre 2021 (extrait)
L’intersyndicale, à l’origine de l’appel à la mobilisation générale, en Martinique, a tenu une assemblée générale, dans la matinée de ce mercredi 24 novembre 2021. Le leader, Bertrand Cambusy, également secrétaire général de la CSTM, a été contesté : la décision de lever les barrages, annoncée hier soir, par les six représentants des syndicats n’a pas été comprise, ni admise, par nombre des personnes mobilisées.
Leur intention a été mal comprise, ont-ils précisé. L’arrêt des blocages n’étaient préconisé que « pour la nuit« , selon le son de cloche exprimé aujourd’hui. Pourtant hier, il était bel et bien question de débloquer l’île, pour éviter tout nouveau débordement, après des violences tout au long de la journée de mardi.
Au final, choix a été fait de maintenir les points de blocage du territoire, voire de les renforcer, en attendant l’ouverture des négociations, avec l’Etat et la Collectivité territoriale de la Martinique, notamment.
Mais loin de l’apaisement, la situation a été explosive, dans l’île, durant la nuit dernière, les tenanciers des barrages étant bien décidés à maintenir leurs positions.
Au Lamentin, dans les quartiers de Mahault ou de Carrère, pas l’ombre d’un représentant syndical. Des groupes d’individus sont installés dans les ronds-points et y ont incendié des voitures et érigé des barricades de branchages. Ce, au nom des « citoyens« .
Maintenant que la goutte d’eau a débordé, ils n’entendent pas quitter les lieux et, encore moins répondre aux injonctions du préfet de lever les barrages. Ils laissent s’exprimer leur colère. Une fois encore, des coups de feu ont été tirés.
Comme lundi soir, il y a aussi eu des échanges musclés, durant la nuit de mardi à mercredi, entre manifestants et policiers, dans le quartier populaire de Sainte-Thérèse, à Fort-de-France.
Une grande partie de l’île paralysée
Depuis lundi matin, le réseau routier est fortement perturbé, avec des barrages bloquant les principaux axes routiers, notamment aux abords des grands secteurs d’activité du Lamentin, situé au centre de la Martinique, au Sud de Fort-de-France.
Les réseaux de transports en commun étaient totalement à l’arrêt, mardi, mais les personnels soignants et les forces de l’ordre ont malgré tout pu franchir quelques barrages, a constaté une journaliste de l’AFP.
Ces blocages ont également contraint le rectorat à fermer plus de la moitié des établissements scolaires. « Les écoles sont fortement impactées par le mouvement social des agents municipaux. Les établissements scolaires du 2nd degré subissent les blocages des axes routiers », indique dans un communiqué de presse le rectorat de Martinique. À la mi-journée, 52% des écoles du premier degré et 61% des établissements du second degré étaient fermés.