Brême (Allemagne) : engins incendiaires contre un collabo de Frontex

[Presse allemande, 26 novembre – Deux engins incendiaires ont été découverts devant les locaux de la société aérospatiale OHB à Brême vendredi 26 novembre dans l’après-midi. La zone autour du site a été bouclée, et des enquêteurs judiciaires et des spécialistes du désamorçage d’engins explosifs et incendiaires ont également été impliqués dans l’opération. Les deux engins incendiaires qui n’ont pas pris ont été saisis pour complément d’enquête. Une revendication avait été publiée la veille sur le site Indymedia et repérée par l’Office pour la protection de la Constitution, pointant les relations d’affaires avec la Bundeswehr et Frontex, citées comme la raison de cette (tentative) d’attaque.]

Attaque contre l’entreprise d’armement et le fournisseur
de Frontex OHB à Brême
traduit de l’allemand de Indymedia.de, 25 novembre 2021

La nuit dernière, nous avons attaqué l’entreprise d’armement OHB SE sur la place Manfred-Fuchs, dans le parc industriel de l’université de Brême, et nous avons mis le feu à plusieurs voitures.

L’entreprise OHB SE est l’un des plus grands acteurs dans les domaines de l’aéronautique et de l’aérospatiale avec son siège principal à Brême, mais elle fait son fric sur les morts avec lesquelles l’armée fédérale et Frontex pavent leur chemin. En 2001, OHB est devenu un des plus grands acteurs du secteur des satellites et de l’aérospatiale lorsqu’elle a gagné l’appel d’offres de plus de 320 millions d’euros avec l’armée allemande « pour le développement, la construction, le lancement et l’exploitation du système de reconnaissance radar SAR-Lupe». Celui-ci devait permettre à l’armée allemande d’obtenir des informations par un espionnage militaire autonome, indépendamment des conditions météorologiques.

En 2008, l’armée fédérale a officiellement reçu le système de satellites. OHB a elle-même déclaré à ce propos : « Avec SAR-Lupe, OHB a réussi pour la première fois à mener un programme de satellites en tant que principal contractant. Ce faisant, l’entreprise a développé et construit le système de satellites, et est co-responsable avec l’armée fédérale de l’exploitation.» Par là même OHB n’est pas seulement un fournisseur de l’armée fédérale, mais participe activement à la machine de guerre et de surveillance allemande. En 2013, l’armée allemande a de nouveau passé commande auprès d’OHB pour le développement et la construction du système de suivi SARah. Celui-ci devait et va être utilisé par l’armée allemande exclusivement à des fins militaires.

L’armée allemande se place dans une tradition meurtrière ininterrompue depuis le début de son existence. Aujourd’hui encore, il ne se passe guère une semaine sans qu’un réseau d’extrême-droite ne soit mis à jour dans l’armée fédérale ou que des tonnes de munitions disparaissent, pour ensuite resurgir précisément dans ces réseaux. OHB ne remet pas seulement aux mains de cette armée allemande les instruments dont elle a besoin pour assassiner, mais y participe aussi activement elle-même.

Mais ce n’est pas tout ; tant les données de SAR-Lupe que celles de SARah ont été et sont aussi transmises à Frontex. Frontex utilise les données des satellites de surveillance allemands, tout comme celles du „programme d’observation de la terre“ COPERNICUS, pour surveiller des voies de passage potentielles, des groupes de personnes sur les routes de l’exil, ainsi que les embarcations qu’elles utilisent pour traverser les mers et fuir la guerre et la terreur que l’Europe exporte dans leurs pays d’origine, tout cela pour finir par les attaquer.

Le fait que Frontex assassine est clair au moins depuis qu’en Méditerranée ses agent-e-s ont repoussé en pleine mer des migrant-e-s sur des canots pneumatiques sans moteur, qu’ils leur tirent parfois même dessus à balles réelles, ou qu’ils les livrent aux „garde-côte libyens“, connus depuis des années pour les retenir, les torturer et les assassiner en Libye avec les financements de l’union européenne. Frontex ne peut détecter ces embarcations qu’en utilisant les satellites d’espionnage élaborés et en partie même exploités par OHB. Ainsi, OHB est indirectement responsable de la torture et de la mort de ces personnes. En même temps, le gouvernement fédéral se laisse pressionner par des dictateurs de Turquie, de Biélorussie ou de Hongrie, pour ne surtout pas devoir accueillir d’autres personnes et au lieu de ça laisse celles-ci crever de froid et de faim à la frontière polonaise, réhaussant chaque jour un peu plus les murs de sa forteresse avec chaque cadavre.
Il y a quelques jours, au moins 13 personnes sont déjà mortes cet hiver à la frontière extérieure de l’UE, tandis qu’en Allemagne on discute allègrement de l’accord de coalition du nouveau gouvernement fédéral sans qu’un seul mot ne soit dit sur cet état de choses. Nous ne voulons plus regarder et nous n’assisterons pas les bras croisés à cette manifestation des valeurs allemandes et européennes !

Nous avons décidé de cibler OHB, parce que nous voyons la nécessité de pointer ouvertement précisément des acteur-e-s qui se présentent en habits civils, alors qu’ils sont en même temps (co-) responsables de la mort de milliers de personnes, ainsi que de leur infliger des dommages économiques. En même temps, nous voulons signaler très clairement à la direction de l’entreprise ainsi qu’aux travailleureuses d’OHB que nous connaissons les liens avec l’armée fédérale et Frontex et nous voulons leur montrer le prix à payer pour cela.

Ce faisant, nous voulons aussi appeler très explicitement d’autres à faire la même chose ! Organisez-vous, préparez-vous et attaquez des entreprises comme OHB, mais aussi Rheinmetall et KMW, ou l’armée fédérale elle-même !

Combattre le feu par le feu !
Pas de paix pour la guerre, pas de paix avec l’Allemagne !