Quelqu’un se souvient peut-être de la belle attaque qui s’était produite lors des émeutes de Martinique la nuit du 23 au 24 novembre dernier, lorsque des inconnus avaient incendié sur la commune du Diamant la station de Météo-France surplombée de son énorme boule-radar, ainsi que les antennes de télécommunication adjacentes et leurs locaux techniques. Le genre de sabotages anonymes qui ne sont généralement pas mis en avant, ni par un pouvoir soucieux d’éviter toute publicisation excessive d’exemples potentiellement contagieux, ni par les démocrates aspirants gestionnaires qui souhaitent prendre les rênes du développement technologisé insulaire à sa place.
Il y a quelques jours, c’est l’antenne martiniquaise de la radio caribéenne RCI qui a cependant tenu à nous donner de (bonnes) nouvelles de toutes ces antennes calcinées avec quelques photos à l’appui, au détour d’un article s’apitoyant sur les artisans-taxis qui ont également perdu la leur au milieu des flammes : les réparations ne pourront pas être effectuées avant plusieurs mois. A la veille d’une nouvelle année où les occasions à saisir ne manqueront pas moins de se présenter, il aurait en effet été dommage de ne pas réchauffer le cœur des opposants au meilleur des mondes connecté sur les conséquences parfois durables des incendies d’antennes de communication…
Incendies à la station météo au Diamant : l’antenne des taxis également brûlée
RCI, 30 décembre 2021 (extrait)
Les incendies, très vraisemblablement volontaires, qui ont détruit la station de Météo-France du Diamant auront aussi causé toute une série de dommages collatéraux.
Aux côtés du radar et des appareils électroniques qui surplombent le Morne Chalopin [où se trouve la station de Météo-France], sont aussi installés un château d’eau de la SME ainsi que les pylônes supportant les antennes-relais ; eux aussi ont été détruits ou endommagés par les flammes dans cette nuit du 23 au 24 novembre.
Selon Eric Juilly, président de la société Alcéa DRM, spécialiste notamment en radiocommunication, les réparations ne pourront être opérationnelles qu’au mois de mars : « Ces installations ont été brûlées, vandalisées, en même temps que le radar météo par les mêmes personnes a priori, qui ont brûlé le pylône, ce qui a mis le feu aux installations, aux câbles. Pour revenir à un état complètement normal, on attendait de pouvoir porter plainte et de mettre en œuvre le démontage du pylône, pour ensuite remonter la structure. »