Tous les articles par sansnom

La « Bibliothèque de menaces » traduite en français

[reçu par mail, 8 juillet 2024]

La Bibliothèque de menaces est une base de connaissances des techniques répressives de l’État, de mesures que l’on peut prendre pour y faire face, et d’opérations répressives où elles ont été utilisées. Publiée en 2023 en anglais et régulièrement mise à jour depuis, elle est désormais disponible en français sur le site du No Trace Project[1].

La Bibliothèque de menaces est aussi un outil de modélisation de menaces, un processus qui consiste à identifier de potentielles *menaces* en provenance d’*adversaires* (l’État, des groupes fascistes…) pour pouvoir ensuite identifier et prioriser des mesures à prendre face à ces menaces. Si vous participez à des actions ou projets subversifs, vous avez probablement déjà l’habitude de réfléchir à comment minimiser les risques posés par diverses menaces. La modélisation de menaces formalise ces réflexions pour les rendre plus organisées et systématiques.
Lire la suite

Deauville (Calvados) : « Bourgeois amis des fascistes »

Des greens du golf Barrière de Deauville dégradés
Ouest France, 8 juillet 2024

Les pratiquants du golf Barrière Deauville (Calvados) ont eu une désagréable surprise ce dimanche 7 juillet 2024 au matin. Des greens ont été ravagés. Impossible de jouer au golf dans ces conditions. En plus des nombreuses mottes de terre, on pouvait lire, inscrit sur les greens : « Capitalisme » ; « fascisme » ; « Bourgeois amis des fascistes ».

Combien de greens sont abîmés ? Le chiffre de 5 a été avancé. Mais le groupe Barrière n’a pas souhaité confirmer ou infirmer, dimanche après-midi : « Pas de commentaire. » On sait juste qu’une instruction est en cours depuis ce matin.

Dordogne : saboter les bureaux de vote

 

Législatives en Dordogne : les serrures des bureaux de vote de plusieurs communes vandalisées dans la nuit
Sud Ouest/France Bleu, 7 juillet 2024

Quelqu’un a-t-il essayé d’empêcher les habitants de plusieurs communes de Dordogne d’aller voter ? Certains élus ont eu bien du mal à entrer dans leur mairie, dimanche 7 juillet, pour mettre en place le second tour des législatives. Ils ont été obligés de casser un carreau ou d’utiliser un pied-de-biche
.

À Razac-sur-l’Isle, les serrures ont été bouchées à la colle, empêchant quiconque d’ouvrir les portes. Et il ne s’agit pas d’un cas isolé. Selon nos informations, les mêmes actes de vandalisme ont eu lieu à Excideuil et à Saint-Médard-d’Excideuil, deux communes situées à une cinquantaine de kilomètres de Razac.

La gendarmerie confirme qu’une enquête est en cours. Volonté d’empêcher les électeurs d’exercer leur droit de vote ? Bêtise de certains ? A Excideuil aussi, il a fallu fracturer la porte pour rentrer dans la mairie, car là aussi, impossible de mettre la clé dans la serrure, elle était pleine de glue. « Je n’en reviens toujours pas, réagit Marie-Laure Lacoste, édile d’Excideuil. On a dû casser une fenêtre pour entrer dans notre mairie, c’est inadmissible. »

Jean Parvaud, premier magistrat de Razac-sur-l’Isle, a quant à lui utilisé un pied-de-biche pour forcer les serrures. L’adjointe Violette Folgado parle « d’atteinte à la démocratie » et annonce que la municipalité va porter plainte, comme les deux autres concernées. Le maire de Saint-Médard-d’Excideuil, Éric Villemaine, est a priori le plus chanceux : les malfaiteurs ont oublié une porte, ce qui lui a permis d’entrer sans mal dans sa mairie. Les administrés des trois localités ont pu voter à 8 heures, comme prévu.

Pise (Italie) : attaque incendiaire contre la fibre optique

(traduit de l’italien de lanemesi, 27 juin 2024)

Dans la nuit du 1er au 2 juin, nous avons incendié une armoire de fibre optique à Pise, dans le quartier de la Fontina, avec des chiffons et du combustible. Nous avons choisi cet endroit parce qu’il est situé dans une zone industrielle à proximité d’un hypermarché Carrefour, d’un laboratoire de robotique de l’Institut Sant’Anna et d’une banque (la Banco di Pisa).

La réalité quotidienne nous montre que la domination et la guerre sont directement liées au développement de ces technologies, tout comme le massacre « smart » [à l’aide de l’IA] de la population de Gaza. Si les médias ont minimisé les dégâts en les attribuant à une défaillance, ils ont dû admettre que les réparations prendront beaucoup de temps. Espérons que cela ait gâché le travail des instituts susmentionnés et les célébrations de cette république hypocrite.


[NdT : Suite à la publication de ce communiqué, les journaux italiens annoncent que la Digos a été saisie de l’enquête sur ce sabotage incendiaire, mais également d’un second, survenu vers 4h du matin la nuit du 25 juin, cette fois contre une armoire électrique située le long des voies ferroviaires entre Pise et Florence (à Putignano-Sant’Ermete plus précisément).]

Ariège : sabotages anarchistes contre les bureaux de vote

Élections législatives en Ariège : colle dans les serrures, tags anarchistes… plusieurs incidents recensés à proximité des bureaux de vote
La Dépêche, 30 juin 2024

Plusieurs incidents ont été recensés, ce dimanche 30 juin, par les forces de l’ordre, en Ariège, en marge de ce premier tour des élections législatives anticipées.

À Argein, dans le Couserans, un tag anarchiste a été trouvé sur le mur de l’école : « Élections annulées », pouvons-nous lire avec un A entouré, symbole anarchiste. Les serrures de la salle accueillant le bureau de vote ont été collées. Finalement, elles ont pu être débloquées et le bureau de vote a ouvert avec 15 minutes de retard.

À Audressein, commune voisine, des tags à la peinture rouge ont été retrouvés sur le mur extérieur de l’école. Ici aussi, les serrures de la porte de la mairie et de la salle communale qui servent de bureau de vote ont été collées. Le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie nationale (Psig) a dû intervenir sur place. Il a brisé une fenêtre pour permettre l’ouverture du bureau de vote.
Lire la suite

Laà-Mondrans (Pyrénées-Atlantiques) : saccager le champ du céréalier vendu aux extractivistes

Laà-Mondrans : des rangées de maïs vandalisées sur une parcelle liée au projet de carrière calcaire
La République des Pyrénées, 1er juillet 2024 (extrait)

Sur les hauteurs de Laà-Mondrans, au bord du chemin de Touret, plusieurs rangées de maïs sont couchées à l’horizontale. De quoi provoquer la stupeur de Mathieu Petrau, le propriétaire d’une cinquantaine d’hectares sur la zone.

Selon l’agriculteur, ces dégradations sont liées au projet de carrière calcaire et la contestation qu’il suscite parmi les habitants des communes impactées. Le quarantenaire, originaire de Lanneplaà, a déposé une main courante auprès de la gendarmerie d’Orthez, en guise d’avertissement « pour que ces agissements s’arrêtent là ». « Le préjudice est dérisoire, j’ai retrouvé un peu plus de 200 pieds écrasés et cassés. Déjà que nous sommes sur une année compliquée avec la météo, il ne faudrait pas que ces dégradations continuent », gronde le Lanneplanais.
Lire la suite

Noyarey (Isère) : sabotage solidaire contre l’industrie de guerre

Des câbles haute tension incendiés : l’ultragauche suspectée
Le Dauphiné, 27 juin 2024

Une nouvelle opération de sabotage d’installation électrique a été commise dans la nuit dans la région grenobloise au cours de la nuit de lundi à mardi, a appris Le Dauphiné Libéré de sources concordantes mercredi matin : sur la commune de Noyarey, des câbles électriques de 20 000 volts ont été incendiés en bordure de la RD 1532, les faits n’étant semble-t-il découverts que mardi en fin d’après-midi. Dans la nuit du 12 au 13 juin derniers, deux transformateurs électriques de 20 000 volts avaient été incendiés avenue du Grand Sablons à La Tronche et avenue de l’Europe à Grenoble, les sinistres privant de courant 2 000 particuliers et entreprises.

 

À Noyarey, les auteurs de cette nouvelle attaque s’en sont pris à des câbles aisément accessibles, qui traversent un petit cours d’eau, le Ruisset (ou ruisseau du Gélinot), à la hauteur d’un petit pont qu’emprunte la RD 1532. L’incendie a fortement endommagé ces câbles mais il semble qu’il n’y ait pas eu de coupure majeure dans le quartier, tant dans les habitations que dans les entreprises voisines, ce qui expliquerait que l’incendie n’ait été découvert que mardi après-midi.
Lire la suite

Roubaix (Nord) : trottinettes, élections et jeux olympiques

Incendie au commissariat de Roubaix : 17 voitures de police
touchées

France Bleu/La Voix du Nord, 27 juin 2024

Cette nuit, vers 2h20 du matin, le feu a pris dans le parking du commissariat central de Roubaix. Ce sont des policiers de retour d’intervention qui ont constaté d’importantes fumées au niveau du garage. Les sapeurs-pompiers sont rapidement intervenus sur place pour éviter la propagation de l’incendie au bâtiment du commissariat. Une dizaine de véhicules de police a totalement brûlé dans l’incendie, sept autres véhicules sont touchés. Les flammes, intenses, auraient même atteint des voitures personnelles de fonctionnaires stationnées au-dessus sur le parking extérieur.

D’après Benoit Aristidou, secrétaire départemental Adjoint Unité SGP Police pour le Nord, l’incendie pourrait être d’origine accidentelle selon les premiers éléments : « D’après les pompiers le feu est parti au fond du garage, au niveau du local où on stocke toutes les saisies. Dans ce local, il y a notamment des  trottinettes électriques saisies, l’incendie pourrait provenir éventuellement d’une batterie électrique d’une trottinette. »
Lire la suite

Nouvelle-Calédonie : 17000 kilomètres… et l’insurrection s’étend dans l’archipel

24 juin. Quartier de la Vallée du Tir (Nouméa)

22 000 kilomètres séparent Nouméa de Marseille par voie maritime (via le canal de Panama et Gibraltar), et 17 000 kilomètres éloignent la Kanaky de Paris par voie aérienne. C’est cette distance qu’ont parcourus sept indépendantistes enchaîné.es pendant une trentaine d’heures de vol avant d’être conduits dans plusieurs taules métropolitaines, après avoir été raflé.es le 19 juin par les troupes d’élite de l’Etat français. Alors que l’archipel du Pacifique-Sud est parcouru depuis le 13 mai par une insurrection sociale kanak qui a largement échappé à ses dirigeants politiques, ces sept femmes et hommes (et quatre autres) sont accusé.es d’en être à l’origine à travers la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) *.

Aussitôt connu la « déportation » nocturne par avion militaire des membres de la CCAT, vers une mère-patrie qu’ils conchient et rejettent, inutile de dire que les braises de l’insurrection kanak ont été ravivées de plus belle. La journée de dimanche et les suivantes ont ainsi vu des barrages être (re)montés partout, sans oublier les nombreuses attaques contre les forces de l’ordre ou les incendies qui ont frappé de nouveaux bâtiments institutionnels, commerces ou villas, y compris et de façon notable en dehors du grand Nouméa (c’est-à-dire « en brousse »). De plus, face à cette vague répressive venue la frapper de plein fouet, la CCAT qui a souvent été dépassée par les insurgés ces dernières semaines, a lancé deux nouveaux mots d’ordre dans un communiqué du 23 juin : « les mines [de nickel] resteront fermées », et « nous promettons de fortes perturbations » lors de cette dernière semaine d’élections législatives.
Lire la suite

Paris : 14 retenus se font la belle du centre de rétention

Paris : quatorze détenus évadés du centre de rétention administrative de Vincennes
Le Parisien/France Bleu, 23 juin 2024 (extrait)

Dans la nuit de vendredi à samedi, quatorze étrangers se sont échappés du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes (Paris XIIe). Leur évasion n’a pas été détectée jusqu’à ce dimanche matin, lorsque l’un des fuyards a été interpellé lors d’un contrôle puis placé en garde à vue.

Le visionnage de caméras de vidéo-surveillance et une inspection menée dans le centre ont permis aux forces de l’ordre de constater l’ampleur des fugues. Vers 3 heures du matin, dans la nuit du 21 au 22 juin, les individus ont découpé un bout de grillage au niveau du toit d’un des espaces extérieurs du centre de rétention.

Le 25 décembre dernier, onze hommes en attente d’expulsion s’étaient déjà évadés du CRA de Vincennes, deux jours après que le lieu avait été le théâtre d’incendies volontaires de matelas dans une chambre de rétention. Là encore, les retenus avaient découpé le grillage de protection

Portland (Etats-Unis) : un pylône électrique saboté à Forest Park

(Traduit de l’anglais de Rose City Counter-Info, 22 juin 2024)

Cette semaine, les câbles métalliques qui retenaient un pylône électrique en bois ont été sectionnés, et le pylône s’est penché.
Cette action a été menée en espérant qu’il tombe plus tard et provoque une coupure de courant.

Aujourd’hui, l’électricité est un élément crucial du pouvoir de l’État, du capital, et de la destruction écologique.
Aussi petite soit cette attaque, le secret est de commencer.

Solidarité avec le groupe Volcan.
Switch off! the system of destruction

Berlin (Allemagne) : les Tesla continuent de flamber

(traduit de l’allemand de de.indymedia, 18 juin 2024)

Hier soir, des Tesla ont encore brûlé à Berlin. Cette fois, c’est dans le quartier de Mitte qu’elles ont été touchées. Ces derniers mois, plusieurs actions et manifestations ont eu lieu contre Tesla et l’extension de sa Giga-Factory à Grünheide [en périphérie de Berlin].

Les textes les plus divers ont souligné la nocivité des voitures électriques et l’exploitation des matières premières pour leur fabrication. Au Congo, des enfants se tuent à la tâche pour obtenir du cobalt et de nouvelles mines toxiques de lithium sont ouvertes dans le monde entier pour satisfaire les besoins de l’industrie automobile. Le fait que Tesla ait été choisie par beaucoup comme une cible adéquate dans la lutte contre le « capitalisme vert » est certainement lié au rôle de l’entreprise en matière de guerre et de surveillance, ainsi qu’aux déclarations fascistes du macho Elon Musk.
Lire la suite

Le citoyennisme qui vient

[Reçu par mail, 21 juin 2024, de joie et tension.]


Le citoyennisme
qui vient

Puisque dans le contexte de fièvre électoraliste actuelle, un certain nombre de camarades anarchistes, révolutionnaires, autonomes, etc. semblent frappé.e.s de désorientation politique et stratégique, il nous a semblé qu’une clarification s’imposait.

L’électeur est un oppresseur

Depuis la dissolution de l’assemblée nationale se font entendre au sein de la gauche dite « radicale » les orchestres de la petite musique citoyenniste et électoraliste : la situation serait critique et il faudrait donc que chacun.e prenne ses responsabilités et s’en aille mettre docilement son bulletin dans l’urne. Voici que l’on subit à nouveau, comme en 2002, comme en 2017, comme en 2022, les éternelles injonctions à voter, à « faire barrage », à soutenir ou à rallier le Nouveau Front populaire pour empêcher l’extrême-droite ou le fascisme d’arriver au pouvoir. Et ces injonctions s’accompagnent immanquablement de la rhétorique culpabilisante habituelle : les abstentionnistes, toutes et celles et ceux qui refusent de jouer ce jeu-là, s’en mordront les doigts. Ils regretteront leur négligence coupable. Ils seront mortifiés et honteux, au soir du premier ou du second tour, quand le pire sera arrivé par leur faute. Etc. etc.
Lire la suite

Berlin (Allemagne) : le matos électoral des fachos réduit en cendres

La nuit de jeudi à vendredi 7 juin, vers trois heures du matin, les pompiers ont été alertés d’un incendie en cours dans le quartier de Pankow, à Berlin. Une fois arrivés dans la rue Alt-Blankenburg, ils ont pu constater que les bureaux de l’élu du parti AfD, Ronald Gläser, étaient visés.

La camionnette du parti d’extrême-droite –contenant tracts et affiches qui devaient encore être distribués et collées avant les élections européennes du dimanche 9 juin–, est entièrement partie en fumée. L’incendie s’est également propagé à un auvent installé par le parti devant leurs locaux. La police a ouvert une enquête pour incendie criminel.

[Synthèse de la presse allemande (Tagesspiegel), 7 juin 2024]

Nouvelle-Calédonie : deux journées particulières [mis à jour]

Juin 2024. Lycée professionnel Petro Attiti (Nouméa) après son incendie

[Note : article d’hier complété le 21 juin, en rajoutant des infos sur les destructions de collèges, sur les enquêtes judiciaires en cours, sur les tirs d’armes à feu contre les gendarmes, sur les dégâts dans la ville de Nouméa, et sur la poursuite des blocages et affrontements la nuit du 20 au 21 juin…]

Décidément, depuis le début de l’insurrection kanak du 13 mai dernier, le moins que l’on puisse dire, est que si les jours (et les nuits) se suivent, ils ne se ressemblent pas. Alors que certains commençaient à se rassurer sur une baisse de la tension dans l’archipel depuis une semaine, force est de constater que ce n’est absolument pas le cas. Plutôt que de revenir en détail sur tout ce qui s’est passé depuis le dernier article publié ici, nous avons choisi de nous attarder sur deux journées : le 17 juin avec sa rentrée scolaire incandescente, et le 19 juin et ses suites, avec l’arrestation de 11 personnes présentées comme des leaders de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT). En commençant par les événements survenus il y a deux jours.

Lire la suite