[Un communiqué envoyé à plusieurs rédactions du monde entier et signé d’« une délégation inattendue », a revendiqué le sabotage coordonné de plusieurs lignes TGV dans la nuit du 25 au 26 juillet, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Parmi elles, Reporterre l’a reproduite en entier lundi 29 juillet, et nous la faisons suivre à notre tour.]
Revendication du sabotage de lignes TGV quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024
Ils appellent cela une fête ? Nous y voyons une célébration du nationalisme, une gigantesque mise en scène de l’assujettissement des populations par les États.
Sous des airs ludiques et conviviaux, les Jeux Olympiques offrent un champ d’expérimentation pour la gestion policière des foules et le contrôle généralisé de nos déplacements.
Comme tout grand évènement sportif, ils sont aussi à chaque fois l’occasion de vouer un culte aux valeurs qui fondent le monde du pouvoir et de l’argent, à la concurrence généralisée, à la performance à tout prix, au sacrifice pour l’intérêt et la gloire nationale.
L’injonction à s’identifier à une communauté imaginaire et à soutenir son supposé camp d’appartenance n’est pas moins néfaste que l’incitation permanente à voir son salut dans la bonne santé de son économie nationale et dans la puissance de son armée nationale.
La nuit du jeudi 25 au vendredi 26 juillet, quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, les lignes de trains à grande vitesse (TGV) ont été attaquées dans toutes les directions menant à la capitale. Soit une « attaque massive et coordonnée pour paralyser le réseau », comme l’ont titré de nombreux journaux. Rien que le vendredi, ce sont « 250 000 clients » qui ont été touchés par ces actes de sabotage, et « près de 800 000 sur le week-end », selon la compagnie ferroviaire. « A travers la SNCF c’est un bout de la France qu’on attaque et c’est les Français qu’on attaque » a immédiatement déclaré Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF, tout en dénonçant les saboteurs comme « une bande d’illuminés, d’irresponsables ». De son côté, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera n’a pu contenir sa colère : « C’est les Jeux des athlètes qui en rêvent depuis des années et qui se battent pour le Graal de monter sur ces podiums, et on va leur saboter ça à eux ! Jouer contre les Jeux, c’est jouer contre la France, c’est jouer contre son camp, c’est jouer contre son pays ».
Concrètement, dans le Nord, c’est à Croisilles, près d’Arras (Pas-de-Calais) que le réseau des TGV a été saboté, coupant également le trafic ferroviaire international vers Londres, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne. Dans l’Est, c’est en deux endroits distincts qu’il a été coupé : entre la gare de Meuse TGV et Lamorville (Meuse), ainsi qu’entre Pagny-sur-Moselle et Vandières (Meurthe-et-Moselle). A l’Ouest, c’est à Vald’Yerre, près de Courtalain (Eure-et-Loire) qu’il a été coupé, touchant aussi bien la direction vers la Bretagne (Rennes, etc.) que vers la Gironde (Bordeaux etc.). Et sur la ligne Sud-Est (Paris-Lyon-Marseille), c’est à Vertigny (Yonne) qu’a eu lieu une tentative de sabotage, qui aurait échoué après que les saboteurs aient été surpris « par des cheminots qui menaient des opérations d’entretien pendant la nuit », conduisant les gendarmes à mettre la main sur « des engins incendiaires » non-allumés et aussitôt expédiés au labo.
En outre, en banlieue parisienne concernant également le réseau Ouest, un caténaire a été arraché entre la gare Montparnasse et Vanves-Malakoff (Hauts-de-Seine) par un TGV qui a tenté de passer par une ligne plus classique et pas adaptée (la N du Transilien), en aggravant encore la conséquence du sabotage… ce qui donne pour la SNCF un incident « en lien avec les actes de malveillance commis sur la ligne grande vitesse Atlantique ». Quant au fond, son PDG a déploré « la volonté évidente de couper Paris de ses principales lignes à grande vitesse juste avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques », dans une conférence de presse tenue le samedi 27 juillet. Lire la suite de la synthèse
Dans la nuit du 25 au 26 juillet, à Saint Orens de Gameville, nous avons incendié une antenne relais, et un nœud de raccordement de fibre optique et taggué « No J.O. » sur la tour qui hébergeait les câbles.
Il n’y a pas de trêve olympique. Le mitraillage rhétorique du gouvernement sur l’apaisement par le sport, aux niveaux géopolitique comme parlementaire, s’accompagne du bombardement militaire de par le monde et d’une guerre contre les populations. De quelle trêve, de quel apaisement parlons-nous ? Du déplacement des populations les plus marginalisées, de la présence policière accrue dans la capitale, du développement de la surveillance panoptique tous azimuts, à base d’implantations de nouvelles caméras de vidéosurveillance et de recours répressif à l’intelligence artificielle ? Ou encore du transfert massif d’argent public vers le privé, une situation qui en 2004 avait ruiné la Grèce et précipité son naufrage dans la crise financière et l’austérité. Lire la suite
Attaque « massive » du réseau SNCF : des câbles avaient déjà été visés lors du passage de la flamme olympique à Marseille France3/BFM, 26 juillet 2024
Un précédent avant l’acte de « sabotage » sur les installations SNCF de ce vendredi 26 juillet. Un engin incendiaire sommairement constitué avec des bouteilles remplies d’essence, équipées d’une mèche pour allumer l’ensemble, avait été retrouvé sur la ligne LGV entre Aix et Marseille le 8 mai dernier lors de l’arrivée de la flamme olympique à Marseille
Des câbles avaient été découverts incendiés sur la ligne LGV Marseille-Paris, avec quatre engins incendiaires, à 4 km d’Aix-en-Provence. A l’intérieur de ces engins, des bouteilles, les policiers avaient retrouvé un liquide jaune et une mèche accompagnée de savon et de sciure pour accélérer la combustion. Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille. La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) 13 et la sous-direction antiterroriste (SDAT) ont été saisis.
Sans remonter au vieux débat entre marxistes et anarchistes pour savoir si « les individus sont le simple produit de l’histoire » ou si ce sont à l’inverse « les individus qui font l’histoire », il est un petit jeu de l’esprit auquel certains se sont peut-être déjà adonnés. Non pas celui –certes plaisant– consistant à se demander quel super-pouvoir on choisirait si on pouvait n’en adopter qu’un, mais celui –qui l’est tout autant– de savoir quelle figure du passé on supprimerait volontiers de la surface de la terre grâce à une machine à remonter le temps. Beaucoup citeraient alors probablement le nom de Staline ou de Hitler, tandis que d’autres, plus iconoclastes, n’hésiteraient pas à prononcer celui de nucléaristes prestigieux comme Albert Einstein ou Marie Curie. Sauf que si la catastrophe n’est pas réservée au passé ou cantonnée au futur, mais est bien cet éternel présent où tout devrait continuer de la sorte, on pourrait aussi s’intéresser à quelques êtres humains nés il n’y a pas si longtemps que cela. Question de responsabilités individuelles oblige.
Il y a quatre ans, en pleine pandémie de confinements liés au covid-19, un journal anarchiste publiait un article passé un peu inaperçu, titré « Le Prix Nobel est une ordure » (1), et qui n’est pas sans rapport avec le petit jeu évoqué ci-dessus. Il mettait en avant les co-lauréates du trophée de chimie décerné à Stockholm en octobre 2020, pour la mise au point en 2012 d’un système universel d’édition du génome (« Crispr-Cas9 »), soit rien moins qu’un « outil pour réécrire le code de la vie » dont « seule l’imagination peut fixer la limite de l’utilisation », selon le jury du prix Nobel lui-même. Appelé plus prosaïquement « le couteau suisse du génome », ce Crispr-Cas9 élaboré par Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna permet en effet de tailler aisément dans le vif de l’ADN de toutes les espèces vivantes, afin d’en supprimer une portion ou d’en rajouter d’autres, c’est-à-dire de modifier à volonté le patrimoine génétique de n’importe quelle cellule végétale ou animale (2). Lire la suite
Switch off the system of destruction – Appel et communiqués (mai 2023/juin 2024), 2e édition mise à jour, juillet 2024, A4, 56 pages
Sommaire
APPEL p. 3 Switch off the system of destruction – Éteindre le système de dévastation
COMMUNIQUES p. 10 Les coûts de la transition énergétique… et les bornes de recharge électrique au feu (Brême, juin/juillet 2023)
p. 11 Chaleureux sabotage de chemins de câbles : couper le jus à RWE ! (Bassin minier rhénan, 6 juillet 2023)
p. 11 La répression contre les militants pour le climat ne doit pas rester sans réponse (Munich, 10 juillet 2023)
p. 12 Incendie de la voiture du ministre de l’Intérieur Mäurer – Switch OFF ! the system of destruction (Brême, 19 juillet 2023)
p. 13 Switch off the system (Hambourg, 25 juillet 2023)
p. 13 Attaque contre la Deutsche Bahn – Stop Tren Maya – Switch Off ! (Berlin, 27 juillet)
p. 15 Une antenne-relais incendiée à Berlin-Wuhlheide (Berlin, 3 août 2023)
p. 15 Switch off! Züblin, destructeur du quartier et de l’environnement (Berlin, 10 août 2023) Lire la suite du sommaire
Le 15 juillet se tenait le dernier jour du procès dans l’affaire « Wir Haben eine Verabredung ». Selon l’accusation, durant la nuit du 16 février 2023, les prévenu-es auraient voulu incendier les câbles de l’entreprise ferroviaire allemande. Le parquet a plaidé l’acquittement à la fin de sa plaidoirie, par manque de preuves. Les avocat-es ont aussi plaidé pour l’acquittement, que le juge, après 15 minutes de réflexion, a prononcé !
Voici la déclaration que les deux accusé-es ont lue ensemble après les plaidoiries finales des avocat-es :
Nous avons été arrêté-es il y a 17 mois. Pendant un jour et demi, avons été séparé-es dans le centre de détention de Tempelhofer Damm et avons été présenté-es à un magistrat. Nous avons ensuite dû nous présenter au poste environ 85 fois et griffonner notre signature sur un bout de papier pour prouver que nous n’allions pas nous soustraire à la procédure. Notre ADN a été prélevé, et recherché dans des bases de données. Pendant un total de 15 jours, nous avons été observé-es par des contrôleurs dans notre vie quotidienne, avec nos ami-es et compagnon-nes, et les entrées de nos maisons ont été filmées. Depuis quelques jours, nous sommes assis-es devant ce tribunal, où notre culpabilité est jugée. Lire la suite
[La nuit de samedi à dimanche 7 juillet, deux antennes-relais sont parties en fumée à Berlin. L’une d’elles était située dans le quartier de Tempelhof, et plus précisément dans la bien nommée Attilastraße, où l’incendie a été signalé vers 2h du matin. Ce pylône se trouvait sur le site d’un opérateur de téléphonie mobile, et c’est le service de Protection de l’Etat (Staatsschutz) qui a été chargé de l’enquête. Le lendemain, un communiqué a été publié sur de.indymedia, dont nous livrons ici une traduction de l’allemand,]
Attaque contre la militarisation et le spectacle / Attaque contre deux antennes-relais
Hier, des antennes-relais ont été incendiées à deux endroits différents à Berlin.
Cette action est une contribution aux luttes contre la technologie, la militarisation et la domination.
Ces dernières années, nous nous sommes habitués à être entourés de plus en plus d’antennes, qui font désormais partie de notre environnement. Ces antennes et le réseau de téléphonie mobile sont indispensables pour permettre la numérisation de nos vies, pour réaliser la Smart City et pour développer la technologie (militaire) et le contrôle social en général. Lire la suite
Alors que 130.000 policiers et gendarmes (dont 11.000 à Paris) étaient de sortie pour le week-end du 14 Juillet, cela n’a pas empêché le traditionel concours de voitures flambées de se tenir. Une manière certainement plus festive que d’aller danser avec la partie adverse, dans les casernes où se déroulent le bal des pompiers.
Au total, ce sont ainsi « 571 véhicules » qui ont officiellement été brûlés au cours de ce week-end du 14 Juillet, soit quasi autant que l’an dernier (588). Avec toujours le même trio de tête, à savoir l’Alsace (90 véhicules réduits en cendres de Strasbourg à Mulhouse), la région lyonnaise (une cinquantaine de véhicules cramés) et celle d’Ile-de-France.
Quant à l’aspect qualitatif, à propos duquel les infos sont bien entendu moins diffusées, on citera tout de même la ville de Gonesse (Val-d’Oise), où un véhicule de police a été brûlé, et celle de Mandeure (Doubs), où trois voitures ont été englouties par les flammes devant le domicile du maire la nuit du 14 au 15 juillet vers 2h45 : l’un des véhicules appartenait à la ville, et les deux autres au maire lui-même. Sans oublier la voiture de maton cramée à Perpignan (Pyrénées-Orientales), directement sur le parking de la prison, dès dimanche 14 juillet à l’aube, et qui avait inauguré ce chaleureux week-end hexagonal.
[Synthèse de la presse régionale, 15-16 juillet 2024]
La permanence du député RN Jordan Guitton vandalisée à Troyes
L’Est éclair/France3, 16 juillet 2024
Toutes les vitres de la permanence de Jordan Guitton (député RN), située en centre-ville de Troyes, ont été cassées dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 juillet. L’extérieur de la permanence située rue Georges Clémenceau, à Troyes, est en effet en piteux état. Les auteurs des dégradations n’ont toutefois pas pénétré à l’intérieur des locaux.
Le député RN indique avoir déposé plainte. Il a reçu le soutien d’un député Horizons [le parti macroniste de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe] de la Marne, Xavier Albertini : « … J’apporte @jordan_guitton mon soutien et espère que les auteurs seront retrouvés et sanctionnés pénalement« .
Les faits se sont produits en une minute, ce dimanche 14 juillet à 5 h 50 : un homme s’est introduit sur le parking sécurisé de la prison de Perpignan, où sont stationnés les véhicules des agents pénitentiaires. Il a brisé la vitre d’une voiture avant d’y jeter un cocktail molotov, puis a brisé le pare-brise d’un autre véhicule, et le rétroviseur d’un troisième.
L’homme est ensuite reparti comme il était venu. Aucun blessé n’est à déplorer, mais une voiture est détruite et les deux autres ont subi des dégâts importants. « Il s’agit d’un acte de toute évidence prémédité, et sans précédent », s’alarme Pierre Grousset, secrétaire du syndicat Ufap-Unsa Justice.
L’idéologie de la composition et de la transversalité,
ou quand la fin justifie les moyens
Ce n’est certainement par adhésion que j’ai ouvert le livre Premières secousses par Les Soulèvements de la terre… A vrai dire, j’avais une petite idée du contenu déplaisant que j’allais y trouver. De fait, j’ai écouté, lu et participé avec d’autres à porter des critiques des logiques de composition et d’instrumentalisation ayant essaimé depuis des années dans les milieux radicaux, en particulier par les appelistes et d’étranges zadistes négociateurs avec la Préf, puis à porter des critiques des Soulèvements de la terre tout en étant solidaire des personnes ayant subi la répression. Beaucoup a déjà été dit (cf notamment le texte « Solidaires, mais pas soulèvements de la terre » dans Soleil noir n°6).
Le visionnage intempestif d’une vidéo de trois porte-paroles de ce mouvement (ou organisation, on ne sait plus trop) sur un site appelo-gauchiste m’a décidé à ouvrir ce bouquin. Sans plaisir, mais par curiosité pour voir où en étaient les stratèges de la composition et autres « autonomes repentis ». C’est par cette vidéo que j’ai appris l’existence dudit bouquin, paru sans surprise chez feu l’éditeur léniniste Eric Hazan. Un premier choc : pas un mot sur les blessé-es de Sainte-Soline dans la longue présentation. Pathétique. Je passe sur le contenu : les mêmes idées instrumentales et hiérarchiques ripolinées de quelques éléments de langage révolutionnaire et libertaire. Il faut bien soigner son image. Il m’aura fallu de longues semaines avant de me décider à ouvrir cet ouvrage égaré dans un coin de bibliothèque. Je n’ai pas été déçu…
Actions directes contre les partis de gauche de 2014 à 2024, juillet 2024, 16 p.
Introduction de la brochure
Voilà une brochure pour faire bondir ton pote social-démocrate, ce bon citoyen respectable qui glisse son bulletin dans l’urne et se couche la conscience apaisée par le sentiment du devoir accompli. Ce citoyen de gauche qui appelle tous les quatre matins à la sacro-sainte unité. Qui prétend vouloir du changement, mais qui veut préserver le cadre. Qui déteste les débordements, les révoltes, les ingouvernables… oui, le partisan de cette gauche qui espère à chaque élection prendre possession de l’appareil d’État, en faisant de belles promesses et en se présentant comme une alternative désirable.
Mais faut-il le rappeler ? La gauche électoraliste est un piège tendu par le capital pour récupérer les colères et les pacifier. Elle n’aura jamais pour but la destruction de l’État, l’abolition des frontières et des armées, la fin du travail. Pour gouverner, elle a besoin des prisons, des tribunaux, des commissariats et des fonctionnaires qui vont avec. Parce qu’elle est constitutive du système politique dans lequel nous vivons, elle ne peut être qu’une ennemie des anarchistes.
« Pour qu’une insurrection ne meure pas, elle a par exemple besoin d’approfondir et de dépasser ses contradictions internes, mais aussi d’oxygène, de beaucoup d’oxygène. A chacun.e, ici, au sein de la métropole coloniale française qui est en train d’écraser les insurgé.es kanak qui n’ont pas encore baissé les bras (ni les armes), de lui en donner un maximum. Par solidarité, ou tout simplement par haine de son propre Etat… »
« Plus que jamais, la solidarité active reste nécessaire avec de jeunes insurgé.es kanak qui refusent de céder, tant aux pressions des organisations politiques qu’à un écrasement promis par l’armada de l’État français. Et qui continuent aussi à démolir bout par bout l’économie et les structures institutionnelles dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas, quoi qu’en disent les partisans d’un rapport au monde univoque, en l’occurrence capitaliste, colonial et écocide. »
De nombreux facteurs poussent la société techno-industrielle vers une modification importante de sa production énergétique. Certains ont argumenté que la croissance progresse directement proportionnellement à la disponibilité d’énergies. Plutôt qu’une substitution d’une ressource énergétique par une autre, elles se sont additionnées : l’exploitation du pétrole n’a pas fait disparaître le charbon. Aujourd’hui, au vu des quantités astronomiques d’énergie qu’engloutit la production industrielle, il est totalement inconcevable – sans renoncer à la croissance – d’abandonner certaines ressources énergétiques au profit d’autres.
Pour les États et les industriels, il s’agit plutôt de diversifier le mix énergétique afin de pouvoir tirer un profit maximal des caractéristiques particulières des différentes ressources et d’étayer des stratégies géopolitiques. Cette diversification n’est pas nouvelle : elle est au cœur du développement capitaliste depuis le début de l’industrialisation. Cette continuité dans la course effrénée d’additions énergétiques alimentant l’enfer industriel ne rend pas moins réelle l’actuelle « transition énergétique », c’est-à-dire, la reconfiguration du mix énergétique pour diminuer la part d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). Lire la suite