Archives de catégorie : Dans les publications

Publication : Avis de tempêtes n°37 – janvier 2021

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°37 (janvier 2021) vient de sortir.

« Il existe évidemment une différence de degrés entre ouvrir soi-même une porte et être soumis à l’arbitraire d’un bourreau en uniforme, entre un isolement où pénètre à peine la lumière du jour et les rues désertées sur décret, entre privation de sens et substitution du contact humain par celui des machines, mais force est de constater que la vieille métaphore qui disait que la taule n’est pas une extension de la société mais que c’est plutôt cette dernière qui en constitue le prolongement, n’a pas perdu de sa pertinence. Au contraire, même. Alors, si on ne peut s’évader d’une prison sociale qui a désormais colonisé tout espace, si ses différentes cages en poupées russes s’imbriquent et se confondent, quelle autre possibilité nous reste-t-il, sinon de la détruire de l’intérieur ? En cultivant précieusement un monde qui nous soit propre, en repoussant les assauts d’une domination qui mutile chaque jour notre sensibilité, tout en saccageant sans pitié les barreaux et les murs qui nous retiennent prisonniers. Autant d’obstacles vers la liberté, qui ne s’incarnent plus seulement dans la pierre et l’acier, mais tout autant dans des réseaux diffus de fibre de verre et de cuivre qui courent sous nos pieds et volent au-dessus de nos têtes. Si près d’une centaine d’antennes-relais ont été sabotées en 2020 malgré les différents confinements, le fait que ces structures constituent un anneau supplémentaire de nos chaînes n’y est peut-être pas tout à fait étranger. »

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Nouvelle parution des éditions l’assoiffé

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Du feu ! Du sang ! Du Poison ! Pacte avec la mort.
Anarchistes à Marseille à la fin du XIX° siècle

À la fin du xixe siècle, à Marseille comme ailleurs en France et en Europe, la pensée et l’action de certains anarchistes s’attaquaient farouchement aux régimes de toutes sortes qui, ces années-là, allaient se restructurer afin de maintenir l’ordre établi et de réduire au silence leurs ennemis déclarés.

Les histoires racontées ici n’ont rien à voir avec l’Histoire tracée par la domination et par l’académie qui la représente. Elles ne sont pas non plus un hommage fétichiste aux hommes et aux femmes qui en ont été les acteurs.

Ces histoires sont avant tout un message dans la bouteille qui a été cueillie et elles sont retranscrites avec une conviction ferme : le seul risque que nos idéaux ne peuvent pas se permettre de courir est celui de l’oubli. Un hommage donc, mais aussi un serment de feu et de sang avec ces compagnons d’antan pour que, voilà l’intention, d’autres perpétuent la pensée et l’action anarchistes, au-delà de notre présent.
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Publication : Avis de Tempêtes n°36 – décembre 2020

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°36 (décembre 2020) vient de sortir.

« Face à la misère de l’existant, on peut répéter à foison que l’ordre ne joue jamais tout seul, que les seuls combats perdus d’avance sont ceux qui ne sont jamais livrés, que ce ne sont pas les révolutionnaires qui font les révolutions, ou que lorsque s’accumule l’insatisfaction et le mécontentement, une étincelle suffit parfois à faire exploser la poudre des rapports sociaux (que ce soit une guerre perdue par l’État, la hausse du prix des transports, la gestion contestée d’une épidémie, l’immolation d’un vendeur à la sauvette, un nouveau plan drastique d’économies budgétaires, un énième assassinat policier…). Tout cela est très juste, mais au-delà des manifestations de colère que le pouvoir entend à présent enterrer sous le poids de l’urgence sanitaire, un autre mouvement est également en train de se développer, devenant même de moins en moins invisible tout en étant essentiel, malgré ce que pourrait en dire le renard du conte.
Il s’agit de celui d’individus et de petits groupes qui ont acté que face à la catastrophe climatique, le désastre était le système industriel lui-même et qu’il convenait de s’en occuper à la source (énergétique). Que face à l’aliénation ou au contrôle technologique, le problème devait être réglé à la racine en lui coupant les veines. Que face au moloch étatique et à sa militarisation croissante contre les émeutiers, il était temps de prendre l’initiative selon ses propres temporalités de façon asymétrique, sans plus attendre des mouvements sociaux qui déborderaient les cadres institués avant de s’éteindre. »

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Publication : Avis de Tempêtes n°35 – novembre 2020

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°35 (novembre 2020) vient de sortir.

« Lors des manifestations ponctuelles de fin octobre en Espagne et en Italie, comme lors de celles devant les lycées ici, c’est au fond un mouvement défensif qui a servi de déclencheur, afin de réclamer à l’État des aides ou encore une gestion sanitaire de l’épidémie plus comme ceci et moins comme cela dans différents domaines (l’école, le travail, la police). Mais nous, nous qui voulons détruire ce monde avec l’école, le travail et la police, nous qui ne voulons ni revenir à la normalité antérieure ni l’appuyer vers une nouvelle toute aussi désastreuse ? Sommes nous à ce point chacun dépourvus de perspectives qui nous soient propres face une situation inédite qui nous dépasse ? Tenter de déstabiliser de façon imprévisible et en ordre dispersé un système lui-même déjà en pleine restructuration serait par exemple certainement une gageure un peu effrayante. Mais qui a dit que l’inconnu de la liberté pour lequel nous nous battons devait offrir des garanties rassurantes ? »

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Rien n’est fini ! Quelques réflexions depuis le Chili…

[traduit de l’espagnol du numéro spécial de Confrontación, périodique anarchiste apériodique (Chili), octobre-novembre 2020, 4 p.]

Rien n’est fini !
Nous restons en révolte contre toute autorité

À un an du début de la révolte qui s’est déchaînée au Chili depuis le 18 octobre 2019, nous continuons à diffuser Confrontación.

Saluant toutes celles et ceux qui sont resté-e-s actifs et actives dans la lutte contre l’ordre établi avant, pendant et après la dite «explosion sociale» nous restons dans la rue avec un nouveau numéro sur papier.
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Parution : Franchir le seuil, de Alfredo M. Bonanno

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« Le problème de la qualité n’est pas une question philosophique, il relève de la vie et, partant de là et du fourmillement sauvage de tourments urticants qui l’accompagne, il trouve ensuite une systématisation et un apaisement dans la réflexion.
Vivre est donc un problème qualitatif. Quel sens aurait la vie en dehors de cette perspective ? Elle ne serait qu’une mort à crédit, le cheminement vers une chose considérée comme future, bien que déjà arrivée sans presque provoquer la moindre sensation. Celui qui reste immergé dans la quotidienneté du quantitatif, surmontant les uns après les autres les divers problèmes qui le font paraître vivant, celui-là est un fantôme qui s’ignore. »
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Parution : Métropolis, de Jack Déjean

Un nouvel ouvrage vient d’être publié : Jack Déjean, Métropolis, autoed. (Caen), octobre 2020, 200 p.

Les métropoles qui poussent selon les délires de technocrates sont un terrain privilégié de la guerre sociale en cours, de la domination qui s’exerce comme des résistances et des révoltes qui donnent des bouffées de liberté. L’artificialisation continue du monde à grands renforts de capitaux, de décrets, de pelleteuses, de flics et de technologies ravage les milieux de vie, et par la même occasion dégrade les possibilités de liberté.

Après un détour historique sur le développement de l’urbanisme, l’ouvrage évoque plusieurs réalisations des technocrates aujourd’hui à Caen, Cherbourg, Lille, Saclay et Grenoble. Il s’agit d’en tirer des leçons, des noms et des adresses, pour mieux s’y confronter.
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Le pire des virus… l’autorité

[Un tract sorti le 13 mars dernier à Paris, quatre jours avant le premier confinement du printemps. A (re)lire en cette veille du second prévu pour durer jusqu’au 1er décembre minimum.]

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Le décompte macabre des décès augmente de jour en jour, et dans l’imaginaire de chacun prend place la sensation, d’abord vague puis toujours un peu plus forte, d’être toujours plus menacé par la Grande Faucheuse. Pour des centaines de millions d’êtres humains, cet imaginaire n’est certainement pas nouveau, celui de la mort qui peut s’abattre sur n’importe qui, n’importe quand. Il suffit de penser aux damnés de la terre sacrifiés quotidiennement sur l’autel du pouvoir et du profit : ceux et celles qui survivent sous les bombes des États, au milieu de guerres infinies pour le pétrole ou pour les ressources minières, ceux et celles qui cohabitent avec la radioactivité invisible provoquée par des accidents ou des déchets nucléaires, ceux et celles qui traversent le Sahel ou la Méditerranée et qui sont enfermés dans des camps de concentration pour migrants, ceux et celles qui sont réduits à des morceaux de chair et d’os par la misère et la dévastation générées par l’agro-industrie et l’extraction de  matières premières… Et même dans les terres que l’on habite, à des époques pas très lointaines, on a connu la terreur des boucheries à échelle industrielle, les bombardements, les camps de mort… toujours créés par la soif de pouvoir et de richesse des États et des patrons, toujours fidèlement mis en place par des armées et des polices…

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Enchaînés à la couronne

[Un texte sorti le 14 mars dernier, trois jours avant le premier confinement du printemps. A (re)lire en cette veille du second prévu pour durer jusqu’au 1er décembre minimum.]

« La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui prend figure d’arbitraire, c’est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité. »
A. Libertad, 1907

Avec l’épidémie passagère de Covid-19 qui se propage à travers le monde et les mesures drastiques qui s’enchaînent les unes après les autres de la Chine à l’Italie, une des premières réflexions qui vient en tête est de se demander qui de la poule de l’autorité ou de l’œuf de la soumission est actuellement en train de faire le plus de dégâts. Cette brusque accélération étatique de contrôles, d’interdictions, de fermetures, de militarisation, d’injonctions, de bombardements médiatiques, de zones rouges, de priorisation des morts et des souffrances, de réquisitions, de confinements en tous genres –typiques de n’importe quelle situation de guerre ou de catastrophe–, ne tombe en effet pas du ciel. Elle prospère sur un terrain largement labouré par les renoncements successifs des braves sujets de l’État à toute liberté formelle au nom d’une sécurité illusoire, mais aussi sur la dépossession généralisée de chaque aspect de notre vie et la perte d’une capacité autonome des individus à penser un monde complètement différent de celui-ci.
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Y a t-il une vie avant la mort ?

[Un tract sorti le 23 mars dernier à Marseille, une semaine après le premier confinement du printemps. A (re)lire en cette veille du second prévu pour durer jusqu’au 1er décembre minimum.]

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Ces derniers mois, un virus contre lequel n’existe pas de vaccin se propage, atteignant des organismes humains affaiblis notamment par les pollutions industrielles, la misère, les conditions de survie éprouvantes. Il contamine des centaines de milliers de personnes et tue des milliers d’autres. Ce virus et le traitement médiatique qui en est fait viennent activer une terreur ancienne, celle des différentes « pandémies » de peste noire et leurs dizaines de millions de mort-es au fil des siècles, terreur confirmée et amplifiée par les mesures spectaculaires et coercitives se répandant comme traînée de poudre. La mort et la peur qu’elle inspire, tenues à distance la plupart du temps dans « nos » sociétés occidentales (ou « normalisé-e » à renfort de protocoles médicaux), semble prendre sa revanche en envahissant l’espace social et incitant chacun.e à regarder l’autre comme un facteur de risque potentiel.
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Publication : Avis de Tempêtes n°34 – octobre 2020

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°34 (octobre 2020) vient de sortir.

« « L’homme ne peut construire à l’extérieur de lui-même ce qu’il n’a pas avant tout déjà conçu à l’intérieur de lui-même », mettait en garde un poète rêveur de l’impossible. Pour faire surgir un monde sans autorité, il faut le concevoir. Pas le programmer, ni le schématiser ou le mesurer. Non, juste le concevoir, dans le double sens du mot : le penser, c’est le féconder. Mais pour concevoir un monde, il faut disposer en nous d’autre chose que du reflet de celui-ci. Et c’est précisément cet aspect de l’humain qui est à présent aussi la cible, assaut après assaut, du monde technologisé.
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La guerre du sous-sol, cahier Hourriya n°6

Un nouveau numéro de Hourriya, cahiers anarchistes internationalistes, vient de sortir. Il a pour titre « La guerre du sous-sol. Le champ de bataille des matières premières».

L’exploitation des matières premières révèle peut-être l’aspect le plus matériel du pouvoir au vue de la dévastation qu’elle provoque, mais trahit d’autant plus profondément les rapports qui sont à la base de « cette marche du progrès ». Ces pages se focalisent en effet sur ses nerfs à vif, sur les racines par lesquelles coulent des substances dont la domination se nourrit pour continuer à s’étendre et à accroître sa puissance. Ces racines qui pénètrent profondément dans le ventre de la terre, qui chambardent la planète, l’intoxiquent, la surchauffent, la ravagent. D’innombrables êtres humains et non humains sont sacrifiés chaque jour – réduits en esclavage, empoisonnés, exterminés, tués par des armes toujours plus puissantes et sophistiquées – pour la possession de ces éléments du sous-sol, piliers fondamentaux de l’édifice mondial de l’exploitation. Si la machine dévastatrice est fortement dépendante de l’extraction du charbon, du gaz, du pétrole, des minerais,… cela donne lieu à des guerres, des conflits sanguinaires, mais aussi à des luttes et des révoltes aux quatre coins du globe.
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Affiche : Abattons l’hydre technoindustrielle

Abattons l’hydre technoindustrielle
Il n’est jamais trop tard pour dire non

Intelligence artificielle
Bénéficiaires de plusieurs $100M en financement d’État, les labos d’IA oeuvrent à mettre des algorithmes d’« apprentissage automatique » au service d’une panoplie d’industries. Sous une façade « éthique », certaines applications permettront simplement aux capitalistes bien placé.es de s’enrichir davantage. D’autres sont destinées à renforcer la répression, qu’il s’agisse de détecter les voleurs au supermarché par la surveillance vidéo automatisée, de mettre au point des outils de reconnaissance faciale qui fonctionnent même pour des visages partiellement couverts, ou de « prédire » le crime ou la probabilité de récidive d’un.e détenu.e.
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