D’autres anarchistes de Marseille, En parlant dégoût. A propos de la brochure « Mouchard ! » publiée l’imprimerie anarchiste l’Impatience il y a quelques jours, novembre 2021, 3 pages A4
Note : la brochure à laquelle il est fait référence dans le texte ci-contre, Mouchard ! des égouts de Marseille…, est disponible ici depuis le 27 octobre sur notre site.
Extraits :
« C’était important qu’un texte sorte [la brochure en question], de rendre publiques des informations et des réflexions autour des discours dangereux sur les potentiel.le.s auteur.e.s de faits illégaux. Ce genre de bavardages inconsidérés sur les pratiques supposées des un.e.s et des autres ne sont malheureusement que trop fréquents dans des milieux pourtant dits radicaux. Lire la suite
Imprimerie anarchiste L’Impatience, Mouchard ! des égouts de Marseille…, octobre 2021, 40 p.
Extrait de l’introduction :
De notre côté, nous avons laissé passer du temps en espérant qu’une discussion pourrait se tenir avec l’ensemble des membres du C.I.R.A.. Nous voulions nous confronter avec ceux qui gèrent l’espace, hébergeant une partie précieuse du patrimoine anarchiste, et qui le font tout en acceptant la présence d’un délateur en son intérieur. Si nous avons attendu pour publier noir sur blanc ce qui suit, c’est parce que nous avons cru qu’il était correct de laisser le temps nécessaire aux discussions et aux réflexions internes au C.I.R.A. lui même, qu’elles auraient pu générer une prise de position claire et partageable également par nous – nous considérions comme une évidence que protéger un infâme n’était pas possible pour des anarchistes… il n’en a pas été ainsi. La considération qui nous a été réservée – nous tenons à le souligner – par la majeure partie, et non par la totalité des personnes qui gèrent le C.I.R.A, a été minimale, car les défenseurs de Lou Marin se sont en grande partie limités à ignorer la situation. Lire la suite
Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°46 (octobre 2021) vient de sortir.
« Chacun a déjà certainement pu éprouver amèrement la passivité des foules de zombies captifs plongés dans un écran lors de voyages en transport en commun, ou constater à quel point les rapports sociaux avaient subi un nouvel assaut de virtualisation béate lors des différents confinements – et pas que dans le cadre de l’esclavage salarié. De la même façon, certains politiciens populistes ont pu se pavaner sous forme d’hologramme lors de meetings simultanés, tandis que de vieux chanteurs populaires sur le retour ont prévu d’organiser une tournée de concerts sous la même forme. Mais tout cela sonnait encore un peu trop faux, lorsque le géant Facebook a fait le 18 octobre dernier l’annonce fracassante de la création de 10 000 postes dans ses laboratoires du vieux continent (Munich, Paris, Zürich, Cork) afin d’ « investir dans les nouveaux talents européens pour aider à construire “un métavers”. »
Jack Déjean, La résilience, nouvelle religion d’Etat, septembre 2021, 5p. A4
Extrait :
L’idéologie de la résilience est en fait considérée comme une sorte de nouvelle religion d’Etat, où toutes les situations suscitant de la vulnérabilité sont saisies pour inciter à faire du malheur une source de rebond et d’adaptation : finalement une idéologie de « faire avec », tout en individualisant la responsabilité de la catastrophe. Son fondement est l’adaptation, instillant une nouvelle forme d’eugénisme. Ce sont les plus aptes à rebondir qui seront sauvés, pour subsister dans un monde où la vie est réduite à la survie et les individus condamnés à bricoler des solutions pour se protéger eux-mêmes.
Dans cette idéologie où chaque crise est prétexte à rebondir, l’être humain est considéré comme un système similaire à une machine, conformément à la cybernétique : un noyau de matière sans cesse envahi par des informations à intégrer et autour duquel gravitent les cercles circulaires de la vie biologique, du mental et de l’esprit. La religion est, au passage, réhabilitée comme un mécanisme consolidant le système immunitaire et favorable à la capacité de surmonter les chocs. On ne sait plus très bien si la religion est résilience, ou si la résilience est religion.
Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°45 (septembre 2021) vient de sortir.
« La catastrophe actuelle n’a que très peu de choses en commun avec celle des temps jadis. Elle n’est plus cette foudre de la nature ou l’œuvre d’un Dieu, mettant l’être humain face à lui-même – c’est un simple produit de l’arrogance scientifique, technologique, politique et économique. Si les catastrophes du passé pouvaient inciter à regarder l’impossible en face, en mettant sens dessus dessous l’ordre établi, les catastrophes modernes se limitent à creuser davantage dans le possible. Au lieu d’ouvrir l’horizon et de mener loin, elles l’enferment et le clouent à ce qu’il y a de plus proche. L’imagination sauvage cède le pas au risque calculé, où l’on ne désire plus vivre une autre vie, mais où on ambitionne de survivre en gérant les dégâts. »
traduit de l’italien de Disordine, 10 septembre 2021
L’humanité est un risque à courir.
Contre le green pass, l’obligation vaccinale et beaucoup d’autres
Nous avons compris depuis longtemps que les différents problèmes qui se présentent dans ce monde ne sont pas déliés. Un monde en guerre présente son compte de misères, de morts, de personnes en fuite. Une planète exploitée et polluée, présente son compte en termes de changements climatiques, de dévastation de la nature, de maladies et encore de personnes en fuite. Dans un monde où l’accumulation de richesses signifie accumulation de pouvoir, ce qui en découle est l’exclusion et la répression de ceux qui ne peuvent pas accéder à ces richesses. Ces arguments, qui ont été répétés depuis des siècles, ne semblent pas saisir le signe d’une période où, ce qui se passe, sont toutes les conditions décrites, de manière accélérée et exponentielle. Les discours prononcés autour de la pandémie, de la santé et de la gestion répressive et marchandisée qui s’en suit, comment pourraient-ils être séparés de tout le reste ? Lire la suite
Laissebéton, 9 septembre 2021
(brochure reprise ici pour infos)
Quand NDDL se prend pour le petit père des luttes –
Entre récupération et autoritarisme, septembre 2021, 20 pages A4
Ce texte est une réponse collective de la part de personnes ayant lutté à la Zad du Carnet, à la Zad de la dune et contre le Surf Park de Saint-Père-en-Retz suite à des tentatives de récupération politiques de la part d’habitant.es de la Zad de NDDL. Nous avons souhaité éclaircir en quoi les pratiques de certains groupes habitant actuellement la Zad de NDDL nous affaiblissent collectivement dans nos luttes horizontales et anti-autoritaires et pourquoi nous ne voulons pas d’elleux dans nos luttes. Lire la suite
Green pass ? Tout bloquer
traduit de l’italien de finimondo, 1er septembre 2021
S’abstenir de ce qui a la tête sur les épaules, régler son pas sur celui des tempêtes disait un adage d’il y a quelques temps.
Aujourd’hui, mercredi 1er septembre, une invitation à bloquer les trains a été lancée dans différentes gares du pays pour critiquer l’obligation du green pass*, nécessaire pour ceux qui veulent voyager sur certains moyens de transport. Que pourrait-il se passer lorsque le train de la résignation à la coercition s’arrêtera, sur la vague du « si je ne peux pas me déplacer, personne ne se déplace » ?
Quand une antenne-relais du contrôle télématique est attaquée, quand un centre vaccinal est saboté, quand un virologue qui demande le confinement de ceux qui ne se vaccinent pas est bousculé dans la rue, quand une table de parti est renversée, quand on a la brillante idée de commencer à bloquer le déplacement des humains-marchandises, combien d’autres possibilités peuvent émerger ? Quand une protestation naissante contre le green pass et la disciplinarisation de la circulation des personnes ouvre des espaces à chacun, sans leadership ni services d’ordre, pouvons-nous commencer à développer des contenus qui mettent en évidence les contradictions sociales, en réponse aux contrôles toujours plus asphyxiants sur nos vies ?
Tract distribué dans quelques manifs « covid » à Paris depuis le 25 juillet 2021 (modifié d’un mot le 2 septembre).
À quoi sert le QR code sanitaire ?
Usage moral. Le QR code sanitaire incite tous les habitants à contribuer à diviser la société en deux. Les titulaires étant censés vertueusement se soucier d’autrui tandis que les récalcitrants sont marqués, par défaut, comme des mauvais citoyens irresponsables qui refusent volontairement de s’adapter à la marche de l’Histoire. Cette arriération imposée, ce débit social, est forgée par l’amalgame incontournable qu’implique le chantage entre liberté de circulation et vaccination.
C’est ainsi que la majorité qualitative des adaptés est sommée de se dégager de la minorité qualitative des inadaptés. La majorité dont il est question ici n’est pas à estimer comme nombre — bien qu’elle soit mise en courbes par les gestionnaires pour qu’ils évaluent l’efficience de leurs ordres. Il s’agit d’une capture de la liberté, censée relever de choix subjectifs : de celle de l’individu majeur ayant dépassé son statut mineur antérieur d’enfant social — qui, lui, est renvoyé au tout-à-l’ego des « antivax » et autres « complotistes ». Lire la suite
(avec un peu de retard : Bulletin #3 – Avril 2021)
À partir de 2008, l’État belge a mené une vaste enquête visant les luttes multi-formes – mais toujours sans concessions – qui s’attaquaient aux centres fermés, aux frontières, aux prisons et ce monde basé sur l’autorité et l’exploitation. Dans son collimateur : la bibliothèque anarchiste Acrata, des publications anarchistes et anti-autoritaires (Hors Service, La Cavale et Tout doit partir), des dizaines de tracts et affiches, une bonne centaine d’actions, d’attaques et de sabotages… bref, la lutte contre le pouvoir sous ses différentes expressions.
Dans un premier temps, une douzaine de compagnons étaient poursuivis pour « participation à un groupe terroriste ». Après des années d’errance dans le vide juridique, c’est finalement en 2020 que la Cour d’Appel a condamné 8 inculpés à des peines de prison avec sursis et des suspensions des peines. Un autre procès est en suspens. Il concerne 7 compagnons et l’inculpation principale est « incitation à commettre des crimes et des délits ».
Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°43-44 (août 2021) vient de sortir.
« A l’heure où dans le monde entier, les conséquences de l’avancée folle de la machine industrielle et technologique se font ressentir chaque jour davantage, où les changements climatiques induits par l’industrialisation pourraient bien inaugurer des scénarios inouïs qui risquent de reconfigurer drastiquement les assises de la domination, la lutte mapuche dans un coin « perdu » du monde où des habitants et habitantes porteurs de façons de vivre antagonistes avec le capitalisme et l’étatisme se battent pour chaque mètre accaparé et exploité par des entreprises et l’État, peut avoir une signification qui dépasse le territoire du Wallmapu. »
[reçu par mail, et publié ici à titre informatif, au-delà de ce qu’on peut penser de tel ou tel texte qui réfléchit plus à comment s’adapter aux nuisances technologiques qu’à comment s’en débarrasser…]
Il y a quelques mois on a créé un nouveau site web, qu’on a appelé le Centre de documentation sur la contre-surveillance ou Counter-Surveillance Resource Center (CSRC) en anglais.
Le but du site est de rassembler au même endroit différentes ressources (surtout des brochures, mais pas que) à propos de surveillance et de comment s’opposer à la surveillance. On veut privilégier les ressources pratiques sur plein de sujets différents : surveillance physique, surveillance numérique, ADN, drones, clandestinité… On accepte les contributions dans toutes les langues – le site web lui-même est traduit dans neuf langues pour l’instant.
Le CSRC fournit une base de données de ressources sur le thème de la contre-surveillance, en mettant l’accent sur la surveillance ciblée contre les personnes qui ont des choses à cacher. Nous voulons aider les anarchistes et autres rebelles à acquérir une compréhension pratique des menaces de surveillance auxquelles ielles peuvent être confronté.e.s dans leurs luttes et dans leurs vies. On préfère les ressources rédigées par des ami.e.s et compréhensibles sans connaissances techniques préalables.
« Incarcéré depuis son arrestation le 24 septembre 2020 pour avoir incendié deux antennes-relais dans le Jura pendant le premier confinement, B. a été condamné à 4 ans de prison, dont deux avec sursis. En solidarité avec Boris, nous avons traduit en anglais la publication que la police a trouvé à son domicile lors de la perquisition, et utilisée comme un élément [supplémentaire] à charge contre lui : Brûler les foyers du virus technologique. » En complément a aussi été rajoutée la traduction de sa lettre de prison, Pourquoi j’ai cramé les deux antennes du Mont Poupet.
La rage contre la vidéosurveillance (avril 2020 – mai 2021), A6, juin 2021, 32 p.
Depuis quelques temps, les actions contre les antennes-relais se multiplient, en France et ailleurs. De beaux actes de sabotage qui marquent un refus diffus, hétérogène et déterminé des technologies de communication et de contrôle, notamment contre le déploiement de la 5G qui accompagne le rouleau compresseur techno-capitaliste qui n’en finit pas d’écraser tout ce qui reste de sauvage et de libre dans ce monde… Alors un peu partout ça s’organise pour (essayer de) vivre autrement et attaquer leur monde de soumission généralisée, ça sabote avec divers moyens, des plus basiques aux plus imaginatifs.
De son côté, la vidéosurveillance, comme toutes les technologies de contrôle, en se généralisant et en envahissant aussi bien les rues des grandes villes que celles des villages, rentre de plus en plus dans les mœurs et force une acceptation sociale recherchée activement par les tenants du marketing du contrôle social. Pourtant, elle continue de susciter des résistances et des actes de sabotage. Tant qu’il y aura des moyens de contrôle policier sur nos vies, que ceux-ci soient massifs ou non, il y aura des gens pour tenter de les empêcher de nuire. Les raisons de se débarrasser du contrôle de l’État et de la domination capitaliste sont nombreuses, ici le propos n’est pas de les développer et d’argumenter, mais de montrer qu’il continue d’y avoir des actes de sabotage et d’auto-défense qui méritent d’être connus, et de recevoir de la solidarité et de la complicité de toutes parts. Parce qu’il y a encore des gens qui préfèrent cent fois un monde de liberté plutôt qu’un monde de sécurité. Lire la suite
Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°42 (juin 2021) vient de sortir.
« Mais ce qui frappe aussi, est que les formes infinies d’auto-organisation qui auraient pu surgir des singularités individuelles pour faire face au virus et continuer d’agir malgré lui, aient été d’emblée comme paralysées par des sables mouvants de recommandations contradictoires et de chiffres assommants : taux de mortalité et de létalité, taux de positivité, taux d’incidence, taux de passage aux urgences et d’occupation en réanimation, taux d’anticorps persistants, taux de réinfection… et ainsi de suite. Cela met à nouveau en évidence qu’en se plaçant sur le terrain de la politique des grands nombres plutôt qu’en partant de soi –avec ses doutes comme avec ses désirs enflammés–, la réflexion finit généralement par s’embourber dans une logique gestionnaire, où le calcul productif prend vite la place de la vie et de ses excès dispersifs. Pour briser le schéma même qui préside à toute réduction statistique de la complexité humaine, faire exister de l’unicité au-delà des moyennes et recréer de la diversité en défaisant les agrégats de données, il n’y a pas trente-six solutions. C’est le terrain même où chaque individu est sommé de s’incliner face à un intérêt supérieur collectif qu’il s’agit de refuser. C’est son propre rapport sensible à la vie, à la mort, à la maladie, aux risques à prendre, à l’entr’aide, aux étoiles à cueillir, qu’il s’agit de défendre face à l’exigence sociale de le sacrifier sur l’autel de la quantité. Que cette dernière se nomme patrie, économie, bien commun… ou même immunité collective. »