Mener notre guerre

Des villes entières rasées au sol. Des soldats tuant des gens sans défense et terrorisés. L’exode de millions de personnes. Face à tant d’horreurs, la condamnation de la guerre est unanime. Notre estomac ne peut que protester, submergé par une sensation de nausée.
Ce qui n’empêche pas la plupart d’entre nous de vivre au milieu des dispositifs et des infrastructures qui rendent ces massacres possibles. Car oui, en effet, la guerre commence ici, chez nous. Dans les centaines d’usines, de fabriques et de laboratoires qui produisent en permanence les instruments de mort. Dans la logistique meurtrière qui permet l’acheminement ininterrompu d’armes et d’équipements. Dans les systèmes énergétiques qui alimentent la machine de guerre. Autant dire que tous les discours larmoyants pour la fin de la guerre sont une véritable hypocrisie, aussi longtemps qu’il y aura des industriels pour la produire, des politiciens pour la déclarer, des scientifiques pour l’innover, des généraux pour la gérer, bref tant que fleuriront les intérêts de ceux qui de près ou de loin y collaborent.
Est-ce que l’industrie militaire est protégée des regards indiscrets par d’épais écrans de fumée ? Toute cette production se déroule-t-elle dans de lointains bunkers souterrains ? Mais non, tout est là ! Exposé au regard de n’importe qui.
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