[Suite à l’assassinat policier de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) mardi matin, une première, une deuxième nuit, une troisième nuit, puis une quatrième nuit d’émeutes se sont déroulées dans tout le pays, émeutes destructrices dont nous avons publié de larges recensions illustrées ici. Et finalement, deux autres (5e et 6e) se sont déroulées ce week-end au cours des nuit du 1er au 2 puis du 2 au 3 juillet, sous grosse pression policière (plus celle exercée par les structures associatives para-municipales ou citoyennistes).
Ce qui a marqué ces cinquième et sixième nuits d’émeutes, que l’Etat et ses relais ont présenté comme beaucoup plus calmes malgré les 157 bâtiments incendiés ou dégradés en un court week-end, a notamment été que faute de pouvoir tenir suffisamment la rue ou effectuer des pillages abondants comme les jours/nuits précédents, on a aussi vu ces deux derniers jours des attaques plus ciblées et à moins nombreux, notamment de lieux dédiés à la Justice (tribunal, résidence pénitentiaire ou Maison du Droit – à Créteil, Aix-en-Provence, Blois, Forbach, Villeneuve-sur-Lot), d’un club de tennis et d’une base de loisirs ou de biens privés appartenant aux maires. Mais qu’on se rassure, les institutions de la domination de proximité (centre social, médiathèque, mairie, école, police) n’ont pas été épargnées non plus…]
Quelques chiffres
Pour la nuit de samedi 1er à dimanche 2 juillet, le ministère de l’Intérieur a recensé 871 incendies sur la voie publique, 958 de véhicules et 123 de bâtiments. Au total, 26 repaires de flics (dix commissariats, dix casernes de gendarmerie et six postes de police municipale) ont été attaqués. Le ministère de l’Intérieur rapporte 45 membres des forces de l’ordre blessés et quelque 773 personnes interpellées lors de la cinquième nuit de révolte.
Pour la nuit de dimanche 2 à lundi 3 juillet, le ministère de l’Intérieur a recensé 352 incendies sur la voie publique, 297 voitures brûlées et 34 bâtiments incendiés. Quelque 157 personnes ont été interpellées lors de cette sixième nuit de révolte.