Partout : 3e nuit de révolte émeutière, pillages et incendies à gogo [Re-MàJ]

[Suite à l’assassinat policier de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) mardi matin, une première puis une deuxième nuit d’émeutes se sont déroulées dans tout le pays, émeutes destructrices dont nous avons publié de larges recensions illustrées ici. Et finalement, une troisième ne s’est pas fait attendre cette dernière nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin… malgré le déploiement annoncé de 40 000 policiers -soit quatre fois plus que la veille-, malgré l’arrivée du RAID (à Toulouse, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Strasbourg), de la BRI (Nanterre) et du GIGN (à Evry, Savigny le Temple, Nantes, Toulouse, Tours et Avignon) en mode anti-émeute, malgré les couvre-feux nocturnes, malgré l’arrêt des transports urbains de surface en Ile-de-France et ailleurs à partir de 21h, malgré les rotations d’hélicoptères de la gendarmerie et de drones policiers, et malgré les interdictions préfectorales de port et transport d’articles pyrotechniques comme de combustible.
Ce qui a marqué cette troisième nuit d’émeutes, en plus des affrontements avec la police aux quatre coins du pays, en touchant désormais plus d’une centaine de villes (y compris petites), a non seulement été une belle constance à incendier les transports en commun, mais aussi à multiplier les pillages en tout genre (parfois lors de véritables descentes au centre-ville, mais aussi dans des Darty, Decathlon ou centres commerciaux), avec plusieurs destructions d’entreprises et temples de la marchandise. Et avec un seul langage commun, qui se passe de toute revendication et de tout dialogue avec le pouvoir ou ses médiateurs : le Feu !
A noter qu’aujourd’hui 30 juin, de premiers pillages de jour ont commencé, comme à l’Apple Store du centre de Strasbourg, au supermarché Spar du quartier Pays-de-France à Reims, ou aux grands centres commerciaux de Rosny 2 et Créteil Soleil en région parisienne…]


Quelques chiffres

Le ministère de l’Intérieur recense cette nuit du 29 au 30 juin 79 repaires de flics attaqués (39 locaux de la police nationale, 24 de la police municipale et 16 de la gendarmerie), et 119 bâtiments publics visés, dont 34 mairies et 28 établissements scolaires. Par ailleurs, 917 personnes ont été interpellées cette nuit partout en France, dont 408 à Paris, dans les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne (et 170 gardes à vue). Un total de 249 policiers et gendarmes ont été blessés cette nuit.

Aujourd’hui 30 juin, Elisabeth Borne a déclaré depuis le commissariat d’Evry-Courcouronnes (Essonne) que « toutes les hypothèses », dont l’instauration de l’état d’urgence, sont envisagées par l’exécutif pour « le retour de l’ordre républicain »,  L’Elysée a de son coté souligné qu’Emmanuel Macron était prêt à adapter le dispositif de maintien de l’ordre « sans tabou »… Pour commencer, les 18 nouveaux blindés Centaure de la gendarmerie vont être mobilisés ce soir, et tous les transports en commun de surface de l’ensemble du pays ont été mis à l’arrêt par le ministère de l’Intérieur.

Concernant les chiffres, « Nous avons interpellé 917 émeutiers hier. Leur moyenne d’âge c’est 17 ans, un tiers sont des mineurs. Nous avons même interpellé des enfants de 13 ans », a déclaré le ministre de l’Intérieur.


Le pronostic vital d’un manifestant engagé en Lorraine

Un membre du RAID déployé à Mont-Saint-Marin (Lorraine), commune frontière avec le Luxembourg

Un homme a été grièvement blessé à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), dans la nuit de jeudi et vendredi, et dans des conditions restant à éclaircir. Vendredi, L’Est Républicain faisait le lien entre cette blessure et un tir de lanceur de balles de défense (LBD) par une membre d’une unité du RAID déployée sur les lieux. Sollicitée par Le Monde, la procureure de Val-de-Briey, Catherine Galen, rapporte que « les éléments ont permis de saisir l’IGPN [inspection générale de la police nationale], qui enquête sur ces faits depuis ce matin ».

« En l’état de l’avancement de l’enquête de flagrance, un tir de LBD par le RAID n’est ni confirmé, ni infirmé », ajoute la magistrate, précisant que « l’état de santé du jeune homme reste inquiétant ». Selon L’Est Républicain, le pronostic du jeune homme était « engagé ». Selon le quotidien local, il a été « évacué des émeutes et transporté à l’hôpital d’Arlon, en Belgique ».
(Le Monde, 30 juin 2023)


Colonies

Le Port (La Réunion), nuit du 29 au 30 juin : la Maison de justice et du citoyen incendiée
et idem pour les engins de chantier

Saint-Denis, Sainte-Marie, Saint-André, Le Port ou encore La Possession : la nuit a été agitée dans plusieurs villes de La Réunion, jeudi 29 juin. De nombreux incendies, essentiellement de poubelles et de quelques véhicules, et des jets de galets ont eu lieu dans plusieurs quartiers.
Au Port (La Réunion), la Maison de justice et du citoyen a été prise pour cible et incendiée. Plusieurs émeutiers se sont introduits dans l’établissement public situé rue Raymond Vergès, en passant par le toit. Ils ont ensuite ouvert les fenêtres, permettant à d’autres jeunes de lancer des molotovs à l’intérieur. Le feu s’est propagé rapidement, causant des dégâts estimés 40 000 euros. De plus, deux voitures et deux engins de chantier ont été incendiés, et une pharmacie a été pillée.


Région lyonnaise/Rhône Alpes

Lyon (Rhône) 3e arr., nuit du 29 au 30 juin : un des bus lyonnais flambés

A Lyon (Rhône) même, des affrontements avec la police ont éclaté dans le 8e et 9e arrondissement de Lyon, dans le quartier des Etats-Unis et de la Duchère. Des véhiculés et un bus ont notamment été brûlés dans le 3e arrondissement, avenue Georges-Pompidou près de la gare de la Part-Dieu. A cause d’incendies de tram et de bus en début de soirée, le réseau TCL a été partiellement à l’arrêt, alors que Keolis avait assuré qu’il n’était pas question de stopper le réseau après 21h comme en Ile-de-France ou à Lille.

Villerbanne (Rhône), nuit du 29 au 30 juin : le resto de l’Institut Régional d’Administration par en fumée

A Villeurbanne, vers 2h du matin, un volet roulant et une vitre du restaurant d’entreprise de l’IRA (Institut régional d’administration), situé au parc Jean Monnet dans le quartier du Tonkin, sont fracturés puis un molotov est jeté dans le bâtiment. Une partie de la salle est incendiée (tables, chaises, plafond), et la centaine de salariés qui fréquentent ce restaurant trouveront portes closes jusqu’à nouvel ordre. La même nuit, la carrosserie d’un tram est endommagée suite à la propagation d’un incendie rue Frédéric-Fays, le centre social Grandclement est saccagé et le local technique du groupe scolaire du même quartier est incendié (bureau de la gardienne et hall d’entrée). Les portes coupe-feu ont sauvé de justesse le réfectoire et les salles de classe.

Vénissieux (Rhône), nuit du 29 au 30 juin : tramway immobilisé, caillassé puis incendié
Bron (Rhône), nuit du 29 au 30 juin : un des bus lyonnais flambés

A Bron, dans le quartier de Parilly, un bus a été incendié, suivi d’un deuxième un peu plus tard.
A Vénissieux vers à 20h50, le tramway a été bloqué par des poubelles en feu puis ses vitres ont été brisées et plusieurs foyers incendiaires allumés à l’intérieur.

Saint-Fons (Rhône), nuit du 29 au 30 juin : la pépinière de 25 entreprises totalement détruite (ci-dessus et ci-dessous)

A Saint-Fons, la Coursive d’entreprises (hébergeant 25 d’entre elles) est entière détruite vers 2h du matin. Les 2 000 m² sont partis en fumée grâce à l’incendie d’une voiture contre les bureaux de la direction.

Rilleux-la-Pape (Rhône), nuit du 29 au 30 juin : la médiathèque saccagée

A Rillieux-la-Pape, dans le quartier de la Semailles, la médiathèque a été saccagée. Sans compter les 13 véhicules incendiés et les commerces attaqués à partir de 22h. La façade d’une crèche et d’un local associatif ont aussi été brûlés, et la porte du poste de police municipale attaquée.

La Ravoire (Savoie), nuit du 29 au 30 juin : hall de la mairie forcé puis incendié

A Chambéry (Savoie), l’agglomération chambérienne n’avait jamais subi de pareilles destructions, y compris lors des émeutes de 2005. Peu de bâtiments d’importance ont été épargnés dans le quartier de Chambéry-le-Haut : les vitres de la mairie de quartier, qui accueille également une Maison France Services et siège social de Cristal Habitat, a été vandalisée et incendiée : elle est aujourd’hui inutilisable. Le hall d’accueil du cinéma le Forum a été détruit par les flammes. Deux écoles ont subi également des tentatives d’incendie : l’école Madeleine Rebérioux, dont le hall a été incendié. L’équipement a été déclaré inutilisable et par mesure de sécurité. Et celle de Chantemerle, qui a également été prise pour cible, mais la tentative d’incendie a été rapidement maîtrisée. Dans le quartier Mérande, le centre social du Biollay ou encore un collège privé ont également été visés.
À la mairie de La Ravoire (en banlieue de Chambéry) l’entrée principale a été caillassée, forcée puis incendiée avec des poubelles. Les dégâts sont estimés à 140 000 euros.

Villefontaine (Isère), nuit du nuit du 29 au 30 juin : le poste de police municipale en cendres

À Villefontaine (Isère), outre le poste de police municipale détruit (fenêtre explosée au mortier puis essence versée à l’intérieur), la mairie, la médiathèque, les locaux de la Sécurité sociale ont été pris pour cible, occasionnant des dégâts.

À Charvieu-Chavagneux (Isère), le bureau de l’état civil de la mairie a été incendié. Plusieurs individus, déterminés à en découdre avec les forces de l’ordre, ont lancé des molotovs contre la mairie. L’un est venu briser une fenêtre du rez-de-chaussée, provoquant un départ de feu dans le bureau de l’état civil.

La Ricamarie (Loire), nuit du 29 au 30 juin ; la mairie n’a pas passé la nuit
et le bus de la Stas non plus

A La Ricamarie (Loire), la mairie est incendiée. Le préjudice déclaré par la mairie auprès des services de l’État est évalué à plus de 530 000 euros. Le rez-de-chaussée, qui abrite notamment les services techniques, a été le plus durement touché. Outre l’hôtel de ville, les émeutiers s’en sont aussi pris à l’agence du Crédit agricole, située à proximité, dont les vitres ont été brisées. Par ailleurs, un bus de la Stas, assurant la liaison entre La Ricamarie et Le Chambon-Feugerolles a été ravagé par les flammes, rue Rémi-Moise dans la zone d’activité Montrambert-Pigeot.


Ouest

Nantes (Loire-Atlantique), nuit du 29 au 30 juin : un busway 100% électrique incendié dans le quartier du Clos-Toreau
idem
Nantes (Loire-Atlantique), nuit du 29 au 30 juin : la mairie annexe de Nantes-nord incendiée
Nantes (Loire(Atlantique), nuit du 29 au 30 juin : le magasin Centrakor réduit en cendres dans le quartier de la Bottière

A Nantes (Loire-Atlantique), dans le quartier Bellevue, un magasin Lidl a été attaqué à la voiture-bélier vers minuit, avant d’être pillé. Dans le quartier du Breil Malville, un tabac est pillé et incendié. Dans le quartier Bottière, le magasin de meubles et de décoration Centrakor a brûlé. Le magasin, 1.500 mètres carrés, avait ouvert fin 2021, et il n’en reste qu’un amas de ferraille et des cendres. Il a été pris pour cible vers 1h30. Au total, neuf personnes travaillaient dans ce magasin.
Dans le quartier du Clos-Toreau, un busway a été incendié : une « petite dizaine d’individus masqués et dotés de barres de fer et masques à oxygène ont stoppé un Busway, demandé aux passagers de descendre puis l’ont incendié ». Et sans oublier la mairie annexe de Nantes-nord qui a été incendiée.

Saint-Brieuc (Côtes d’Armor), nuit du 29 au 30 juin : la MJC incendiée et des engins de chantier idem

A Saint-Brieuc (Côtes d’Armor), la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) du quartier du Plateau, place de la cité, a été incendiée avec son minibus, 400m2 du bâtiment sont partis en fumée. Les pompiers sont aussi intervenus pour de nombreux incendies dans l’agglomération briochine : 6 voitures ont été brûlées, deux engins de chantier, un cabanon de chantier et plusieurs poubelles. Le Carrefour Express de la place de la Cité a été pillé vers 2h du matin.
Dans le quartier Balzac, en face du city stade, une construction modulaire de chantier et un engin ont été partiellement détruits par un incendie. Les pompiers sont également intervenus devant la maison d’arrêt de Saint-Brieuc, rue des Fusillés, pour des feux de poubelles. De plus, le Crous Bretagne indique qu’une « vitre du Resto U’Mazier a été fracturée et la porte a été forcée. Les distributeurs de boisson ont été vandalisés et pillés. Le mobilier a été jeté à terre. »

Le Mans (Sarthe), nuit du 29 au 30 juin : la Poste réduite en cendres dans le quartier des Sablons
Le Mans (Sarthe), nuit du 29 au 30 juin : le bâtiment de Le Mans Métropole habitat incendié, vue de devant, puis de derrière (ci-dessous)

Au Mans (Sarthe), les émeutes ont commencé vers 23h. Aux Sablons, un bâtiment de Le Mans Métropole habitat a été incendié, boulevard des Glonnières, avec 1 000 m2 de bureaux totalement détruits. Le commissariat des Sablons a également été attaqué. Le feu a été mis dans le sas d’accueil. De plus, le bureau de Poste d’une surface de 150 mètres carrés, a été totalement détruit par les flammes, et le Carrefour Market a été pillé.

Maromme (Seine-Maritime), nuit du 29 au 30 juin : la mairie attaquée après avoir poursuivi le maire zélé qui s’y était réfugié

A Maromme (Seine-Maritime), le maire, David Lamiray a été poursuivi par des dizaines de personnes, après une tentative d’incendie du commissariat. Il s’est réfugié dans la mairie, dont toutes les vitres ont été cassées. Un magasin Action a aussi été pillé.
D’autres attaques ont eu lieu à Darnétal, Elbeuf ou Petit-Quevilly, où un engin de chantier a été volé.

Canteleu (Seine-Maritime), nuit du 29 au 30 juin : le comico sous le feu

À Canteleu (Seine-Maritime), le bureau de police a subi de nombreuses attaques, et l’entrée du bâtiment a été fortement touchée par un incendie.

Au Petit-Quevilly (Seine-Maritime), l’école Robert-Desnos a été attaquée vers 2h30 du matin. Des molotovs ont été lancés à l’intérieur, ravageant complètement l’école.

Saint-Etienne du Rouvray (Seine-Maritime), nuit du 29 au 30 juin : incendie de la mairie annexe, baptisée Maison du citoyen (ci-dessus-et dessous)

Saint-Etienne du Rouvray (Seine-Maritime), nuit du 29 au 30 juin : incendie de la Maison de l’information sur l’emploi et la formation (Mief)

A Saint-Etienne du Rouvray (Seine-Maritime), les supermarchés Aldi et Action ont été pillés (et le second incendié) tout comme une pharmacie. De plus, on relève deux beaux incendies dans le quartier du Madrillet, celui de la Maison de l’information sur l’emploi et la formation (Mief) qui accueillait l’antenne de la Mission locale, et celui de la dite Maison du citoyen, qui est en fait ni plus ni moins la mairie annexe hébergeant notamment la Maison de justice et du droit (1,5 millions d’euros de dégâts évalués dans cette dernière).

Au Havre (Seine-Maritime), des feux de poubelles ont été allumés dans les quartiers de Caucriauville, de l’Eure et du Mont-Gaillard. Dans le quartier de l’Eure, les vitres du commissariat ont été brisées, ainsi que celle de la maison communale toute proche.

Vernon (Eure), nuit du 29 au 30 juin : le centre des impôts ravagé par les flammes

A Vernon (Eure), le centre des finances publiques a été incendié dans la nuit. La veille, c’est la Mission locale qui avait flambé dans le quartier des Boutardes.

Tours (Indre-et-Loire), nuit du 29 au 30 juin : un des deux bus cramés place de la liberté

A Tours (Indre-et-Loire), près du quartier du Sanitas sur la Place de la liberté, un bus et un minibus ont été incendiés. Le magasin Lidl du quartier a lui été pillé, tandis qu’une agence immobilière était défoncée.

Poitiers (Vienne), nuit du 29 au 30 juin : le poste de police du quartier des Couronneries en ruines

A Poitiers (Vienne), le bureau de police du quartier des Trois-Cités est « totalement incendié » et deux autres ont été « dégradés par des véhicules béliers incendiaires » dans les quartiers de Bel-Air et Couronneries. Dans ce dernier, les sept magasins du centre commercial ont aussi été pillés et incendié. Et dans toute la ville, 8 mâts de vidéosurveillance ont été détruits.

Châtellerault (Vienne), nuit du 29 au 30 juin : le centre commercial de la Plaine d’Ozon réduit en cendres

A Châtellerault (Vienne), le centre commercial de la Plaine d’Ozon, situé place Churchill, est dévasté par un incendie après qu’une trentaine d’émeutiers aient défoncé les rideaux de fer des commerces pour les piller. Il ne reste plus rien du tabac-presse, distributeur bancaire, bureau de poste, salon de coiffure et autres boutiques de restauration rapide.

La Rochelle (Charente-Maritime), nuit du 29 au 30 juin : la mairie annexe ravagée

A La Rochelle (Charente-Maritime), dans le quartier de Villeneuve-les-Salines, la mairie annexe a été incendiée après avoir été saccagée. Elle ne retrouvera pas ses locaux avant l’été 2024, et déménagera en attendant ses services dans les bureaux de la police municipale, ce qui a le mérite d’être clair. Le bureau de tabac a également été pillé.

Dreux (Eure-et-Loire), nuit du 29 au 30 juin : trois camions pillés puis incendiés sur la rocade, dont un rempli de colis Amazon (voir ci-dessous)

A Dreux/Vernouillet (Eure-et-Loire), le centre Leclerc des Bates a été pillé : les rayons vidéo, hifi, électroménager et multimedia ont été littéralement dévalisés, et un tabac de la galerie marchande a connu le même sort. Sur la rocade D 928 entre les deux communes, trois camions y ont été incendiés en pleine nuit, après avoir été pillés, une fois leurs chauffeurs sortis des cabines « manu miltari ».
A Vernouillet, le Point information jeunesse a été endommagé par un incendie vers 23 heures.
A Lucé, les locaux de la mairie ont été incendiés au niveau de l’entrée et de l’accueil.

Mainvilliers (Eure-et-Loire), nuit du 29 au 30 juin

A Mainvilliers, les locaux de la police municipale ont été incendiés du côté de la porte et de l’accueil (après avoir percé l’entrée). La mairie de la commune n’a pas été épargnée : « La porte a été dégradée, des individus s’y sont introduits et ont saccagé différents services de l’état civil, des assurances et de la communication. »

A Châteauroux (Indre), alors que le centre commercial et autre bureau de poste sont durement défendus (77 tirs de LBD et 50 tirs de Cougar) par les forces conjointes de la police et gendarmerie nationales secondées par la police municipale face aux assauts des jeunes des quartiers Saint-Jean et Vaugirard, on note tout de même une voiture de police pillée et incendiée, ainsi que la bibliothèque municipale Saint-Jean est entièrement saccagée : ordinateurs, rayonnages, fenêtres, portes et livres (dont une partie sont volés). Elle ne rouvrira que fin août après travaux.
Du lendemain jusqu’au 3 juillet, le maire décrète un couvre-feu pour les mineurs non accompagnés (22 h-6 h).

Saint-Herblain (Loire-Atlantique), nuit du 29 au 30 juin : le bureau de Poste en ruines

A Saint-Herblain (Loire-Atlantique), le bureau de Poste Neruda est incendié, et restera fermé « pour une longue durée » selon l’entreprise.

Brest (Finistère), nuit du 29 au 30 juin : la salle de sport Physic Form

A Brest (Finistère), les différents quartiers de la ville (Pontanézen, Bellevue, Keredern et Kérourien) s’enflamment vers 22h. Le centre commercial Carrefour du Valy-Hir, quartier populaire jouxtant celui de Kérourienla, est notamment attaqué, la salle de sport Physic Form est totalement incendiée, tout comme deux agences bancaires. Des descentes ont aussi lieu en centre-ville. Il y a aussi 33 voitures brûlées et plusieurs bâtiments publics calcinés (deux mairies de quartier, une médiathèque, deux centres sociaux, deux comicos).


Centre

Montargis (Loiret), nuit du 29 au 30 juin : une centaine d’émeutier attaque le centre-ville, pille les boutiques puis met le feu à certaines
Montargis (Loiret), nuit du 29 au 30 juin : la mairie n’a pas non plus été épargnée

A Montargis (Loiret), peu avant minuit, un imposant groupe d’une centaine d’émeutiers s’est dirigé vers le centre-ville de Montargis et son artère commerçante : la rue Dorée. Là, les vitres des magasins ont été fracassées, la pharmacie Mirabeau et des boutiques ont été pillées puis incendiées. Le maire Benoit Digeon, tire un premier bilan : « Dans l’hyper centre-ville, environ 21 vitrines complètement cassées et plus de 50 vitrines très endommagées. 10 véhicules sont brûlés et plus de 50 endommagés. Trois immeubles sont à détruire et un quatrième en cours d’incendie et contamination par le toit. » La mairie a été attaquée et est « bien abîmée«  par près de 300 émeutiers selon le maire. « La ville brûle en son centre je suis très inquiet » ajoute Benoit Digeon.

Limoges (Haure-Vienne), nuit du 29 au 30 juin : un camion volé puis incendié au Val de l’Aurence
Limoges (Haure-Vienne), nuit du 29 au 30 juin : un bus volé puis incendié sert de barricade

A Limoges (Haute-Vienne), le commissariat de la Bastide a été incendié. Les dégâts sont estimés à 80.000 euros. L’antenne-mairie du quartier de Beaubreuil a également été entièrement brûlée. Par ailleurs, le camion d’un chauffeur routier a été volé avant d’être incendié, cette fois au niveau de la Zup du Val de l’Aurence. Idem pour un bus volé dans la ville voisine de Couzeix puis ramené dans la cité pour servir de barricade.


Grand Est

Dijon (Bourgogne), nuit du 29 au 30 juin : deux bus incendiés dans le quartier des Grésilles

A Dijon (Côte d’Or), c’est vers 22 heures que les premiers véhicules incendiés ont été constatés, dans le quartier de la Fontaine d’Ouche. Deux bus de l’opérateur Divia Mobilités ont été incendiés dans le quartier des Grésilles, avenue Champollion, aux alentours d’une heure du matin.

Besançon (Doubs), nuit du 29 au 30 juin : le Crédit Mutuel enflammé

A Besançon (Doubs), dans le quartier de Planoise, une agence du Crédit Mutuel est incendiée et le supermarché Euromarket près de la place Ile-de-france est pillé.

Sens (Yonne), nuit du 29 au 30 juin ; les bâtiments en chantier du futur centre social part en flammes

À Sens (Yonne), dans le quartier des Champs-Plaisants, vers 4 heures du matin au terme de longs affrontements, les bâtiments en chantier du futur centre social qui devait abriter en 2024 une crèche, un centre d’animation et la mairie annexe a été incendié. Dans un bilan publié en août, la mairie publiera les comptes suivants sur les émeutes dans la ville :  » La démolition de l’ancien centre [celui en construction incendié par les émeutiers] et la préparation du futur chantier vont porter la facture à 5,5 millions d’euros contre un investissement initial de 4,3 millions d’euros. Le remplacement de sept caméras de vidéosurveillance détruites représente une facture de 37.200 €. La dégradation d’un des véhicules de la police municipale est estimée à 12.200 €.  »

Joigny (Yonne), nuit du 29 au 30 juin : un bus scolaire de plus en moins

A Joigny (Yonne), un bus Mobigo a été incendié sur le parking du lycée Louis-Davier.

Reims (Marne), nuit du 29 au 30 juin : le supermarché Spar du quartier Croix-Rouge pillé jusqu’au bout de la nuit…

A Reims (Marne), le commissariat du quartier Croix-Rouge a été pillé et incendié, causant le vol de vêtements sérigraphiés « Police Nationale ». L‘école de police située à quelques pas du commissariat a elle aussi été saccagée par des tirs de mortiers. Un incendie de 2 rames de tramway a été maîtrisé. Des commerces et bâtiments publics ont aussi été attaqués dans la ville, dont une agence bancaire, une agence postale, une maison de la presse.
De plus, le supermarché Spar, situé , en plein cœur du quartier Croix rouge, a été forcé pillé dans la nuit. Certaines familles ont continué leurs allers-retours gratos, caddie à la main, après le lever du jour.

Troyes (Aube), nuit du 29 au 30 juin : le maison de quartier des Sénardes après le passage des émeutiers

A Troyes (Aube), vers 3h la maison de quartier des Sénardes a été totalement détruite par les incendies allumés dans la nuit. Cette structure municipale inaugurée en 2018 avait coûté 2 millions d’euros. «Les agents de la ville sont très choqués. Nous les avons réunis au CMAS (centre municipal d’action sociale) ce matin (vendredi) pour les prendre en charge, les soutenir. Certains étaient en pleurs. C’est leur outil de travail qui a été détruit», indique Marc Bret, adjoint au maire chargé des affaires sociales. Le groupe scolaire Marcel-Pagnol a lui aussi été ciblé par les émeutiers. Des vitres ont été brisées par des projectiles. La caméra de surveillance de la place a été incendiée, détruisant du même coup la clôture de l’école.

Belfort (Bourgogne Franche-Comté), nuit du 29 au 30 juin : le bâtiment des espaces verts en incendié
Sanvignes-les-Mines (Saône-et-Loire), nuit du 29 au 30 juin : la mairie en cendres

A Belfort (Bourgogne Franche-Comté), un bâtiment communal de plusieurs centaines de m² a été détruit par un incendie volontaire, vers 2 h 30 du matin près du stade Coubertin. Le bâtiment était utilisé par le service des espaces verts de Belfort pour stocker du matériel : 6 véhicules ont été détruits. Par ailleurs, dès la tombée de la nuit et jusqu’à l’aube, plusieurs feux de poubelles et de voitures ont eu lieu dans différents quartiers de Belfort.

A Sanvignes-les-Mines (Saône-et-Loire), la mairie est incendiée vers 22h. La porte vitrée du hall d’accueil a été éclatée, puis un jerrican d’essence lancé à l’intérieur. Les travaux de remise en état devraient durer un an, pour un montant global estimé à plus de 800 000 €.

Mâcon (Saône-et-Loire), nuit du 29 au 30 juin : l’école à la voiture incendiaire

A Mâcon (Saône-et-Loire), l’école maternelle Jean Zay, dans le nord de la ville, est prise pour cible par des émeutiers. Une voiture a été projetée contre le bâtiment puis incendiée, au même titre que les locaux. Les flammes ont ravagé une salle de classe et endommagé d’autres parties de l’école. Elle ne rouvrira pas pour la rentrée scolaire du mois de septembre.

Strasbourg (Alsace), nuit du 29 au 30 juin : l’école Marguerite Perey hors service

A Strasbourg (Alsace), dans le quartier de Cronenbourg, le collège Sophie Germain (photocopieurs et mobilier cramés).et à l’école Marguerite Perey ont été incendiés : les flammes ont détruit 230 mètres carrés, une salle d’activité, un bureau et la bibliothèque dont les livres ont été utilisés par les émeutiers pour nourrir les flammes au centre de la pièce. Dans le quartier du Neuhof-Meinau, la régie du bailleur Ophéa a été dégradée aussi par des incendies, tout comme la mairie de quartier, vandalisée et en partie incendiée.
La préfecture du Bas-Rhin avait annoncé le déploiement du RAID dans les quartiers de Cronenbourg et de la Meinau dans la nuit, tandis qu’un hélicoptère survolait la ville. Ce vendredi matin, la préfecture annonce 76 véhicules brûlées dans tout le département.
Aujourd’hui 30 juin, sans même attendre la tombée de la nuit, des jeunes ont attaqué et pillé un magasin Apple dans le centre de Strasbourg.

Wittelsheim (Alsace), nuit du 29 au 30 juin : la municipale au molotov

A Wittelsheim (Alsace), un groupe d’une quarantaine de jeunes s’en sont pris à la mairie en lançant pierres et mortiers sur une façade latérale du bâtiment, recouverte en grande partie de vitres. Puis c’est la bibliothèque qui a subi le même sort, tandis que la voiture de la police municipale était incendiée.

Metz( Moselle), nuit du 29 au 30 juin : la mairie de quartier cramée de Borny

A Metz (Moselle), deux mairies de quartier, celles de Borny et Bellecroix ont été incendiées. La salle de musiques actuelles de la BAM, à Metz-Borny, a aussi été saccagée.
A Maizières-lès-Metz, une voiture de la ville a brûlé, et les volets du poste de police ont fondu sous l’effet de la chaleur, une poubelle ayant été incendiée le long du bâtiment.
A Woippy, le magasin Super Cash a été pillé et le commissariat de la commune a même été filmé en flammes vers 23 heures.

Fameck( Moselle), nuit du 29 au 30 juin : une centaine d’émeutiers a saccagé la mairie… dont la Marianne de la salle du conseil
Fameck( Moselle), nuit du 29 au 30 juin : La Poste et France Services en cendres

A Fameck, une centaine de jeunes sont entrés à l’intérieur de la mairie et ont arraché tous les postes de travail des agents. De nombreux émeutiers ont ensuite incendié La Poste et ont voulu prendre d’assaut la gendarmerie, où logent aussi les familles des gendarmes.
À Longwy, le centre des finances publiques a été incendié.

Hagondange (Moselle), nuit du 29 au 30 juin : le comico pris d’assut

A Hagondange, le commissariat a été pris d’assaut par une soixantaine de jeunes. Les policiers se sont retrouvés bloqués à l’intérieur, en essuyant jets de molotov et de pierres. Trois fonctionnaires sont légèrement blessés au nez et aux mains. Les véhicules personnels des policiers ont également été incendiés devant le commissariat. Quant à la gare, totalement rénovée il y a un an, elle a été saccagée.

Moyeuvre-Grande (Moselle), nuit du 29 au 30 juin : dix bus scolaires partent en fumée

A Moyeuvre-Grande, 10 bus scolaires ont été brûlés dans un dépôt Kéolis.
À Talange, un incendie a été constaté à l’école Jean Burger, il a été maîtrisé, mais les enfants seront redirigés vers l’école voisine ce matin à cause des odeurs. Des véhicules ont brûlé aussi dans la cour des services techniques de la mairie.
A Forbach, seize voitures de différents concessionnaires automobiles ont été incendiées.

Sarreguemines (Moselle), nuit du 29 au 30 juin : la maison de quartier part en fumée

A Sarreguemines, la maison de quartier de Welferding est ravagée par un incendie.

Vandoeuvre (Meurthe-et-Moselle), nuit du 29 au 30 juin : carcasse de bus incendié

A Vandoeuvre (Meurthe-et-Moselle), un bus a été incendié boulevard de l’Europe.

Nancy (Meurthe-et-Moselle), nuit du 29 au 30 juin : la mairie de quartier incendiée

A Nancy, dans le quartier du haut-du-Lièvre, la mairie de quartier a été incendiée vers 1h20. Une dizaine d’émeutiers, barres de fer à la main, se sont déchaînés sur le bâtiment, en braisant ses vitres, puis en allumant un feu qui a embrasé l’ensemble de la mairie, dont une partie de la toiture a été réduite en fumée.

Laxou (Meurthe-et-Moselle), nuit du 29 au 30 juin : quatre voitures de La Poste en fumée

A Laxou, quatre véhicules de La Poste ont été incendiés sur leur parking.

A Toul, dans le quartier de la Croix-de-Metz, l’Espace André Malraux, qui abrite des services publics (notamment la Maison de la justice et du droit, le CCAS, la Maison départementale des solidarités) et un espace public numérique est mis à sac : vitres cassées, début d’incendie, ordinateurs, photocopieur et d’autre matériel détruits.


Nord

Lille (Nord), nuit du 29 au 30 juin : la mairie du quartier de Wazemmes en flammes

Lille (Nord), 29 juin : le RAID a débarqué dans la journée

A Lille, la mairie du quartier populaire de Wazemmes a été la proie de flammes qui ont endommagé le rez-de-chaussée et noirci la façade, et dans un autre quartier populaire, à Fives, la mairie a été caillassée. Dans le quartier de Moulins, l’école Launay a été incendiée, ainsi que le Mcdo situé boulevard de Metz, dans le quartier du Faubourg de Béthune.

Roubaix (Nord), nuit du 29 au 30 juin : l’entreprise Prochèque Nord rasée au sol

A Roubaix, plusieurs bâtiments ont été incendiés, notamment dans le quartier de la gare où une trentaine d’émeutiers ont pillé la supérette Proxy, au pied de l’hôtel B&B, avant d’y mettre le feu. A 200 mètres de là, à l’entrée du quartier de l’Alma, c’est un énorme ancien bâtiment industriel de la Redoute dont la façade s’est effondrée à la suite d’un incendie, qui a tout détruit. Il abritait depuis un an et demi la société Prochèque Nord, du groupe Tessi, une entreprise de digitalisation administrative. Environ 500 personnes y travaillaient. Le centre social du Pile a également été incendié.

Halluin (Nord), nuit du 29 au 30 juin : la salle des mariages de la mairie sent le roussi

A Halluin, la mairie a été incendiée vers 23h. La salle des mariages, au premier étage de la mairie, a été totalement détruite par les flammes.

A Jeumont, le centre-culturel qui abrite le cinéma, a été brûlé dans la nuit par un plusieurs individus qui ont aussi mis le feu aux locaux de la police municipale situés à proximité.

Seclin (Nord), nuit du 29 au 30 juin : les restes fumants du poste de la police municipale

A Seclin, à partir de 1 h 30, un groupe d’émeutiers a commencé à canarder les locaux de la police municipale situés à côté de de la mairie avec force mortiers d’artifice et molotovs. Le maire de Seclin, était avec les forces de l’ordre et ses agents municipaux qui ont été pris pour cible et il a dû se protéger des tirs en se réfugiant dans une voiture. Le groupe d’émeutiers n’a stoppé ses agissements qu’une fois que le local de police a été complètement détruit.

Hem (Nord), nuit du 29 au 30 juin : les restes fumants de Pôle Emploi

A Hem, du quartier des Hauts Champs, la Maison de l’Emploi située au croisement de l’avenue Laenec et de la rue Henri-Dunant a été prise pour cible par les émeutiers : l’accueil a été complètement saccagé mais, surtout, les locaux de Pôle Emploi ont été incendiés.

A Boulogne-sur-Mer. dans le quartier du Chemin Vert, à Coccinelle Market, Lidl et le bar tabac Le Fontenoy ont été pris pour cible. Un incendie a ravagé une partie des locaux de l’Association Mission Insertion Emploi du Boulonnais.

Maubeuge (Nord), nuit du 29 au 30 juin : incendies et pillages

A Maubeuge, dans le quartier de Sous-le-Bois, un groupe de jeune s’en prend aux locaux de la mairie annexe située rue de la céramique, touché par un début d’incendie. Scène rare, les pompiers interviennent, entourés par des policiers casqués, habillés en tenue de maintien de l’ordre. Pendant que les soldats du feu déploient le bras élévateur, les émeutiers visent le véhicule à coup de mortiers ou de pavés. Des individus s’infiltrent pour percer les tuyaux d’eau ou défoncer le système hydraulique du véhicule. Le bras élévateur est hors-service, un autre fourgon à incendie est lui aussi détruit. La nuit s’est achevée par des incendies de poubelles en série avant que la pharmacie du Tilleul ne soit pillée par un groupe venu avec une fourgonnette. Ils ont emporté du matériel médical et des médicaments avant de mettre le feu à l’officine et à des garages voisins. À 6 h, les pompiers étaient toujours sur place pour éteindre les flammes. L’enseigne Supermarché 2000 et le garage Distinxion ont aussi été dégradés.

A Amiens (Somme), dans le quartier Saint-Ladre, l’école maternelle Michel Ange a été incendiée.


Paris

Paris, nuit du 29 au 30 juin : la boutique Nike pillée aux Halles après minuit

Alors que de nombreux messages sur les réseaux sociaux avaient appelé au pillage de magasins dans le centre de Paris, l’hyper centre a été le théâtre de plusieurs actes de vandalisme dans la soirée. Quelques poubelles ont été également été incendiées, malgré la présence massive de forces de l’ordre qui ont reçu des cailloux et autres projectiles. Le magasin Nike du Forum des Halles dans le 1er arrondissement, notamment, a été pillé vers 0h30, ainsi que le magasin Zara de la rue de Rivoli et deux autres magasins de vêtements (dont Jott). Le magasin de bijoux Mauboussin a lui aussi été visé, mais sa vitrine n’a pas cédée sous la pression.
Dans le 10e arrondissement, rue du Faubourg Saint-Denis, un bar-tabac a été pillé à son tour,et d’autres pillages ont eu lieu à Barbès (19e).
De nombreux heurts avec la police ont aussi eu lieu cette nuit dans la capitale, les 20e, 12e, 14e, 15e et 17e arrondissements étant les plus touchés.

Paris (19e), place des Fêtes, le Monoprix a reçu de la visite

Dans le 19e arrondissement, à place des Fêtes, une partie des commerces ont été saccagés et pillés, comme Monoprix et le magasin d’optique voisin. En face, la pharmacie Lafayette a aussi été touchée et le bar tabac voisin a brûlé.


Ile-de-France

Oise

Nogent-sur-Oise (Oise), nuit du 29 au 30 juin : le hall de la mairie incendié

A Nogent-sur-Oise,  le hall de la mairie – où s’est produit un d’incendie – a été ravagé. « Tout le rez-de-chaussée, notamment les services accueil, titres d’identités, état civil, guichet unique, scolaire, urbanisme ont été sévèrement détruits », précise la ville ce vendredi. Même chose au sein de la médiathèque de la commune qui a été vandalisée et de La Poste de la rue du Valois qui a été saccagée.

Creil (Oise), nuit du 29 au 30 juin : un tabac pillé et incendié

A Creil, une agence du Crédit agricole a été la cible d’un groupe d’individus. Une vitre a été brisée et a permis aux jeunes de pénétrer à l’intérieur pour « tout saccager ». Plusieurs bars-tabac ont également été pillés, au moyen d’un véhicule de chantier. C’est le cas notamment du Nerval, rue Henri-Dunant à Creil, dans le quartier du Plateau Rouher.

Beauvais (Oise), nuit du 29 au 30 juin : mairie annexe du quartier Argentine
Beauvais (Oise), nuit du 29 au 30 juin : le laboratoire du quartier Argentine saccagé

A Beauvais (Oise), dans le quartier Argentine, une soixantaine d’émeutiers ont vandalisé et pillé plusieurs commerces du centre commercial des Champs Dolent, dont un bureau de poste (et son disributeur), un café, un coiffeur, un laboratoire, ainsi que l’antenne de la police municipale. L’annexe de la mairie et son CCAS y sont aussi passés.


Seine-et-Marne

Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne), nuit du 29 au 30 juin : le centre commercial réduit en cendres

Au Mée-sur-Seine, le magasin Carrefour a été pillé et le centre commercial Croix-Blanche a été totalement incendié.
A Saint-Fargeau-Ponthierry, la caserne des pompiers a été attaquée.
Dans la ville préfecture, Melun, une concession Honda a été pillée. Trente motos auraient été volées.
A Nemours, dans le quartier du Mont-Saint-Martin, les deux camions frigorifiques de la cuisine centrale, qui permet d’alimenter les cantines de Nemours et des environs, ont été incendiés. Le centre social et culturel a été ciblé, et tout le rez-de-chaussée est détruit.
A Brie-Comte-Robert, une quarantaine d’individus a s’en sont pris à l’hôtel de ville. Les vitres de la salle du conseil ont été brisées par des molotovs. Le mobilier est totalement saccagé à l’intérieur. Les individus ont tenté de forcer la porte du bureau de police municipale attenant, en essayant de l’incendier.

Provins (Seine-et-Marne), nuit du 29 au 30 juin : quatorze autocars partent en fumée

Provins (Seine-et-Marne), nuit du 29 au 30 juin : le supermarché Aldi en cendres

A Provins, c’est le magasin Aldi qui a été victime des flammes. L’enseigne est totalement détruite. En ville, 32 voitures ont été dégradées, dont une brûlée au sein du garage Renault. Des cars de la société de transport Procars ont été ciblés également. Quatorze cars sont partis en fumée, et un 15e est endommagé.
A Montereau, outre les voitures incendiées, les enseignes Afflelou et Carrefour ont été saccagés dans le quartier de Surville.


Val-de-Marne

Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), nuit du 29 au 30 juin : l’entrée du comico

Dans le Val-de-Marne, des personnes encagoulées ont attaqué le tribunal armé d’engins incendiaires et de mortiers. Ils étaient entre 100 et 200 individus.
« Presque tous les commissariats ont été attaqués cette nuit », résume un policier. Les attaques du Kremlin-Bicêtre et de Choisy-le-Roi ont été particulièrement violentes et des équipes de la BRI ont dû intervenir pour prêter main-forte à leurs collègues, submergés. Dans le premier, les assaillants, entre 80 et 100 selon les sources, ont jeté de l’essence dans le sas d’entrée avant d’y mettre le feu. Ils ont été mis en fuite avant qu’ils ne pénètrent dans les locaux ». « À Cachan, ils ont jeté des boules de feu dans la cour intérieure du commissariat, n’en revient pas une source. On ne savait pas si l’engin allait exploser ou pas. » À Fontenay-sous-Bois, l’attaque a été aussi brusque qu’intense.

Après les commissariats, les locaux des polices municipales ont été sciemment attaqués, comme à Bry-sur-Marne, à coups de mortiers. À Bonneuil-sur-Marne, trois agents municipaux ont été pris en charge après avoir inhalé des fumées alors qu’un incendie s’était déclaré à l’intérieur des locaux. À Choisy, les assaillants se sont rabattus sur la police municipale après l’attaque du commissariat. À Sucy-en-Brie, le rez-de-chaussée des locaux de la police municipale a été ravagé en partie par un incendie. Des véhicules ont aussi été brûlés.

Le palais de justice de Créteil, sous haute surveillance après des appels sur les réseaux sociaux à venir le brûler, a fait l’objet d’une attaque peu avant minuit. Les policiers ont été reçus à coups de projectiles dont un molotov.
A Orly, le McDonald’s, a été en partie saccagé aux abords de minuit.
A Bonneuil-sur-Marne, le magasin Darty a été pillé et plusieurs personnes arrêtées sur place.
A Ivry-sur-Seine, une armurerie située boulevard de Stalingrad a été pillée vers 3h45. Au moins 2 fusils à pompe et 4 fusils de chasse ont été volés.


Essonne

Evry-Courcouronnes (Essonne), jeudi 29 juin :. la mairie annexe du Canal incendiée

Arpajon : Dégradations et pillages en centre-ville
Athis-Mons : Incendie d’un semi-remorque et du siège départemental du bailleur I3F et pillage du magasin Auchan
– Bondoufle : Dégradation d’une agence postale
Chilly-Mazarin : Plusieurs commerces pillés et incendiés, attaque du poste de police municipal
Dourdan : Effraction à la mairie et début d’incendie rapidement circonscrit
Draveil : Dégradation de l’école municipale d’arts plastiques
Epinay-sous-Sénart : Attaque du poste de police municipal à l’aide d’un rouleur compresseur volé sur un chantier avant une mise en fuite par l’intervention des CRS, attaque du poste de police municipal et vol de motos.
Évry-Courcouronnes : Intrusions et pillages dans le centre commercial Évry 2 ; Incendie partiel d’un local des Finances publiques, Plusieurs attaques de l’Hôtel de police.
Fleury-Mérogis : Dégradation par incendie du portail de la brigade de Gendarmerie, incendie d’un camion
Grigny : Attaques contre le commissariat
Juvisy-sur-Orge : Dégradation du poste de police municipal, pillages de commerces
Les Ulis : Effectifs de police pris à partie au niveau du commissariat, mobilier urbain incendié, pillages de commerces
Lisses : Incendie du poste de police municipal
Massy : Attaque du commissariat et Pillage du magasin Cora
Saint-Germain-lès-Corbeil : Incendie de la concession Citroën
Saint-Michel-sur-Orge : Attaque du poste de police municipale du secteur du Bois des Roches
Savigny-sur-Orge : Portes de la mairie fracturées, dégradations légères par incendie du hall d’entrée
À Ris-Orangis, la station-service Esso, dans le quartier du Plateau, a été incendié.
Vigneux-sur-Seine : Pillages dans des commerces du quartier de la croix-blanche, Effraction de la Maison de quartier, Deux commerces pillés dont l’enseigne Darty


Yvelines

Achères (Yvelines), nuit du 29 au 30 juin ; la mairie saccagée et les commerces pillés

A Achères, la mairie est attaquée par des tirs de mortiers puis saccagée et incendiée par une quarantaine de jeunes. Quelques minutes, ce sontl es commerces du centre-ville qui avaient été pillés : opticien, magasin de scooter et de téléphonie.
A Trappes, un Carrefour Market a été pillé.
A Saint-Cyr-l’Ecole, le Monoprix a été attaqué et pillé.
A Fontenay-le-Fleury, un bus touristique a été calciné.
A Mantes-la-Jolie, une banque Société Générale a également été visée, de l’argent pourrait avoir été volé.
A La Celle-Saint-Cloud, c’est la bibliothèque de la place Bendern qui a été vandalisée.
A Villepreux, les commerces du quartier de la Pointe-à-l’Ange ont été vandalisés
À Coignières, une équipe a fait irruption dans la concession automobile vendant des Dodge, une marque américaine connue pour ses modèles excentrique. Une dizaine de pick-up RAM, un modèle vendu entre 58 000 et 120 000 euros (HT), ont été dérobés. Le préjudice pourrait atteindre 1 million d’euros.

La Verrière (Yvelines), 30 juin : école incendiée dans le quartier du bois de l’Etang

A La Verrière, environ 200 élèves sont sur le carreau après que le feu ait été mis à deux écoles du quartier du Bois-de-l’Etang.


Seine-Saint-Denis

Pantin (Seine-Saint-Denis), nuit du 29 au 30 juin : le dépôt de bus RATP du Fort d’Aubervilliers part en fumée

A Pantin, douze bus du dépôt de la RATP du Fort d’Aubervilliers ont été incendiés.

De nombreux supermarchés ont été pillés notamment à Montreuil et Epinay-sur-Seine. A Drancy, des émeutiers ont utilisé un camion pour forcer l’entrée d’un centre commercial qui a été en partie pillé et incendié.

A Montreuil, les incidents se sont concentrés sur la place de la mairie, sur le boulevard qui mène au commissariat et, surtout, contre des boutiques du centre commercial à proximité de la mairie. Pharmacie, magasin de téléphonie, d’optique, parfumerie, restaurant McDonald, distributeur de billets… tous ont été pillés. Les grandes baies vitrées du cinéma municipal, le Méliès, fierté des Montreuillois, ont, elles, été épargnées. A la différence de mercredi soir, les jeunes, venus de nombreux quartiers de cette ville de quelque 110 000 habitants, se sont donné directement rendez-vous devant la mairie, les affrontements commençant vers 23 heures.

Sevran (Seine-Saint-Denis), nuit du 29 au 30 juin ; Action, comme son nom l’indique…

A Sevran, le magasin Action est pillé puis incendié. Le centre commercial, dont l’entrée se situe à quelques mètres du magasin incendié, a lui aussi été totalement pillé. Ce vendredi matin 30 juin encore, certaines personnes ont profité que les vitrines soient ouvertes pour repartir avec de la marchandise avant l’arrivée des forces de l’ordre.

A Stains, le centre commercial Carrefour a été envahi et pillé.

A Aulnay-sous-Bois, trente-neuf caméras de vidéosurveillance ont été détruites. Après avoir volé une pelleteuse, des émeutiers ont foncé sur les mâts qui supportaient ces équipements. Trois supermarchés (Aldi, Action, Intermarché) ont été pillés et incendiés, et le centre technique municipal brûlé aux trois quarts avec une trentaine de véhicules de la ville.


Val d’Oise

Osny (Val d’Oise), nuit du 29 au 30 juin : l’immense garage Renault Rousseau part en fumée

A Osny (Val d’Oise), la grande concession automobile Renault Rousseau a complètement brûlé vers 2h30, chaussée Jules-César. Au total 6000 m2 d’ateliers automobiles et de locaux commerciaux sont partis en fumée, sans parler des 70 véhicules neufs ou en réparation calcinés. Une centaine de personnes se retrouve ainsi au chômage technique, selon la direction.

À Groslay, c’est un entrepôt de 2 500 m2 contenant du matériel médical qui est parti en fumée. Les pompiers ont déployé six lances, dont deux sur des moyens aériens, afin de venir à bout des flammes.

Saint-Gratien (Val d’Oise), nuit du 29 au 30 juin ; le centre culture en cendres

A Saint-Gratien, vers 22h45, des individus ont ainsi incendié le centre culturel Camille-Claudel du square Georgette-Agutte, dans le quartier des Raguenets.Les pompiers ont déployé trois lances pour venir à bout du sinistre qui a détruit 600 m2 du bâtiment.

À Cergy, le supermarché Franprix du quartier des Touleuses a été incendié et toutes les autres petites boutiques du quartier ont été saccagées.

À Sannois, la porte vitrée de la mairie est enfoncée avec une barrière de police puis de l’essence est déversée à l’intérieur. Elle a aujourd’hui gardé porte close à cause des dégâts.

À Garges-lès-Gonesse, plusieurs magasins de la ZAC des Portes de la Ville ont été pillés, comme le supermarché Aldi. Le distributeur de La Poste dans le quartier de la Dame blanche nord a été attaqué.

À Goussainville, les jeunes ont fait main basse sur un poids lourd. Ils se sont servis de ce 38 tonnes pour abattre un mât de caméra de vidéosurveillance avant de finalement le brûler avenue Albert Sarraut.


Nanterre (Haute-de-Seine), nuit du 29 au 30 juin : pillage d’un tabac
La BRI à Nanterre

Hauts-de-Seine

A Nanterre, Au sud de Nanterre, l’avenue Georges Clemenceau a subi de gros dégâts : carcasses calcinées sur la chaussée, magasins pillés comme ce tabac délesté de toutes ses cigarettes en une soirée. Une agence bancaire a été incendiée, et des bâtiments publics, des écoles ainsi qu’un centre des impôts ont été dégradés.

Dans la nuit de jeudi à vendredi vers 1h15, un photographe du Point s’est fait frapper et dévaliser à Nanterre. Alors qu’il se trouvait isolé, « une dizaine d’individus (…) l’ont alors encerclé, ont tenté de lui arracher son matériel, puis l’ont violemment passé à tabac, lui jetant même des pavés », déroule un communiqué de la Société des rédacteurs de l’hebdomadaire.
Idem, deux journalistes du Figaro ont été attaqués cette nuit : l’un a été frappé et volé à Nanterre, cité Pablo Picasso, devenue l’épicentre des violences depuis la mort de Nahel. Il a dû aller se faire soigner aux urgences. Le second a été braqué en région parisienne, alors qu’il tentait de prendre des photos des émeutiers.


Sud

Marseille (Bouches-du-Rhône), nuit du 29 au 30 juin : la bibliothèque de L’Alcazar a pris cher

A Marseille (Bouches-du-Rhône), des scènes de violences et de pillages ont été observées pendant une bonne partie de la nuit. La devanture de la bibliothèque municipale de l’Alcazar a été endommagée, et à quelques encablures de là, sur le Vieux Port, des échauffourées ont opposé les forces de l’ordre aux émeutiers.
La municipalité a pris la décision de tripler les effectifs de police municipale au centre de supervision urbain (CSU), où convergent les images des caméras urbaines.
Dans le 3e arrondissement, le supermarché Auchan du boulevard de Strasbourg a été mis à sac par 300 personnes qui ont vandalisé et pillé le magasin.
Enfin, vers 3h30, deux policiers hors service ont été passés à tabac et sérieusement blessés par un groupe d’émeutiers qui les ont reconnus alors que leur véhicule a été bloqué par une poubelle incendiée. Les deux hommes ont été transportés à l’hôpital et l’un d’eux souffre notamment d’une fracture de la mâchoire.

Bordeaux (Gironde), nuit du 29 au 30 juin ; Decathlon, Intersport et un lunettier pillés

A Bordeaux (Gironde), plusieurs enseignes du quartier du Lac à Bordeaux ont été saccagées et pillées. Dont le Décathlon : « L’alarme incendie s’est déclenchée. Les pompiers étaient déjà sur place quand la sécurité est arrivée », raconte Jacques Bouffard, directeur régional de Decathlon. « Des pillards se sont introduits en pleine nuit dans le magasin, forçant le rideau métallique. Un départ de feu a déclenché le système anti-incendie. Plusieurs produits ont brulé, et ce matin, il y avait de l’eau partout à l’ouverture ». Des montres, des sacs, des boules de pétanque, des trottinettes et des vélos ont disparu. Des munitions de chasse ont également été subtilisées.
Chez le concurrent Intersport du quartier Ginko, à Bordeaux, même scénario. Des individus cagoulés et vêtus de noir ont brisé une vitre avant de s’introduire dans la boutique. Les rayons textiles ont été dévalisés. Bon nombre de vélos et de trottinettes ont également disparu.
« Chez nous ils sont venus deux soirs d’affilée », témoigne Loïc, le patron d’une lunetterie installée à quelques pas. Sa vitrine est fracassée, ses étagères sont vides. « Ils m’ont tapé toutes mes solaires », raconte Loïc. Il estime le préjudice entre 50 et 100 000 euros.

Bordeaux (Gironde, nuit du 29 au 30 juin : la marie annexe du Grand Parc en partie incendiée et 300 documents d’identité volés

A Bordeaux aussi, la mairie annexe du Grand Parc a été saccagée et pillée (puis incendiée) et environ 300 titres d’identité, cartes d’identité et passeports, ont été volés dans la nuit. Les émeutiers ont aussi dérobé des tampons de la mairie.

A Ambarès-et-Lagrave (Gironde), l’école Bel Air et le collège Claude Massé ont été saccagés.
A Mérignac, la salle de spectacle du Pin Galant a été attaquée par des individus dans la soirée. Ils ont brisé les vitrines de la façade et saccagé des bureaux.

Pessac (Gironde), nuit du 29 au 30 juin : restes de la banque Caisse d’Epargne
Pessac (Gironde), nuit du 29 au 30 juin : incendie du poste de la police municipale

A Pessac, dans le quartier de la Châtaigneraie, le bâtiment de la police municipale a cramé. Dans le quartier de Saige, la plateforme des services publics a été totalement détruite par le feu, la Caisse d’épargne attaquée et le lieu de stockage d’un supermarché pillé. À Haut-Livrac, des caméras de vidéosurveillance ont été détruites à l’aide d’un engin de chantier, et le rideau de fer du tabac-presse a été fracturé.

Albi (Tarn), nuit du 29 au 30 juin : le siège de l’ARS et son parking incendiés ci-dessus, et l’entrée de France Services, qui a été saccagé (ci-dessous)
Albi (Tarn), nuit du 29 au 30 juin : le siège de l’ARS incendié…

A Albi (Tarn), dans le quartier de Cantepau, la porte du siège de l’Agence régionale de santé (ARS)  a été forcée et le bâtiment a été incendié. Sur le parking, il ne reste que les carcasses de ses huit voitures.
Un peu plus loin, les portes automatiques des locaux de Maison France Services Albi Rive Droite ont été fracassées et ne tiennent debout qu’appuyées l’une sur l’autre. À l’intérieur, tout a été saccagé : mobilier, chaises, vitres, matériel informatique.

Toulouse (Haute-Garonne), nuit du 29 au 30 juin : incendie d’une grue dans le quartier Reynerie
Toulouse (Haute-Garonne), nuit du 29 au 30 juin : incendie d’autocars à Bellefontaine

A Toulouse (Haute-Garonne), vers 1h30, la cabine d’une grue de 25 mètres de haut a été incendiée, rue Sullerot Evelyne dans le quartier de la Reynerie. Selon un dernier bilan, 18 voitures ont été incendiées ainsi que deux autocars du côté du rond-point du Dr Maurice Cahuzac, à Bellefontaine, ainsi que deux semi-remorques et une camionnette.

Béziers (Hérault), nuit du 29 au 30 juin : incendie de la maison de quartier

A Béziers (Hérault), la mairie annexe et la maison de quartier Albert-Camus sont attaqués dans le quartier de la Devèze. Si pour la première, ce sont les baies vitrées et la porte d’entrée qui ont été complètement fracassées à coups de pierres, concernant la maison de quartier, les émeutiers ont réussi à pénétrer à l’intérieur, pour saccager et incendier le rez-de-chaussée. « Les six ordinateurs et les deux photocopieurs ont été méticuleusement cassés, précise Elisabeth Camilleri, directrice générale adjointe à la mairie de Béziers. Tout comme le mobilier et le matériel d’animation qui s’y trouvaient. Les fumées ont gagné les étages, noircissant tous les murs. »


Un appel au calme local des religieux

Ils s’y sont mis à cinq aujourd’hui 30 juin 2023. Les responsables et représentants religieux de la ville de Trappes (Yvelines) ont décidé de s’unir pour lancer un « appel à la paix, d’une seule voix » :
« Nous portons tous le désir de justice et de vérité : sans elles, la vie commune est impossible, écrivent-ils. En ce sens, nous voulons dire que nous avons confiance en la justice de notre pays pour que la lumière soit faire sur le drame de Nanterre et que la loi soit respectée au bénéfice de tous… Nous entendons la colère et la tristesse qui s’expriment dans la rue ces dernières heures, mais elles ne peuvent se manifester par la violence et la destruction. »
Le texte est signé par Étienne Guillet, curé de la paroisse catholique Saint-Georges, Tahar Benhaddya, président de l’union des musulmans, Valérie Rodriguez, directrice de la Miss-Pop (association protestante), Mehmet Kalyoncu, vice-président de la ligue d’amitié et de culture (communauté franco-turque) et Philippe Mimouni, membre de la communauté juive de Maurepas et environs.
(Le Parisien, 30 juin 2023)


Et des appels au calme de religieux au niveau national…

La Conférence des imams de France (CIF) « demande respect et retour au dialogue de chacun pour que les habitants des quartiers touchés ne soient pas les premières victimes de la colère », écrit l’organisation dans un communiqué publié le 30 juin 2023. « Nous prenons acte que la justice est pleinement mobilisée sur le dossier de la mort du jeune Nahel afin de faire le plus rapidement possible la lumière sur cette affaire », ajoute le CIF. Ce dernier appelle « solennellement toutes les associations musulmanes et imans de terrain [à continuer de] jouer leur rôle d’apaisement des tensions et des violences urbaines », et « tous les musulmans de France à aider à la restauration du calme ».
(Le Monde, 30 juin 2023)

Vendredi 30 juin, dans un communiqué, la Conférence des responsables de culte en France (CRCF, qui regroupe six instances responsables du bouddhisme, des Églises chrétiennes (catholique, orthodoxe et protestante), de l’islam et du judaïsme) appelle à l’apaisement : « Nous partageons la douleur de la famille de Nahel et prions pour elle, tout spécialement pour sa maman. Nous entendons les souffrances et les colères qui s’expriment… Nous affirmons aussi d’une seule voix que la violence n’est jamais un bon chemin. Nous déplorons vivement les destructions d’écoles, de magasins, de mairies, des moyens de transport… Les premiers à souffrir des conséquences de cela sont justement les habitants, les familles et les enfants de ces quartiers. » « Que tous les croyants soient aujourd’hui plus que jamais des serviteurs de la paix et du bien commun, poursuivent-ils. Nous sommes tous ensemble disponibles pour y contribuer. »
(La Croix, 30 juin 2023)


L’appel au calme des joueurs de l’équipe de France de football

Ce vendredi 30 juin, un collectif de joueurs de l’équipe de France de football a publié un message sur les réseaux sociaux des joueurs. Une partie du vestiaire des Bleus appelle ainsi au retour au calme après les violences qui ont éclaté ces derniers jours dans le pays, après la mort de Nahel, à Nanterre.

Dans leur communiqué, les joueurs rappellent que plusieurs d’entre eux sont issus « des quartiers populaires, ces sentiments de douleur et de tristesse, nous les partageons également. Mais à cette souffrance s’ajoute celle d’assister impuissants à un véritable processus d’autodestruction. La violence ne résout rien, encore moins lorsqu’elle se retourne inéluctablement et inlassablement contre ceux qui l’expriment, leurs familles, leurs proches et leurs voisins. Ce sont vos biens que vous détruisez. » Les Bleus rappellent qu’il « existe d’autres manières pacifiques et constructives de s’exprimer », avant de conclure : « Le temps de la violence doit cesser pour laisser place à celui du deuil, du dialogue et de la reconstruction. »
Didier Deschamps a également réagi. « Alors que notre pays souffre, nos joueurs ont décidé de lancer un appel au calme. Je salue leur initiative, à laquelle mon staff et moi nous associons« , explique le sélectionneur des Bleus.


Les syndicats de flics lancent la charge

Ce vendredi 30 juin 2023, un communiqué de presse titré Maintenant ça suffit ! et signé des syndicats nationaux Alliance Police nationale et Unsa Police met les choses au clair : « Face à ces hordes sauvages, demander le calme ne suffit plus, il faut l’imposer !.. L’heure n’est plus à l’action syndicale, mais au combat contre ces « nuisibles »…Tous les moyens doivent être mis en place pour réinstaurer au plus vite l’État de droit. Une fois rétabli, nous savons déjà que nous revivrons cette chienlit que nous subissons depuis des décennies… Aujourd’hui, les policiers sont au combat, car nous sommes en guerre. Demain, nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience », concluent les deux syndicats.


« Il ne faut pas y toucher », Mélenchon  veut sauver le « bien commun »

« Jamais les insoumis n’ont été pour la violence », a déclaré Jean-Luc Mélenchon, le leader des insoumis, dans une vidéo publiée sur YouTube le 30 juin 2023. « L’école est le temple le plus sacré que tu aies garçon ou fille, il ne faut pas y toucher. La bibliothèque, le gymnase… tout ce qui est à nous tous qui est notre bien commun», a-t-il ajouté. « Nous avons toujours été contre toute stratégie de violences. Nous n’en avons jamais accompagné ni justifié mais nous refusons d’être la brosse à reluire du système qui vient quand il a provoqué des dégâts énormes et nous adjure d’appeler au calme », a-t-il également déclaré.


Le ministre de la Justice lance ses consignes contre les émeutiers

Vendredi 30 juin, le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, a détaillé dans une circulaire la réponse pénale qu’il souhaite voir appliquée à l’encontre des auteurs de violences urbaines, y compris à l’égard des mineurs et de leurs parents. Il y rappelle la possibilité de contrôler les identités et véhicules, même en l’absence de comportement suspect, pour rechercher des armes, explosifs ou autres produits permettant, par exemple, la préparation de cocktails Molotov. Pour les mis en cause qui ne seraient pas jugés immédiatement, il est demandé – « sous réserve de la nécessaire individualisation de la peine » – d’envisager, pour les faits les plus graves, des mesures de sûreté, comme le maintien en détention ou l’interdiction de se rendre sur les lieux des manifestations.

Pour les mineurs, « lorsque la nature des faits le justifie », il devra être envisagé, en attendant l’audience de jugement, de placer les jeunes dans un foyer ou de prononcer des interdictions de sortir à partir d’une certaine heure.

La circulaire insiste enfin, comme l’a fait le président de la République, Emmanuel Macron, plus tôt dans la journée, sur la « responsabilité des parents ». Il est rappelé qu’il est possible d’avoir recours à la force publique pour faire venir les parents qui ne se présenteraient pas à une convocation de leur enfant devant la justice, ou de les condamner directement à une amende ou à un stage de responsabilité parentale. Il est aussi souligné que les parents sont civilement responsables des infractions commises par leurs enfants, et donc des dommages et intérêts à payer. « Lorsque les circonstances le justifieront », dit aussi la circulaire, les parents eux-mêmes pourront être poursuivis en cas de « graves manquements » à leurs obligations légales.
(Le Monde, 30 juin 2023)


Pour le plaisir…
« Vague d’annulations » dans les hôtels

Le principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, l’UMIH, a rapporté vendredi 30 juin que les hôteliers français « subissaient une vague d’annulations de leurs réservations » dans les zones touchées par les violences déclenchées par la mort de Nahel M., abattu par un policier en région parisienne.
« Plusieurs villes de France connaissent des tensions très fortes, qui se traduisent par de la violence. L’état des lieux chaque matin fait par nos présidents UMIH dans les départements m’alarme sur des attaques, des pillages et des destructions de commerces, dont certains restaurants et leurs terrasses… Nos adhérents hôteliers subissent une vague d’annulations de leurs réservations sur tous les territoires touchés par les dégradations et affrontements » déplore dans ce communiqué le président de l’UMIH, le chef Thierry Marx.


[Synthèse non exhaustive de la presse régionale et nationale, 30 juin 2023]