Archives de catégorie : No Control

Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : les yeux crevés de l’Etat


Aulnay-sous-Bois : deux mois après les émeutes,

les 52 caméras dégradées n’ont toujours pas été remplacées
Le Parisien, 4 septembre 2023 (extrait)


Les dernières images enregistrées
par la caméra installée au croisement des rues Jacques-Duclos, de Madrid et Joseph-Marie-Jacquard, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) résument bien la violence qui s’est abattue sur l’espace public lors de l’épisode d’émeutes urbaines du début de l’été. On y voit, en pleine nuit, une pelleteuse foncer en direction du mât sur lequel est fixé l’appareil de vidéosurveillance. Une dizaine de personnes, tout de noir vêtues, observent la charge de l’engin, dérobé à quelques centaines de mètres de là sur le chantier de la gare du Grand Paris Express. En cette fin août, la chaussée conserve les stigmates de ces dégradations.

Sur les quelque 500 objectifs que compte la commune la plus vidéosurveillée de Seine-Saint-Denis, 52 sont inutilisables depuis qu’ils ont été pris pour cible par les émeutiers, selon le décompte de la municipalité. Dans le détail, 32 caméras sont considérées comme « sévèrement endommagées », les 20 autres sont purement et simplement « hors service ». Toutes se situent dans la partie nord de la ville, où se concentrent les grands ensembles et les quartiers populaires. La mairie d’Aulnay-sous-Bois estime les dégâts matériels à plus de 1 million d’euros, somme à laquelle elle ajoute 120 000 euros de travaux de génie civil liés, notamment, à la détérioration des câblages.

Buenos Aires (Argentine) : double attaque incendiaire contre les flics

Traduit de l’espagnol de contrainfo, 28 août 2023
(qui l’avait reçu le 7 août)

Le 11 juin dernier, j’avais attaqué avec le feu une voiture de patrouille de la ville de Buenos Aires du commissariat n°45, à l’angle des rues Cuba et Campos Salles, et le 27 juillet j’ai refait la même contre une autre voiture de patrouille, au même endroit et motivé par la même vengeance de toujours.

Anarchiste

Le petit café du matin

Suite à l’exécution policière de Nahel le 27 juin dernier, tandis que dans un pantomime bien rodé les uns ont réclamé « justice » ou « amnistie » à l’État, d’autres ne se sont pas privés d’agir à la fois contre la justice et contre ses serviteurs. Nuit après nuit, directement, loin des projecteurs et de tout dialogue avec la main gauche du pouvoir assassin. Cette dimension restée jusque-là un peu dans l’ombre des émeutes vengeresses, vient cependant de connaître un premier bilan officiel.

Après avoir visité la veille le tribunal d’Aurillac saccagé par qui a su saisir l’occasion (250 000 euros de dégâts), le ministre de la Justice était en effet ce matin au micro de RTL pour vanter son action contre le « processus de décivilisation » de la société, selon le mot d’ordre lancé par le Président Macron en mai et réitéré il y a quelques jours dans un grand hebdomadaire. C’est ainsi qu’on en a appris un peu plus sur les salutaires travaux de démolition qui ont égayé les nuits de la fin juin, et plus précisément sur ceux qui ont concerné un pilier honni de cette civilisation, à savoir les bâtiments de Justice.

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Aurillac (Cantal) : demander justice ou lui régler son compte ?

Le tribunal d’Aurillac attaqué en marge d’une manifestation
féministe au Festival du théâtre de rue

La Montagne/France Bleu & Trois, 26-28 août 2023

«Aurillac topless, la police en PLS.» Un millier de personnes, dont de nombreuses femmes seins nus, a défilé ce samedi 26 août à Aurillac (Cantal), en marge de la 36e édition du Festival international de Théâtre de Rue. La manifestation était organisée en soutien à Marina qui, avoir refusé de se couvrir le haut à la demande des policiers mercredi, avait été emmenée au commissariat puis visée par une ordonnance pénale pour « exhibition sexuelle », procédure simplifiée pour juger certaines contraventions et délits. Marina avait expliqué son geste à la presse locale, jeudi, en disant avoir eu « hyper chaud ». Elle a affirmé avoir voulu faire « comme la moitié des hommes » qui, en cette journée caniculaire, « n’[avaient] pas de tee-shirt ».

Dans une ambiance au départ bon enfant, le cortège s’est ébranlé peu après midi dans les rues du centre-ville. Les slogans se sont enchaînés, avec toujours un mélange de thématiques féministes et anti-police. Arrivée devant le palais de justice, la foule s’est ensuite prêtée à un «clapping», un applaudissement collectif. Pendant ce temps, des manifestants, le plus souvent masqués, ont décroché six drapeaux français, avant de mettre le feu à une partie d’entre eux, tandis qu’ « un groupe constitué d’une dizaine de personnes a ensuite ouvert les grilles du tribunal et a fracturé la porte, vraisemblablement à l’aide d’un grand cendrier installé à lentrée » selon le maire (PS) Pierre Mathonier. Sur les murs, des «A» majuscules cerclés, symbole du mouvement anarchiste, ont été tagués. A l’intérieur du tribunal, la salle des pas perdus et des salles d’audiences ont été dégradées, des dossiers ont été brûlés et «un début d’incendie» a été déclenché.
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Limoges (Haute-Vienne) : de l’essence pour le service public

Cinq voitures de la Maison du Département incendiées
Le Populaire du centre, 25 août 2023 (extrait)

Vers 2 heures dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 août, cinq voitures de la Maison du Département [qui regroupe tous les services du département, de la PMI au RSA avec le contrôle qui va avec], basée 36 allée Fabre-d’Églantine dans le quartier de Beaubreuil, à Limoges, ont été incendiées.

Argentine : vague de pillages à travers tout le territoire

Plombée par l’inflation, l’Argentine est confrontée
à une vague de pillages de commerces

En Argentine, une vague de pillages de supermarchés et de commerces depuis quatre jours a mis le pays en alerte, ravivant le souvenir traumatique de la «Gran Crisis» de 2001 [Voir ici la brochure Recueil de textes argentins (2001-2003), ed. Mutines Seditions, 2003], sur fond d’élection présidentielle prévue en octobre. Même si le gouvernement nie tout lien de cause à effet, cette vague intervient alors que le peso argentin vient d’être dévalué d’environ 20% mi-août. La troisième économie d’Amérique latine est aux prises avec une inflation endémique, à deux chiffres depuis plus de douze ans, et de 115% sur un an. JPMorgan anticipe même une inflation de 190% à la fin de l’année. Une inflation telle que le gouvernement a lancé en mai un billet de banque de 2.000 pesos, le plus important qui n’ait jamais circulé.

Les pillages, survenus aussi bien dans la ville de Bariloche, en Patagonie dans le sud du pays, qu’autour de la capitale Buenos Aires ou encore dans la région viticole de Mendoza, sont l’oeuvre de petits groupes qui pénètrent par effraction dans des commerces pour voler biens alimentaires et autres produits. Des bandes de 20 personnes, 40 ou plus, fondent sur un supermarché ou autre commerce, en mode «attaque de piranhas», ou de plus petits groupes, mus par des appels de dernière minute, via les réseaux sociaux, forcent parfois l’accès aux commerces fermés. Les assaillants s’emparent alors de la nourriture, mais aussi ce qu’ils trouvent: alcool, cigarettes, objets divers et variés, comme en témoignent les chariots de supermarché pleins abandonnés à l’arrivée de la police. Parfois, comme mardi à Moreno, le feu est mis au magasin. Lire la suite

Fleurus (Belgique) : le collabo des flics et des militaires perd 10 véhicules

[Pour rappel, le groupe de logistique UPS (United Parcel Service) est le titulaire en charge de l’appel d’offre de transport de colis pour le ministère de la Défense nord-américain partout dans le monde et ce depuis des décennies (avec FedEx & Polar Air Cargo), ce qui en fait par exemple le logisticien privilégié des militaires des bases américaines de l’OTAN en Europe ; c’est également une des grandes entreprises qui fait actuellement des dons au projet de Cop City à Atlanta ; et c’est aussi un recruteur zélé d’anciens combattants et de réservistes de l’armée US, dont UPS affirme fièrement dans ses campagnes de promotion apprécier « les compétences » et partager « les valeurs »].


Fleurus: dix camionnettes incendiées sur le site d’une entreprise
Belga/DH, 16 août 2023 (extrait)

Mardi soir, peu après 23 heures, les pompiers de Jumet et de Charleroi (zone Hainaut-Est) ont été mobilisés à Fleurus, avenue de l’Espérance, dans le zoning. On leur signalait une camionnette en feu près du hangar d’une entreprise [le sous-traitant du groupe UPS].

En arrivant sur place, les pompiers se sont retrouvés face à dix camionnettes, toutes touchées par les flammes. Le quai de chargement du hangar est également touché. D’après les premières informations récoltées sur place, il semblerait qu’un individu ait bouté le feu à une des camionnettes avant de détaler, les flammes se seraient ensuite propagées aux autres véhicules garés à côté.
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Vandœuvre-lès-Nancy (Lorraine) : bis repetita pour le centre des impôts

Incendie : les Finances publiques de nouveau ciblées
à Vandœuvre-lès-Nancy
Est Républicain, 8 août 2023 (extrait)

Comme une impression de déjà-vu… Ce mardi, une pancarte était accrochée aux grilles de l’école maternelle Jean-Pompey, à Vandœuvre. « En raison d’un incendie survenu dans la nuit du 7 au 8 août, les services des Finances publiques ne sont plus en capacité de vous accueillir. »

Fin juin, le centre des impôts, situé dans le même quartier, avait été la cible des émeutiers , après la mort de Nahel en région parisienne. Rapatrié depuis le 10 juillet dans une section de la crèche municipale, mitoyenne à l’établissement scolaire, le service a de nouveau été la cible de violences urbaines.
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Les chiffres du jour : 1 milliard, 2500 et 500

Interviewée sur RTL lundi 31 juillet, la nouvelle secrétaire d’État en charge de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, a fourni le dernier décompte de son employeur sur les émeutes de fin juin/début juillet qui ont suivi la mort du jeune Nahel, assassiné par un policier à Nanterre.

A ce jour, donc, il y en a eu officiellement pour « un milliard d’euros de dégâts estimés, avec [du côté de l’État] plus de 2 500 bâtiments publics dégradés dans à peu près 500 villes touchées ».

(Huffington Post, 31 juillet 2023)

Le chiffre du jour : 650 millions

Le montant des dégâts a plus que doublé en une semaine. Les assureurs évaluent ce mardi 11 juillet à 650 millions d’euros les dégradations après les violences qui ont éclaté en France, en réaction à la mort de Nahel. Ce mineur de 17 ans est mort tué par un tir de policier, lors d’un contrôle le 27 juin dernier à Nanterre. La semaine dernière, le bilan provisoire des dégradations s’élevait à 280 millions d’euros.

La Fédération des assureurs a recensé 11 300 déclarations de sinistres. Des bâtiments ont été vandalisés ou incendiés, un peu partout en France, et parmi ces dégradations, 90% concernent les « 3 900 biens des professionnels et des collectivités ». Le reste concerne essentiellement des dégâts subis par des particuliers pour leurs véhicules personnels. Dans le détail, les sinistres sur les biens professionnels représentent 55% des 650 millions d’euros évoqués et ceux sur les biens des collectivités locales 35%. « La nature des sinistres liés aux violences de ces derniers jours est donc très différente de ce que notre pays avait connu en 2005 », estime Florence Lustman, la présidente de France assureurs. A l’époque, les dégradations et incendies aux véhicules avaient représenté plus de 80% des sinistres, étalés sur quatre semaines, pour un coût total de 204 millions d’euros.

(France info, 11 juillet 2023)

Bruxelles (belgique) : les comicos flambent aussi !

Le commissariat de Saint-Gilles incendié cette nuit !
Sud Infos, 7 juillet 2023 (extrait)

Selon des témoins, il était aux alentours de 3 h du matin dans la nuit de jeudi à vendredi lorsqu’un individu cagoulé a jeté un cocktail Molotov sur la porte d’entrée du commissariat du Parvis de Saint-Gilles qui a par conséquent intégralement brûlé.

L’incendie a également provoqué des dégâts dans l’accueil du commissariat, mais qui sont limités sachant que les lieux sont blindés à partir de là. L’enquête est en cours pour identifier le « pyromane ».

Epinal (Vosges) : la PJJ sous le feu

Violences urbaines : des dégâts à la protection judiciaire
de la jeunesse

Vosges matin/Epinal infos, 7 juillet 2023 (extraits)

La préfète des Vosges et le procureur de la république d’Épinal ont rendu visite aux responsables de la PJJ, basée aux abords du Plateau de la justice à Épinal. L’entité a été la cible de violence urbaine.

Dans la nuit de dimanche à lundi [3 juillet], deux structures ont été victimes des agissements d’individus mal intentionnés. Les services de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) d’Epinal, située allée des Noisetiers, a été victime de dégradations volontaires sur deux véhicules. Des individus ont mis le feu à un véhicule et brisé les vitres du second. Cinq véhicules de l’AVSEA (Association Vosgienne Sauvegarde Enfance Adolescence) ont également été incendiés.

Lille (Nord) : retour de flammes pour l’éducatrice de la PJJ

Une éducatrice de la Protection judiciaire de la jeunesse
parle des jeunes qu’elle aide et des émeutes
La Voix du Nord, 7 juillet 2023 (extrait)

Parmi les victimes des émeutes qui ont touché la métropole lilloise, une éducatrice de la Protection judiciaire de la jeunesse. Elle a le sentiment d’avoir été trompée par ces jeunes qu’elle aide quotidiennement. Et a accepté de répondre à nos questions, sous couvert d’anonymat.

Le matin qui a suivi la deuxième nuit d’émeutes après la mort de Nahel, Sylvie (prénom d’emprunt) a déposé plainte pour l’incendie de son véhicule dans un commissariat de la métropole lilloise. Au policier qui la recevait, elle exprimait son désarroi, d’autant plus grand qu’elle aide tous les jours des jeunes. Sylvie est éducatrice à la Protection judiciaire de la jeunesse (après des années dans des structures sociales) et a le sentiment d’un mauvais renvoi d’ascenseur.
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Chabeuil (Drôme) : les voitures de flics à l’huile de vidange

Chabeuil : deux voitures de la police municipale dégradées
pendant la nuit
France Bleu, 6 juillet 2023 (extrait)

« Ces dégradations sont forcément liées à ce qui se passe en ce moment. » Alban Pano, le maire de Chabeuil, ne décolère pas ce jeudi 6 juillet. Deux voitures de la police municipale ont été dégradées dans la nuit de mercredi à jeudi. Elles étaient stationnées sur le plateau des Services techniques municipaux.

Les deux voitures ont été recouvertes d’huile pour moteur. L’une d’elle a eu la vitre brisée, l’huile a été répandue même à l’intérieur du véhicule. Cette voiture, une Peugeot 2008, venait d’être mise en service depuis deux mois. La ville avait dépensé 36 000 euros pour l’acheter et l’équiper. Des devis de nettoyage et réparation sont en cours.

Pour le maire de Chabeuil, le lien entre les émeutes récentes et les dégradations des véhicules cette nuit, est très clair : « Sur ce parking, il y avait une dizaine de véhicules et comme par hasard, ce sont les deux véhicules de la Police municipale qui sont visés, témoigne Alban Pano. À un moment, quand on voit tout ce qui se passe, ça donne des idées aux moins intelligents. Ces actes de vandalismes visent la République.« 

Les chiffres du jour sur les émeutes [MàJ]

Au total entre la nuit du 27 au 28 juin et celle du 3 au 4 juillet, il y a eu officiellement 12 031 véhicules brûlés, 2 508 bâtiments incendiés ou dégradés, dont 273 locaux de la police nationale, municipale et de la gendarmerie, 105 mairies incendiées ou dégradées, 168 écoles qui ont fait l’objet d’attaques. 722 membres des forces de l’ordre ont été blessés.

3 625 personnes ont été placées en garde à vue
sur l’ensemble du territoire (dont 1124 mineurs). Parmi l’ensemble des interpellés, « la moyenne d’âge est entre 17 et 18 ans (…) le plus jeune a 11 ans et le plus âgé 59 ans, un tiers sont mineurs », « 60% du total n’ont pas de casier judiciaire », « 10% des personnes interpellées sont non-françaises et il y a eu 40 placements en centre de rétention administrative » selon le ministre de l’Intérieur. Sur le nombre de gardés-à-vue, 990 majeurs et 253 mineurs ont été déférés devant le parquet, et 480 majeurs renvoyés au tribunal en comparution immédiate. A ce jour, 380 personnes ont été envoyées en prison, qu’elles aient été condamnées ou placées en détention provisoire en attente d’un procès.

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