Du 26 au 28 juin, le prochain sommet du G7 se tiendra au château d’Elmau, un hôtel de luxe situé au pied des Alpes bavaroises. A cette occasion, Munich, la capitale de cette région allemande, est bien entendu déjà blindée de flics (18 000 de prévus), d’autant plus que des dizaines de milliers de manifestants y sont aussi attendus.
Tous les préparatifs du sommet filaient donc bon train, sauf que patatras : mercredi 22 juin vers 3 heures du matin, dans le quartier de la Hochstrasse à Munich, soit quelques jours avant la visite des bourreaux d’Etat, ce sont huit véhicules de police anti-émeute bien alignés les uns derrières les autres qui ont flambé, alors qu’ils attendaient patiemment de faire leur job. Une partie de leur matériel est également partie en fumée avec eux (boucliers, casques anti-émeutes, gilets pare-balle etc.), tandis que les dégâts matériels s’élèvent à plusieurs centaines de milliers d’euros. Un hélicoptère et près de vingt patrouilles ont été immédiatement déployés aux alentours pour tenter de retrouver les inconnus aux mains chaleureuses, mais en vain.
Quant aux crapules citoyennes de l’Alliance d’action « Stop G7 Elmau » qui organisent la grrrande manifestation pacifique contre le sommet des chefs d’États, ils n’ont rien trouvé de mieux que de se distancier de cette belle attaque dans un communiqué qui vaut son pesant de cacahuètes : « Nous considérons que de telles actions sont politiquement incorrectes et contre-productives. Brûler des voitures de police n’est pas une forme appropriée de protestation contre le G7. Cela ne fait qu’apporter de l’eau au moulin des partisans de la ligne dure qui veulent saper et éliminer les droits de manifester. » Mais quand on sait que « Stop G7 Elmau » est aussi placé sous le signe de l’engagement « contre le réchauffement climatique », on se dit alors bêtement qu’ils ont dû commettre un petit lapsus dans leur manifeste démocrate : c’est certainement « contre le réchauffement policier » et « pour le droit des puissants de ravager la planète en paix » qu’ils voulaient dire…
[Synthèse de la presse allemande, 22 juin 2022]