De la domestication des esprits au flicage des corps

Un stage avec la police plutôt qu’une exclusion du collège
France Bleu, 11 janvier 2021 (extrait)

Le Directeur départemental de la sécurité publique et le Directeur Académique des Services de l’Éducation nationale de l’Hérault ont signé ce lundi à Montpellier une convention relative aux sanctions applicables aux élèves des collèges et lycées de Montpellier, Lattes et Pérols. Les élèves sous le coup d’une exclusion temporaire se verront proposer, à la place, un stage de trois jours au moins, au sein du centre de loisirs jeunes de la police nationale. Objectif : éviter un processus de déscolarisation.

Le centre de Loisirs de la police (CLJ) basé dans le quartier de la Mosson à Montpellier est un vrai outil de prévention. Le mercredi, le samedi et pendant les vacances,  il accueille 200 jeunes pour des  activités ludiques, sportives, cultuelles. En plus des policiers qui y travaillent, deux personnes ont été spécialement recrutées, un brigadier ancien champion de karaté et une mère de famille issue de la société civile, tous les deux aguerris aux problématiques de jeunes en décrochage.

« L’objectif est que ces trois jours hors de l’établissement soient bénéfiques. Éviter que les enfants restent chez eux à jouer aux jeux vidéo et retournent au collège en héros en disant j’ai eu trois jours de vacances« , Hakim Hocine, brigadier de police, ancien sportif de haut niveau.

Un chef d’établissement qui rencontre des difficultés avec un élève pourra saisir l’agent de prévention du CLJ. L’idée, plutôt que de renvoyer le jeune à la maison où il sera livré à lui-même, lui proposer un stage de trois jours au moins avec l’accord des parents. Un stage civique où on va lui faire prendre conscience de sa faute, lui rappeler les règles de vie en société et le confier à un partenaire comme la Croix-Rouge, les pompiers ou la TAM pour effectuer une action de bénévolat.

Un bilan sera systématiquement fait avant de  retourner au collège. « Ce dispositif novateur vise à agir avant que le mineur ne tombe dans la délinquance  et lui montrer une autre image de la police moins répressive« , conclut Yannick Blouin Directeur Départemental de la Sécurité Publique de l’Hérault (DDSP 34).