Schönefeld (Allemagne) : Incendie de la voiture d’une agente de la police criminelle

Traduit de l’allemand de chronik, 24 mai 2022

Madame Michaela Thörmann du Service de sûreté de l’État (Staatsschutz) de la police criminelle de Berlin habite au 19 de la rue Helga-Hahnemann dans le quartier de Schönefeld, dans une paisible enclave de la périphérie. Après son boulot au Quai de Tempelhof elle tente d’échapper au tumulte de la métropole et recherche la quiétude à l’ombre de la cité Gropius, dans le sud de Berlin. De ce que nous savons, elle utilise pour cela son coupé BMW, immatriculé LDS-MT-968, qu’elle gare les jours de taf, toujours sur le même parking, à l’angle du carrefour en face de sa maison.

C’est cette voiture que nous avons incendiée dans la nuit du 23 au 24 mai.

Même si nous connaissons son adresse précise et si nous aurions pu l’attaquer plus directement physiquement, nous avons limité nos moyens à l’objectif des dégâts matériels sur sa voiture. Nous considérons notre attaque comme un signe que l’anonymat, y compris de plus hauts responsables de l’appareil répressif, ne leur est jamais acquis. Leurs agissements exigent des conséquences. Nous pouvons nous doter des capacités pour les mettre en œuvre avec les moyens et au moment que nous choisissons. Sa voiture détruite et le sentiment d’insécurité qui en résulte auront au moins interrompu brièvement son quotidien. Cela l’aura empêchée d’aller faire son boulot comme d’habitude – à savoir la persécution de personnes pour des motifs politiques.

Tout comme des milliers de fonctionnaires de police nous épient, nous espionnent, nous poursuivent et tentent de nous enfermer, nous les avons plus à l’œil plus qu’ils le souhaiteraient probablement. S’ils défoncent nos portes d’entrée, alors ils doivent s’attendre à ce que nous venions aussi leur rendre visite.

Nous ne sommes pas seul-e-s dans cet élan: nous plaçons cette attaque dans la lignée de l’action de compagnon-ne-s à Munich qui ne se sont pas privé-e-s de détruire la voiture particulière d’une flic le 25 novembre 2021 (https://chronik.blackblogs.org/?p=15271). A Hambourg, des compagnon-ne-s ont aussi incendié la voiture d’Astrid Oppermann le 28 février 2022, celle-ci a travaillé de 2006 à 2013 en tant qu’infiltrée (https://chronik.blackblogs.org/?p=15469). Le 12 avril 2022 un profil complet a été publié sur elle (https://de.indymedia.org/node/183749).

L’appareil répressif, où madame Thörmann dans sa fonction à la police criminelle est plus qu’un petit rouage dans la machine, contrôle, opprime et assassine. Son histoire et sa tradition sont coloniales, au service de l’ordre des chefs et des dominants. La stratégie vis-à-vis des opprimé-e-s et des exclu-e-s de la société ainsi que des individus en lutte est en grande partie élaborée par des bureaucrates responsables comme elle. Ainsi des personnes doivent se sentir petites, isolées et démunies face à la répression.

Avec cette action, nous envoyons un signe à toutes celles et ceux qui sont confronté-e-s au quotidien avec l’appareil répressif. A celles et ceux qui se sentent livré-e-s à lui sans défense, mais aussi à celles et ceux qui décident – encore et toujours – consciemment de s’y opposer. Nous sommes à vos côtés, nous partageons votre peur, le sentiment d’impuissance récurrent ainsi que les doutes face à un ennemi si souvent écrasant. Explorons et développons ensemble nos capacités à agir ! Votre lutte est la nôtre !

Pour finir, il nous reste à nous souvenir des personnes assassinées par l’État et la police, des noms sur une liste, dont nous ignorons où elle commence et dont la fin n’est pas en vue. Nous rappelons donc les personnes connues et les sans-nom de la même manière, nous portons haut leur souvenir dans l’action directe et nous nous proposons une fois de plus la lutte contre l’État, le capital et toutes les hiérarchies !

Pas de répit pour les assassins en uniforme !