[Traduit de l’espagnol de anarquia, 6 septembre 2022]
Après minuit…
Le trois septembre 2022, nous avons placé un engin explosif artisanal composé de dynamite, de poudre noire, de sulfate d’ammonium, de nitrates, de phosphates et de gaz butane. Cela s’est passé à environ une heure du matin contre le poste de police Ricardo Flores Magón situé dans les rues Jaime Torres Bodet et Ciprés, de la colonie Santa María La Ribera sur le territoire occupé par la Ville de Mexico [et plus précisément au nord de la capitale, dans l’arrondissement de Cuauhtémoc].
I.
Nous sommes anarchistes. Nous refusons que la police mexicaine ose utiliser le nom de Ricardo Flores Magón, que nous considérons comme un important point de référence de la lutte anarchiste internationaliste et qui a détesté tout type de gouvernement au cours de sa vie, pour nommer un poste de la police répressive de la ville de Mexico. Nous avertissons que nous rebrûlerons ce même commissariat jusqu’à ce qu’ils cessent de salir ce nom de manière aussi détestable.
Nous refusons aussi que le gouvernement du Mexique utilise notre compagnon Magón pour tenter de légitimer l’imposition de son gouvernement militarisé.
Nous n’avons pas peur d’eux ! Nous ne leur permettrons pas de déformer l’histoire de l’anarchisme pour légitimer quelque gouvernement que ce soit !
II.
Nous sommes des femmes. Le gouvernement du Mexique réprime, emprisonne et dissèque nos corps, nous imposant une vie toujours plus hiérarchisée et conforme à la reproduction de la triade du monstre à trois têtes du capital, du patriarcat et du colonialisme. L’État veut faire de nos esprits, de nos émotions et de nos corps des camps d’extermination où l’on nous impose la colonisation de la valeur. Ils veulent nous convaincre d’accepter de nous transformer en dociles marchandises à leur disposition en échange de quelques fantaisies vêtues de fétichismes légaux.
Nous ne l’accepterons pas : nous nous battrons pour nos vies ! La Loi est un fétiche ! La réalité ce sont nos corps mutilés ! Compagnonnes : luttons pour récupérer une vie réellement digne d’être vécue ! Une vie de liberté, sans gouvernements et sans lois !
III.
Nous sommes antimilitaristes. Pour les théoriciens libéraux, le gouvernement mexicain est en train d’imposer un état d’exception qui nous traite comme des ennemi-e-s. Pour notre part, nous pensons que tout État est d’exception, et que tout État est notre ennemi. Nous attaquerons ses fondements dans chaque aspect de nos vies. Nous nous réapproprierons chaque millimètre de notre peau. Nous arracherons nos vies à leurs griffes. Et … nous les attaquerons. Nous les attaquerons toujours.
Militaires hors de nos rues ! À bas les murs des prisons ! Libération des prisonnier-e-s anarchistes !
Nous envoyons toute notre solidarité et nos saluts aux compagnon-ne-s Mónica Caballero et Francisco Solar dans le territoire occupé par l’état chilien. Nous nous verrons un jour, compagnon-ne-s ! Et nous reprendrons les rues en attaquant ! … parce rien n’est fini, tout continue… et si les geôles de tous les États ne brûlent pas, qu’est-ce qui illuminera notre obscurité ?
Pour la cellule de diffusion du Groupe Insurrectionnel Anarcha-Féministe d’Action Anti-autoritaire,
Lupe la Camelina et l’inattendue Laura