Trafic interrompu à la gare de l’Est à Paris après un incendie
créé par un « acte de malveillance »
France Info/France 3 Grand Est/Le Parisien, 24 janvier 2023
Mauvaise surprise pour les usagers de la SNCF. Le trafic à la gare de l’Est à Paris sera interrompu « toute la journée » à la suite d’un « incendie sur des câbles électriques », a annoncé, mardi 24 janvier, à l’AFP une porte-parole de la SNCF, qui avait initialement tablé sur une reprise à 10 heures. Le ministre des Transports, Clément Beaune, et la SNCF ont dénoncé un « acte de malveillance » dans un poste d’aiguillage qui a provoqué l’interruption totale, au départ et à l’arrivée de la gare parisienne du trafic des TGV et des TER, ainsi que de la ligne P du Transilien.
Vers 8h30, la SNCF a précisé qu’il s’agit d’une dégradation volontaire : « L’acte de malveillance est avéré : un incendie volontaire sur des gaines de câbles d’alimentation électrique des installations de signalisation et d’aiguillage est à l’origine de l’interruption des circulations. Le diagnostic est toujours en cours », peut-on lire sur la page dédiée à l’incident. « Il y a eu un acte de vandalisme volontaire », a confirmé Anne-Marie Pannier, responsable de SNCF Réseaux en Ile-de-France, qui précise que des caniveaux de la SNCF ont été ouverts et que 48 câbles situés à l’intérieur ont été brûlés.« Les conséquences, c’est que tous les postes de signalisation ne reçoivent plus en qualité et en sécurité les informations pour pouvoir faire circuler les trains en sécurité sur le réseau », a expliqué Anne-Marie Pannier en fin de matinée.
La page Twitter de la Ligne P fait état d’ « un incendie dans un local technique dans le secteur de Vaires » (Seine-et-Marne) et d’ « un incident signalisation » dans un autre secteur, avec une photo des câbles qui ont brûlé.
Sur les panneaux d’affichage des départs de la gare – qui figurent en temps réel sur le site internet de la gare de l’Est – les TGV et TER en partance pour Nancy, Colmar, Francfort, Epernay ou encore Reims sont indiqués comme « retardé » ou « supprimé ».
Selon des chiffres SNCF datant de 2019, quelque 41 millions de voyageurs transitent chaque année par la gare de l’Est, qui est l’une des six grandes gares parisiennes. Elle dessert la région Grand Est du pays (Strasbourg, Nancy, Colmar, Reims, Epernay etc…), ainsi que des destinations internationales comme l’Allemagne et le Luxembourg.
Panne à la Gare de l’Est : la reprise du trafic mercredi
reste incertaine après un «acte de malveillance»
Le Parisien, 24 janvier 2023 (extrait)
Une panne d’ampleur. Aucun train ne circule à l’arrivée ou au départ de la gare de l’Est, à Paris, ce mardi. L’entreprise espérait dans un premier temps une reprise « à 10 heures » avant d’annoncer un trafic finalement interrompu toute la journée.
Que s’est-il passé ?
« En raison d’une panne dans un poste d’aiguillage (installations découvertes endommagées) », le trafic de tous les trains TGV, TER et Transilien de la ligne P est interrompu au départ et à l’arrivée de Paris Gare de l’Est, nous a indiqué le groupe dans la matinée.
La zone qui a brûlé est située sous la voie de chemin de fer, à Vaires-sur-Marne (77). « Il s’agit de deux chambres de câbles, un endroit où des centaines de grosses artères de câbles sont enchevêtrées », précise la SNCF. Au total, une cinquantaine d’artères ont été endommagées, soit 600 câbles [ou plutôt connexions].
D’une grande précision, le procureur de la République du tribunal judiciaire de Meaux indique : « Un premier coffret abritant des câbles électriques avait été incendié après que deux panneaux en béton condamnant l’accès à la trappe où ledit coffret était inséré dans le sol avaient été retirés et déposés. Un second coffret, situé de l’autre côté des voies, accessible au moyen d’un tunnel situé sous lesdites voies, avait lui aussi fait l’objet de dégradations par incendie après que deux plaques d’accès à la trappe avaient été, elles aussi, retirées et posées à même le sol. » Enfin, le magistrat indique qu’un « portillon d’accès aux voies de la SNCF était ouvert sans aucune trace d’effraction ». Le ministre des Transports a dénoncé ce mardi, depuis la gare de l’Est, « un acte de vandalisme odieux, scandaleux qui doit être condamné». Selon le ministre, « une cinquantaine de câbles ont été incendiés » dans la nuit de lundi à jeudi, « en deux points précis, ciblés, à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre en Seine-et-Marne » avec « une intention délibérée de nuire ».
Pourquoi la SNCF porte plainte ?
SNCF réseau annonce avoir déposé plainte après un « acte de malveillance avéré », plus précisément un « incendie volontaire » sur des câbles électriques de signalisation à Vaires (Seine-et-Marne). « On ne sait pas encore si c’est simplement pour voler les câbles ou si c’est du sabotage », explique-t-on. « Mais ce qui est sûr c’est que ça va être compliqué à remettre en marche. »
Le procureur de la République du tribunal de Meaux, Jean-Baptiste Bladier, précise, pour sa part : « Informé par le commissariat de Noisiel (Seine-et-Marne), le parquet de Meaux a ordonné ce matin l’ouverture d’une enquête flagrante du chef de dégradation volontaire par incendie et mise en danger d’autrui. Les investigations ont été confiées au service de police judiciaire de Meaux. »
Selon nos informations, il est « trop tôt » ce mardi en fin de matinée pour tirer la moindre conclusion sur l’identité des auteurs de cet acte de malveillance. « Travailler sur les lignes ferroviaires implique le respect d’un certain nombre de consignes de sécurité pour éviter, par exemple, la création d’un arc électrique », indique-t-on au Parisien. Un respect des consignes de sécurité indispensable mais qui ralentit les investigations.
Un incendie volontaire sur des câbles alimentant des aiguillages paralyse la gare de l’Est
Batiactu, 24 janvier 2023 (extrait)
L’incendie a eu lieu dans le secteur de Vaires, en Seine-et-Marne, dans un local technique situé sur une emprise SNCF. La cible : « des gaines de câbles d’alimentation électrique des installations de signalisation et d’aiguillage », indiquait le fil d’information spécifiquement mis en place par le groupe SNCF, vers 8h30. Un acte de vandalisme volontaire qui a affecté 48 câbles : « deux points précis ont été ciblés, à quelques dizaines de mètres », a précisé lors d’un point presse le ministre des Transports Clément Beaune.
En effet, les informations d’aiguillage n’étant plus transmises, la sécurité ferroviaire n’est plus assurée, explique-t-on du côté de SNCF Réseau. Conséquences : le trafic d’une des gares parisiennes accueillant quotidiennement quelque 150.000 voyageurs, 250 trains au départ et autant à l’arrivée, a dû être totalement interrompu. Cette gare, c’est la gare de l’Est.
Seuls « deux TGV par heure au départ et à l’arrivée, déroutés vers la gare du Nord », circulent ce 24 janvier, confirme un porte-parole du groupe SNCF contacté par Batiactu. Le trafic TER du Grand Est vers Paris est totalement interrompu, à l’exception de Paris-Troyes. La branche nord du Transilien P est elle aussi arrêtée.
Alors qu’un retour progressif à la normale avait été un temps espéré dans la matinée, le diagnostic s’est finalement révélé plus complexe. « Une cinquantaine d’agents de SNCF Réseau se relaient depuis le matin pour résoudre cette panne sur les installations électriques. La cinquantaine de câbles brûlés représentent 600 fils de connexion. Nous devons les réparer voire les remplacer, les tester mais aussi procéder à tous les tests nécessaires en termes de sécurité. Nous ne relancerons pas la circulation des trains si la sécurité des voyageurs n’est pas assurée à 100% », insiste le porte-parole que nous avons interrogé. Aussi la circulation des trains restera interrompue toute la journée du 24 janvier. Et peut-être davantage.
Face à cet acte de vandalisme, la SNCF a annoncé avoir porté plainte. Le parquet de Meaux a par ailleurs ouvert une enquête pour dégradation volontaire et mise en danger de la vie d’autrui. Elle a été confiée à la police judiciaire de Meaux.
Selon les premiers éléments communiqués par le procureur de la République du tribunal judiciaire de Meaux, l’incendie se serait déclaré vers 1h10 du matin. Les premières constatations montrent qu’un portillon d’accès aux voies SNCF était ouvert, « sans aucune trace d’effraction ». Des panneaux en béton condamnant l’accès à la trappe où se trouvait un premier coffret abritant des câbles électriques endommagés avaient été retirés et déposés. De l’autre côté des voies, à quelques dizaines de mètres seulement, un second coffret accessible par un tunnel a aussi été incendié. Là encore, deux plaques d’accès à une trappe ont été retirées et posées au sol.