Italie : quelques nouvelles sur la situation d’Alfredo Cospito

Alfredo Cospito retransféré à la prison d’Opéra de Milan

Nous apprenons qu’aujourd’hui, 27 février, le compagnon anarchiste Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis 131 jours, a été transféré du service de médecine pénitentiaire situé dans l’hôpital San Paolo vers l’unité de soins intensifs (SAI) à l’intérieur de la prison Opera, à Milan, où il se trouvait avant d’être transféré à San Paolo le 11 février.

L’audience de la Cour de cassation du 24 février, qui a confirmé l’ordre de détention en régime 41 bis, a définitivement ratifié la volonté de l’État d’anéantir notre compagnon, qui avait déjà été définie en décembre avec le résultat de l’audience du tribunal de surveillance de Rome. Ce dernier transfert de San Paolo à Opera s’inscrit parfaitement dans cette volonté d’anéantissement. Ils ont l’intention de détruire un compagnon et avec lui ils croient donner un avertissement à la lutte révolutionnaire dans ce pays. L’intention, cependant, est vaine : la nécessité de lutter contre l’État et le capital est indéracinable, le désir de renverser cette réalité sociale autoritaire est inextinguible.

Mort à l’Etat, toujours pour l’anarchie

L’adresse du compa est :

Alfredo Cospito
Casa di Reclusione di Milano Opera
via Camporgnago 40
20141 Milano

(Trouvé sur Lutter contre le 41bis, 28 février 2023)


Lecture d’une lettre dAlfredo

L’anarchiste Alfredo Cospito, emprisonné en régime 41 bis, a écrit une lettre annonçant ses intentions : « La plus grande insulte pour un anarchiste est d’être accusé de donner ou de recevoir des ordres. Quand j’étais dans le régime de haute surveillance, j’avais de toute façon la censure et je n’ai jamais envoyé de « pizzini » [petits morceaux de papier codés utilisés par la mafia pour passer des messages], mais des articles pour des revues anarchistes, j’avais le droit de lire, d’évoluer. Aujourd’hui, je suis prêt à mourir pour faire comprendre au monde ce qu’est réellement le 41-bis, alors que 750 personnes le subissent en silence ». La lettre a été lue par l’avocat Flavio Rossi Albertini, lors d’une conférence de presse au Sénat à laquelle ont participé, entre autres, le professeur Luigi Manconi et la parlementaire Ilaria Cucchi.

« Je suis convaincu que ma mort », lit-on dans un autre passage du texte qui a échappé à la censure, « mettra fin à ce régime et que les 750 personnes qui ont été soumises au 41bis pendant des décennies pourront vivre une vie digne de ce nom, quoi qu’elles aient fait. J’aime la vie, je suis un homme heureux, je n’échangerais pas ma vie contre celle d’un autre. Et c’est précisément parce que je l’aime que je ne peux accepter cette non-vie sans espoir [dans ce régime pénitentiaire] ».

La lettre a été écrite alors que l’anarchiste était détenu à Sassari. L’avocat Flavio Rossi Albertini explique : « Il s’agit d’un écrit qui a subi la censure, la défense pense qu’il peut être lu précisément parce que le prisonnier 41-bis ne peut pas donner d’indications à ses associés à l’extérieur, mais il n’est pas une personne à qui on a coupé la langue ou la main. Nous parlons d’une bataille de civilisation », a ajouté l’avocat, « nous devons sauvegarder le droit du détenu à pouvoir parler, même au 41-bis ».

(Trouvé sur Lutter contre le 41bis, 1er mars 2023)