Paris : Aux premiers coups de cailloux

[Reçu par mail, 21 mars 2023
NdSN : Après quelques recherches, il apparaît que ce texte avait été initialement proposé sur le site Paris-luttes le 12 mars au lendemain d’une manif parisienne, où le SO intersyndical avait comme de coutume serré les rangs pour permettre à ses collègues en uniforme de matraquer copieusement les incontrôlés. Refusé en moins de 24h par la modération de Paris-luttes puis l’ayant à notre tour reçu hier, nous le reproduisons volontiers ci-dessous.]


refusé — « contient des éléments factuellement faux » (Paris-luttes.info)

Aux premiers coups de cailloux

Un samedi de mars, aux premiers coups de cailloux donnés contre la vitrine d’un marchand de motos, les keufs ont surgi si vite qu’on n’a pas eu le temps de se déplacer pour se protéger et les keufs ont matraqué à tout va, comme il se doit.

On était avenue Beaumarchais, quasi en face de la rue du Chemin Vert par laquelle ils sont entrés dans le cortège. C’est vrai qu’on aurait pu choisir une autre cible, moins à proximité d’une rue perpendiculaire. On pourra y penser une prochaine fois, pour avoir un peu plus le temps, ne serait-ce que de les voir venir. Mais surtout, ça ravive des questions. D’abord, même si les keufs étaient garés dans une parallèle à proximité, où on ne les avaient pas repérés, rue Amelot ou rue Saint-Sabin, l’étonnante rapidité de leur entrée sur le boulevard laisse penser —c’est une hypothèse — qu’avant même les premiers coups donnés, ils étaient déjà prévenus des intentions, par exemple parce qu’on avait des sacs pleins de cailloux. Prévenus par qui ? On ne saura pas. Ou bien keufs en civil ou bien ?… Il se trouve qu’on était également à proximité immédiate d’un service d’ordre intersyndical qui a bien serré les coudes afin d’être infranchissable lorsqu’on a voulu reculer face à la charge et on s’est retrouvé coincé entre le service d’ordre intersyndical et les keufs qui matraquaient. Bon. Quelle surprise ! Il n’y a que les mensonges politiques, aussi increvables que l’alliance objective entres les syndicats et les préfectures pour maintenir l’ordre, qui chantent le refrain « chasuble rouge, kway noir, toustes ensemble ! » Ce refrain que chantent encore, en ville et à la campagne, quelques petits apôtres de l’agrégation des foules par la confusion entretenue des perspectives. L’astuce consiste souvent à distinguer entre une base syndicale, qui serait ralliable à nos causes, et un sommet, bon à railler. Petits apôtres qui, bien sûr, ne disent pas le nom de l’église qu’ils veulent remplir. Revenons au boulevard Beaumarchais, où on n’a pas vu la base conspuer son service d’ordre parce qu’il nous livrait aux coups de matraque. Vraiment pas du tout. D’autres occasions se présenteront. On a déjà essayé de prendre leurs camionnettes à leurs carnets de chant, on n’y a pas encore réussi, mais tout recommence. Une camionnette pour barrer l’accès d’une rue perpendiculaire, une camionnette pour fumer un clope tranquille, une autre pour la renverser. Bref, les usages ne manqueront pas. On invite donc la base syndicale à nous faire don de ses camionnettes dans la rue la prochaine fois et, qui sait, on pardonnera. Et on s’occupera joyeusement !