Le chiffre du jour : 37 comme les vitres en miettes du commissariat

Le jour d’après à Lorient, le calme est revenu mais le constat des dégâts est amer
Le Télégramme/Le Parisien & autres, 24 mars 2023 (extrait)

Des incidents ont éclaté à Lorient (Morbihan), en marge de la manifestation contre la réforme des retraites, ce jeudi 23 mars. En fin de matinée, vers 11 heures, un incendie a été allumé devant la sous-préfecture. Une marionnette à l’effigie d’Emmanuel Macron a, dans le même temps, été pendue. Les forces de l’ordre sont intervenues et ont essuyé des jets de projectiles. Elles ont répliqué par des moyens lacrymogènes. Des barricades ont également été installées.

Un peu plus tard, vers 12h45, c’est le commissariat de la ville qui a été pris pour cible. Un incendie a été allumé devant les locaux de police. Des vitres ont également été brisées par des jets de projectiles. La manifestation a pris fin vers 14h30 d’après le quotidien régional. 12 000 personnes y ont participé selon les syndicats, 7000 selon la police. Des scènes de violence comme on en a rarement vu à Lorient.



Le jour d’après, le décor est presque revenu à la normale, mais les dégâts sont nombreux et auront un coût. Murs noircis par les flammes, contreplaqué pour remplacer provisoirement les 37 vitres explosées par les projectiles, ce vendredi 24 mars au petit matin, l’hôtel de Police en porte encore très largement les stigmates. « Dix-neuf pavés ont été retrouvés dans un seul bureau », constate amèrement le commandant Cario, de la sûreté départementale. De nombreux agents étaient présents dans les locaux au moment des faits. « Ils criaient qu’ils voulaient cramer des poulets en balançant des fumigènes sur les fenêtres du commissariat et des pavés, raconte Ludovic Bayle, secrétaire départemental du syndicat Alliance dans le Morbihan, qui était à l’intérieur. On a évité un drame. S’ils étaient entrés, le pire serait sans doute arrivé. »

Les forces de l’ordre, peu nombreuses sur place, ont été surprises. « Pour le maintien de l’ordre, dans une manifestation classique, on est environ 30 », expliquent des forces de l’ordre. Rejoints au début des débordements par une dizaine d’agents, d’autres services du commissariat de Lorient, pour certains non équipés, en jean et baskets, ils étaient moins de 50 au total, face à la foule de manifestants, dont certains individus radicalisés. Des équipes de la police de Vannes et des gendarmeries du Finistère et du Morbihan sont arrivées en renfort, à 13 h passées, et après deux heures d’un face-à-face éprouvant, ramenant l’effectif à 120 agents environ.