Tusson : une plainte déposée après la dégradation d’une bassine
au cours du week-end
Charente Libre, 25 octobre 2023
C’est un nouvel épisode dans la guerre de l’eau… La préfecture de la Charente rapporte que les bâches d’une réserve de substitution ont été lacérées ce week-end à Tusson. Une plainte a été déposée par l’association syndicale autorisée (ASA) de l’Aume-Couture, gestionnaire de cette réserve. La bassine visée a une contenance de 290 000 mètres cubes. Elle alimentait six exploitations et avait été mise en service en 2011, après le rejet d’un recours devant le tribunal administratif de Poitiers.
Rappelons qu’en mars dernier, une bassine avait également été dégradée par des lacérations. Cela s’était produit aux Gours.
Selon nos informations, les dégâts sont importants sur cette réserve. La bâche a en effet été découpée sur une quarantaine de mètres de long de haut en bas ce qui suggère la présence de plusieurs individus. Guillaume Chamouleau, président d’Aquanide, l’association des irrigants de Poitou-Charentes, précise qu’avec les pluies actuelles, la période de remplissage des réserves pourrait débuter d’ici dix jours. Ce qui s’avère compromis pour celle qui a été dégradée à Tusson.
De son côté, Agnès Baudrillart, la présidente de Bassines Non Merci Aume Couture condamne ce genre d’actions. « Nous sommes contre les destructions de bassines! BNM n’a rien à voir là-dedans. Notre objectif était de ne pas avoir de bassines en plus mais nous n’avons jamais voulu détruire celles existantes. Nous avons eu gain de cause au tribunal puisque la construction de neuf bassines supplémentaires dans l’Aume Couture a été annulée… Mais celle-ci (à Tusson) n’a jamais été illégale alors pourquoi aller l’abîmer? Je suis choquée« .
Charente Libre, 6 novembre 2023 (extrait)
La Charente est en alerte crues, tant il a plu ces derniers jours, mais, à Tusson, ce n’est pas du ciel qu’est tombée la goutte d’eau de trop : la réserve de substitution détruite il y a deux semaines suscite l’indignation chez une large part du monde agricole.
« Ça nous dévaste, fulmine Christian Daniau, président de la Chambre d’agriculture. On perd une énergie folle qui pourrait être mise au service du développement de nos territoires. » Agnès Baudrillart, présidente de Bassines Non Merci Aume Couture, s’inquiète, elle aussi : « Nous sommes contre le principe des bassines mais nous respectons le fait que certaines existent déjà. Notre lutte porte sur la non-construction de nouvelles réserves. C’est un accident qui tombe mal alors que nous gagnons sur le terrain judiciaire », insiste-t-elle.
L’association syndicale autorisée de l’Aume-Couture, gestionnaire de la réserve, a fait appel à deux entreprises spécialisées pour établir diagnostic et devis. « Les techniciens nous conseillent le remplacement intégral, mais il est possible de réparer. Pour le moment, le coût estimé des dégâts est autour de 500.000 euros ». Des travaux qui, dans le meilleur des cas, ne rendront la réserve de nouveau opérationnelle qu’à l’été prochain.
La réserve de Tusson était en service depuis 2011. C’est la deuxième dégradation en un an en Charente après celle des Gours en mars, vandalisée alors qu’elle était pleine. « C’est la partie haute qui avait été touchée et les réparations avaient pu se faire sans trop de difficulté, rappelle Guillaume Chamouleau. Or, pour celle-ci, à Tusson, la bâche a été lacérée à différents endroits sur toute sa hauteur. C’est beaucoup plus considérable ».