Portland (Etat-Unis) : feu aux engins de chantier du futur camp pour sans-abris

Traduit de l’anglais de rosecitycounterinfo, 19 janvier 2024

Nous avons incendié des bulldozers et des pelleteuses utilisés pour construire un autre site d’Urban Alchemy au nord de Portland (Oregon), où les sans-abri de la ville seront envoyés vivre derrière des clôtures grillagées et des barbelés, à coups de menace de violences et d’expulsions*.

Urban Alchemy affirme qu’elle « fournit des stratégies complémentaires au maintien de l’ordre et à la sécurité conventionnels », et, comme la police, ses employés ont constamment utilisé leur position pour intimider, dégrader, voler et agresser sexuellement ceux qui vivent à l’intérieur de leurs clôtures.

Nous ne pensons pas que la destruction de leurs engins de chantier arrêtera longtemps la construction de ce camp, mais nous espérons que des attaques offensives croissantes accompagneront les stratégies de défense contre les expulsions et « relocalisations ».

La ville paiera 40 000 dollars par personne et par an pour le site prévu, ce qui est bien plus cher que de louer à chaque personne son propre appartement.

Bien sûr, la majorité municipale est heureuse de payer davantage pour les ghettoïser, en poussant les pauvres les plus visibles loin des yeux, loin de toute pensée, isolés du reste de la ville, dans un coin industriel derrière l’usine de traitement des eaux usées de la ville.

Nous répondons par le feu.


NdT : Selon la mairie de Portland, cet incendie contre un bulldozer et une pelleteuse du Bureau of Environmental Services s’est produit au petit matin du 7 janvier, sur une friche industrielle en cours de dépollution à Columbia Slough. C’est là que doit être construit le deuxième des six grands « refuges alternatifs » prévus par la ville, visant à « relocaliser » de gré ou de force les personnes vivant dans la rue ou en mobil-homes, et qui sera géré par Urban Alchemy, une ONG californienne créée en 2018.

Octobre 2023 : modèle du camp pour « sans-abris » géré par Urban Alchemy (et baptisé « refuge »), tel que présenté à la presse et aux autorités de Portland – il manque les clôtures et les barbelés sur la photo…