Puy-de-Dôme: une usine Volvic cible d’un incendie criminel
BFM/La Montagne, 1er mai 2024
L’usine de la Société des eaux de Volvic sera à l’arrêt forcé certainement jusqu’à la fin de semaine, si ce n’est davantage : ses installations ont été la cibles d’un acte de malveillance dans la nuit de mardi 30 avril à mercredi 1er mai. Les dégâts occasionnés par l’incendie volontaire contre un bâtiment technique d’une vingtaine de mètres carrés [situé à 3 km de l’usine d’embouteillage et en pleine forêt] ont affecté le système électrique de la chaîne de production. Le local est modeste de dimensions, mais les dégâts sont importants : ils empêchent l’usine de tourner.
Que s’est-il passé précisément ? Peu d’informations filtrent sur le sujet. Le site de production a été attaqué vers 2h30. Dominique Puechmaille, procureure de la République de Clermont-Ferrand, évoque « une explosion dans un local technique, ayant provoqué des dégâts importants. » La dégradation a été découverte ce mercredi matin, vers 7 heures, par des employés.
L’origine criminelle de cet événement est établie. Selon les informations de BFM, confirmées par La Montagne, deux individus auraient été filmés par les caméras de vidéosurveillance du site. Ils ont laissé une inscription sur un mur : « Extractivisme de l’eau ? Nan mais à l’eau quoi. »
Les techniciens sont à pied d’oeuvre pour réparer le dégâts occasionnés. Mais leurs efforts ne pourront suffire au redémarrage de l’usine le 2 mai à 5 heures, comme prévu initialement. La production ne pourra certainement pas reprendre avant plusieurs jours, au mieux la fin de semaine.
C’est la première fois que ce site important est victime de tels agissements. Le géant agro-industriel est régulièrement épinglé par des associations de défense de l’environnement qui dénoncent notamment un « accaparement de la ressource en eau ». Cathy Le Hec, directrice de la ressource en eau chez Danone, annonce que « les 800 salariés du site sont extrêmement choqués par cet acte qui impacte notre travail. C’est un geste inacceptable ».
La Société des eaux de Volvic a déposé une plainte et les investigations pour « dégradations aggravées » sont en cours. Elles ont été confiées aux gendarmes de la section de recherches de Clermont-Ferrand.
des eaux de Volvic
La Montagne, 2 mai 2024
Un incendie a ravagé un local technique situé sur l’aire d’un pompage, au coeur de la forêt du Goulet, à Volvic, à 2 h 30 dans la nuit de mardi à mercredi. A l’intérieur, toutes les installations et tous les équipements ont été détruits par le feu. Le parquet de Clermont-Ferrand évoque également une explosion. « Les dégâts sont d’ordre technique et n’ont aucun impact sur la qualité de l’eau », précise la Société des eaux de Volvic.
Les caméras de vidéosurveillance dont le site est équipé ont filmé l’intrusion de deux personnes, cagoulées et en tenues de camouflage. Pour l’heure, aucune revendication de ces agissements n’a été faite. Les deux intrus ont toutefois laissé une inscription, tracée à la peinture rose : « Extractivisme de l’eau ? Nan mais à l’eau, quoi », assortie d’un smiley. La thèse d’une action menée par des activistes écologistes est donc privilégiée.
Le local visé par cette attaque est modeste, quelques mètres carrés à peine. Mais son importance s’avère cruciale, car le système électrique de l’usine a été touché. « Toutes les équipes techniques sont mobilisées pour remettre en état les installations », assure la Société des eaux de Volvic. La société ne sait pas encore quand la production pourra reprendre. Ses responsables espèrent avoir une meilleure visibilité dans le courant de l’après-midi.
Reprise de la production « au plus tôt » vendredi à l’usine de Volvic
AFP, 2 mai 2024 (extrait)
La production de l’usine de Volvic (Puy-de-Dôme), totalement arrêtée jeudi à la suite d’un incendie d’origine criminelle, reprendra « au plus tôt » vendredi matin, a déclaré à la presse le directeur de l’usine d’embouteillage Emmanuel Gerardin.
Le préjudice est « difficilement chiffrable » et représente « quelques millions de bouteilles sur une journée » [plus précisément, 3,5 millions de bouteilles sont produites chaque jour dans l’usine], a-t-il ajouté, condamnant un acte « grave et intolérable ». Les dégâts provoqués par l’incendie concernent « un local technique isolé, protégé, qui permet d’alimenter en énergie nos installations » et où « des individus se sont introduits par « effraction »: le local contenait notamment des compresseurs, a-t-il poursuivi, évoquant un équipement « assez stratégique ».
L’exploitation de l’eau par Volvic est contestée localement par des associations environnementales et le propriétaire d’une pisciculture qui mène le combat devant les tribunaux. « C’est déplorable, on ne casse pas une entreprise comme cela. Nos associations ne cautionnent pas de tels actes. Nous ne sommes pas pour la fermeture de l’usine de Volvic mais pour la réduction des prélèvements », a déclaré à l’AFP René Boyer, porte-parole du collectif Eau bien commun qui regroupe notamment la FNE (France nature environnement), l’UFC-Que Choisir ou la Confédération paysanne.
« On ne peut pas cautionner ce type d’action, il faut toujours privilégier la voie de droit. Il n’en demeure pas moins que l’activité de Danone à Volvic est préjudiciable au territoire« , a estimé pour sa part le propriétaire de la pisciculture Edouard de Féligonde.