Laà-Mondrans : des rangées de maïs vandalisées sur une parcelle liée au projet de carrière calcaire
La République des Pyrénées, 1er juillet 2024 (extrait)
Sur les hauteurs de Laà-Mondrans, au bord du chemin de Touret, plusieurs rangées de maïs sont couchées à l’horizontale. De quoi provoquer la stupeur de Mathieu Petrau, le propriétaire d’une cinquantaine d’hectares sur la zone.
Selon l’agriculteur, ces dégradations sont liées au projet de carrière calcaire et la contestation qu’il suscite parmi les habitants des communes impactées. Le quarantenaire, originaire de Lanneplaà, a déposé une main courante auprès de la gendarmerie d’Orthez, en guise d’avertissement « pour que ces agissements s’arrêtent là ». « Le préjudice est dérisoire, j’ai retrouvé un peu plus de 200 pieds écrasés et cassés. Déjà que nous sommes sur une année compliquée avec la météo, il ne faudrait pas que ces dégradations continuent », gronde le Lanneplanais.
Depuis quatre mois, l’entreprise Cemex, une multinationale spécialisée dans la production de matériaux de construction, effectue des forages pour examiner la présence de calcaire en profondeur. Une partie des parcelles de Mathieu Petrau est concernée. L’agriculteur accorde le droit à la Cemex de prospecter sur ses terres. « Je comprends que les personnes qui vivent à côté ne veulent pas de carrière mais il ne vaut pas qu’elles s’en prennent aux cultures », pointe le céréalier béarnais. « Il ne faut pas que ces gens s’en prennent au matériel. Il faut que cela s’arrête là. »
Suite à une réunion publique qui a rassemblé un large public anti-carrière, le 3 juin dernier, une association a vu le jour « Pas de carrière à Laà-Mondrans ». La présidente Karine Gunzburger vit juste à côté des terres de Mathieu Petrau, qui l’a interpellé pour demander des explications. La Laà-Mondrannaise s’est défendue et a écarté toute responsabilité des membres de l’association. « Nous respectons vraiment le travail des agriculteurs. Nous avons posté sur notre site internet que ce type d’action desservirait très clairement notre association », abonde la militante, qui considère ces actes comme « ridicules ». « Le combat n’est pas là, jamais nous ne cautionnerons ce type d’agissements. Nous ne voulons pas de carrière à Laà-Mondrans mais ce ne sont pas les propriétaires terriens qui sont responsables. Les gens font ce qu’ils veulent de leurs terres. »
Pendant ce temps-là, les engins de forage paraissent au grand jour, plantés dans l’une des parcelles de Mathieu Petrau, qui n’est logiquement pas contre un tel projet. « Ils ont trouvé du calcaire mais ils n’ont pas encore déterminé sa qualité. Il n’y a rien de fait, rien de signé. » La Cemex doit rendre les conclusions de ses études à la fin de l’été. « La décision du Conseil Municipal sur l’éventualité de l’implantation d’une carrière de calcaire sur la commune de Laà-Mondrans se fera à la fin de ce temps de réflexion dans le troisième trimestre de l’année », détaille la municipalité sur son site internet. En attendant, les pieds de mais de Mathieu Petrau aimeraient pousser en paix.